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L’histoire pour le plaisir

Jean d’Ivry

dimanche 16 janvier 2022, par ljallamion

Jean d’Ivry (mort en 1079)

Prélat normand

Neveu du duc de Normandie Richard 1er, il est évêque d’Avranches [1] de 1060 à 1067 et joue un rôle de premier plan dans la réorganisation de l’Église dans l’ouest de la Normandie [2]. Devenu archevêque de Rouen [3] en 1067, il a conservé une place prééminente dans le royaume anglo-normand. Il est à l’origine de conciles réformateurs qui ont eu une grande importance dans le développement du droit canon dans le duché. Il a affiné les Acta archiepiscoporum Rotomagensium [4].

Conseiller principal du roi Guillaume le Conquérant, il est en partie chargé de l’administration du duché de Normandie en son absence. Il aura entretenu au cours de ses ministères une relation de respect mutuel et d’échange avec l’archevêque de Cantorbéry [5] Lanfranc. Prélat infatigable, il a affronté les établissements monastiques de la province sur les questions de juridiction archiépiscopale ; les anecdotes qui nous sont parvenues à son sujet ont laissé l’image d’un homme fier et entêté.

Jean est le fils du comte Raoul d’Ivry, demi-frère du duc Richard, et d’Aubrée de Canville. Il a un demi-frère Hugues, qui est évêque de Bayeux [6]. Sa demi-sœur Emma épouse Osbern de Crépon, sénéchal des ducs de Normandie, et deviendra à la fin de sa vie abbesse de Saint-Amand [7]. Une autre demi-sœur de Jean se marie à Richard de Beaufou .

La vie de Jean d’Ivry avant son accession à l’évêché d’Avranches est peu connue. Il semble hériter à la mort de son père des domaines sur la Risle [8], près de Saint-Philbert. Selon Guillaume de Poitiers , il n’était pas dans les ordres. Toutefois, il a convaincu les évêques de Normandie de son admiration pour la vie religieuse quand l’évêché d’Avranches s’est trouvé vacant.

Comme ses contemporains, il participe activement à la vie religieuse locale. Il vend une terre à l’abbaye Saint-Pierre de Préaux [9] dans la forêt de Vièvre, 10 logements à l’abbaye Saint-Léger de Préaux [10] et donne l’église de Saint-Georges-du-Vièvre à l’abbaye du Bec [11]. Il semble être présent en 1035 à Fécamp quand le duc Robert 1er organise le gouvernement du duché, en vue de son départ en pèlerinage.

Le choix de Jean comme évêque d’Avranches en 1060, membre d’une des familles frontalières les plus importantes du duché, est un choix politique de Guillaume pour restaurer son autorité sur la Basse-Normandie, qui avait été dévastée par les Normands.

Pour régler le problème de l’influence et de l’indépendance du Mont-Saint-Michel [12], Jean négocie en 1061 un accord avec l’abbé du Mont-Saint-Michel qui redéfinit le rapport entre l’évêque et l’abbaye, où l’évêque d’Avranches a l’ascendant. L’abbé devient son archidiacre [13].

Il poursuit par la restructuration de son diocèse et établit une pancarte des possessions de la cathédrale. Il contribue au réseau de châteaux et manoirs épiscopaux qui sillonne le duché avec Saint-Philbert-sur-Risle [14] et Le Parc. En 1066, il provoque un conflit dans la famille quand il prend la décision de donner à l’église d’Avranches une partie de ses biens du Vièvre hérités de son père.

Le contestataire est son neveu Robert de Beaufou, qui prétend par sa mère à l’héritage de Raoul d’Ivry. Le duc Guillaume arbitre en faveur de Jean, moyennant 10 livres. Il constitue en 1066 Hugues de Montfort héritier de la moitié de la terre du Vièvre, probablement à l’initiative du duc Guillaume, afin de consolider l’honneur de Montfort.

Jean participe à la vie diplomatique du duché, en ce qui concerne le conseil et l’administration. En 1061, il signe avec le duc et d’autres dignitaires une charte en faveur du Mont-Saint-Michel. Il est présent en 1063/1066 au château de Domfront [15] où se tient un procès entre les moines de Marmoutier [16] et de Saint-Pierre-de-la-Couture [17]. Sa présence, avec celle d’Odon de Bayeux, serait due à sa connaissance de la coutume locale. En 1066, il participe à la réunion tenue par le duc préparant l’invasion de l’Angleterre.

Il est également présent aux grands évènements ecclésiastiques du duché. Il assiste ainsi à la dédicace de la cathédrale Notre-Dame de Rouen [18] le 1er octobre 1063, au concile de Lisieux en 1064, à la dédicace de l’abbatiale de la Trinité de Caen le 18 juin 1066 [19], et à celle de Jumièges [20] le 1er juillet 1067, ce qui est son dernier acte comme évêque d’Avranches.

Après la mort de Maurille en août 1067 qui laisse vacant le siège archiépiscopal, Guillaume souhaite nommer à sa tête Lanfranc, qui refuse. Il recommande pour la position Jean d’Ivry. Après un voyage de Lanfranc à Rome où il obtient l’accord du pape Alexandre II et le pallium [21], Jean devient en décembre 1067 archevêque de Rouen. Il est élu avec l’accord mutuel de tous les évêques de la province et des chanoines. Après avoir connu une Église appauvrie à Avranches, il s’installe dans un diocèse plus aisé ; ce diocèse est relativement indemne des invasions des Vikings [22].

Comme archevêque, il cherche à réformer l’église de Normandie. Dans ce but, 2 conciles sont tenus, en 1072 et 1074. Le concile de 1072, tenu à la cathédrale de Rouen, réunit la plupart des évêques normands et de nombreux abbés. Il réaffirme certaines doctrines, mais il vise également à approfondir quelques canons du concile de Lisieux de 1064 ; au cours de ce dernier avait été décidée l’interdiction faite aux chanoines, aux prêtres et aux diacres de se marier, mais aucune peine à leur encontre n’avait été prononcée. La peine encourue est la perte de leurs dignités et des revenus de l’église. Jean désigne les archidiacres dans le rôle clef de la réforme et du gouvernement de la province, tandis que les chanoines et le doyen devaient montrer l’exemple en témoignant de leur chasteté.

Un deuxième concile est tenu une nouvelle fois à la cathédrale de Rouen en 1074, avec la participation des évêques et de nombreux abbés, et en présence du duc. Le concile interdit la vente des abbayes, archidiaconés, presbytères et églises paroissiales. Il complète le concile de 1072 en ajoutant des décrets sur le mariage clérical. Il y définit aussi les conditions pour occuper la position d’abbé. Le concile est également l’occasion de confirmer des donations de biens à l’abbaye de Saint-Wandrille [23] et peut-être à celle de Saint-Martin-du-Bosc.

Jean tient au cours de son archiépiscopat une correspondance avec Lanfranc, comme l’attestent les 5 lettres qu’il a reçues. Elles attestent de son influence comme archevêque et permettent de voir la relation intime qu’ils entretiennent, Lanfranc toujours reconnaissant pour le souci paternel qu’il lui montre. Cet échange concerne les sujets sur lesquels chacun pensait avoir plus d’expérience que l’autre : Jean comme liturgiste, Lanfranc comme moine.

Il est connu pour sa liturgie “Tractatus de ecclesiasticis officiis” qui a été officiellement adoptée dans le diocèse de Rouen. Rédigée à la demande de son prédécesseur Maurille, elle n’a eu qu’un impact limité dans la promotion de l’uniformité liturgique en Normandie.

Il est également politiquement actif, contrairement à son prédécesseur qualifié de politiquement inerte. Il est présent au Mans [24] en août 1073 en compagnie de Guillaume où il est reconnu comme un homme au conseil sage au cours de la campagne pour la reconquête du Maine [25]. Lui-même membre d’une des plus importantes familles militaires à la frontière du duché, il est un conseiller particulièrement utile, capable de dispenser des conseils aussi bien sur les sujets militaires qu’ecclésiastiques. En 1074/1075, il passe Pâques avec le roi à Fécamp [26], où de nouvelles mesures sont prises contre les vengeances armées. Il peut avoir consacré Cécile, fille de Guillaume, religieuse de la Trinité de Caen.

En 1075, en l’absence du duc retenu en Angleterre, il dirige la Normandie avec Roger de Beaumont et la reine Mathilde de Flandre. Il négocie, comme membre du triumvirat avec Simon de Vexin, le retour de Gisors [27] dans les biens de la cathédrale. Ce domaine avait été donné jusqu’à la fin de la vie de Raoul IV de Vexin, père de Simon, par son prédécesseur Maurille. Sa restitution, en présence de la reine Mathilde, de Roger de Beaumont et d’Hugues l’Échanson, a permis non seulement le retour d’un bénéfice important pour la cathédrale mais aussi d’un site stratégique à la frontière du duché, entre Neaufles [28] et Neuf-Marché [29].

Comme l’archidiocèse de Rouen occupait le Vexin [30], normand et français, Jean est concerné par les institutions religieuses dans cette région à la frontière controversée. Il a confirmé une donation à une abbaye dans cette région, ce qui lui a permis d’imposer son pouvoir, mais a également aidé à renforcer l’autorité ducale. Il prend également soin d’approuver que, trois fois par an, le prieur de Saint-Ouen de Gisors transporte les dépêches de l’église de Rouen au roi de France. Ceci a non seulement renforcé son église, mais aussi renforcé les canaux diplomatiques entre le duc de Normandie et le souverain voisin.

Il apparaît dans la “Gesta Normannorum ducum” [31] de Guillaume de Jumièges, et peut avoir été une de ses sources.

Jean subit un AVC [32] en juillet 1077. Il est présent lors de la consécration du nouvel évêque de Lisieux, Gilbert Maminot, entre le 25 juillet et le 23 octobre 1077, mais le service est exécuté par l’évêque d’Avranches Michel . Il aurait consacré l’église de Saint-Amand de Rouen le 29 septembre 1078, mais Orderic Vital dit de lui qu’il avait perdu le discours.

Il semble ne plus officier en avril 1078 car le pape Grégoire VII lui écrit sur son absence et envoie le légat [33] Hubert pour enquêter. C’est après la consécration d’Anselme de Cantorbéry comme abbé du Bec qu’il paraît se retirer de ses fonctions définitivement.

Il prend retraite dans ses domaines de Saint-Philbert-sur-Risle où il meurt le 9 septembre 1079. Transporté à Rouen, il est inhumé auprès du baptistère de la cathédrale, où lui est dressée une tombe de pierre blanche

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « John of Avranches »

Notes

[1] Le diocèse d’Avranches est un ancien diocèse de l’Église catholique en France. Érigé au 5ème siècle, il est un des diocèses historiques de Normandie. Il couvrait l’Avranchin et le Mortainais, deux pays traditionnels de Basse-Normandie. L’abbaye du Mont-Saint-Michel en dépendait. Suffragant de l’archidiocèse métropolitain de Rouen, il relevait de la province ecclésiastique de Rouen. Supprimé en 1801, il n’a pas été rétabli. Depuis 1854, l’évêque de Coutances relève le titre d’évêque d’Avranches.

[2] Le duché de Normandie est un duché féodal du royaume de France qui a existé de 911 à 1469, d’abord comme principauté largement autonome, puis après sa conquête par le roi de France en 1204, comme partie du domaine royal ou comme apanage. Louis XI supprime le duché en 1469. Toutefois, il subsiste pour sa partie insulaire (les îles Anglo-Normandes) comme dépendance de la couronne britannique. Le duché de Normandie fait partie, comme l’Aquitaine, la Flandre ou la Catalogne, de ces principautés qui émergent au milieu du Moyen Âge avec l’affaiblissement du pouvoir royal carolingien.

[3] L’archidiocèse de Rouen est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique en France. Érigé au 3ème siècle, le diocèse de Rouen est élevé au rang d’archidiocèse métropolitain au 5ème siècle. C’est le siège primatial de Normandie, premier dans l’ordre de préséance dans la province de Normandie. Saint Mellon qui était probablement un disciple de saint Nicaise, devint le premier évêque de Rouen. L’archevêque de Rouen est primat de Normandie et porte aussi les titres de comte de Dieppe, Louviers, Aliermont et Douvrend, vicomte de Déville, baron de Fresne-l’Archevêque, seigneur de Gisors, Neaufle, Gaillon, Bouteilles, Cliponville, Envronville

[4] un texte historiographique commencé par son prédécesseur, une des rares sources contemporaines sur l’archidiocèse de Rouen et ses archevêques

[5] L’archevêque de Cantorbéry est, après le gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque du Royaume-Uni), le chef de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane. Il est le successeur de saint Augustin de Cantorbéry, le premier archevêque de 597 à 605. L’archevêque de Cantorbéry exerce une juridiction métropolitaine sur la province de Cantorbéry qui comprend 30 des 44 diocèses de l’Église d’Angleterre (les quatorze restants, au Nord de l’Angleterre, font partie de la province d’York). Autrefois, les quatre diocèses du Pays de Galles tombaient aussi sous la juridiction de la province de Cantorbéry. Mais, en 1920, les diocèses gallois furent transférés sous l’autorité de l’Église au Pays de Galles.

[6] L’évêque de Bayeux était avant la Révolution considéré comme le second en dignité de la province ecclésiastique de Normandie, après l’archevêque de Rouen.

[7] L’abbaye Saint-Amand est une ancienne abbaye de femmes bénédictine, située à Rouen. Selon la tradition, l’abbaye est établie sur un ancien temple dédié à Vénus. La fondation semble remonter à l’époque de Clovis II. Ruinée par les Normands, Goscelin d’Arques, vicomte de Rouen et d’Arques, et sa femme Emmeline, sur une concession du duc Robert le Magnifique, rétablirent en 1030 le monastère de Saint-Amand. lle se trouve dotée par des personnes influentes, dont Guillaume le Conquérant et sa femme Mathilde. Cette abbaye a été construite simultanément avec l’établissement de la Sainte-Trinité sur la colline Sainte-Catherine de Rouen. L’église abbatiale est consacrée à Notre-Dame et saint Amand en 1068 par Jean II, évêque d’Avranches, futur archevêque de Rouen.

[8] La Risle est une rivière de Normandie, longue de 144,7 kilomètres, qui s’écoule dans les départements de l’Orne et de l’Eure, considérée comme le dernier affluent de la Seine qu’elle rejoint en rive gauche au niveau de son estuaire

[9] L’abbaye Saint-Pierre de Préaux est une ancienne abbaye bénédictine située sur la commune des Préaux, dans le département de l’Eure en France. Elle fut fondée en 1035 par Onfroy de Vieilles, seigneur de Beaumont, sur les restes d’un ancien monastère du 8ème siècle détruit par les Normands. Elle abritait une communauté de moines bénédictins. L’épouse d’Onfroy, Aubrée, a fondé, elle, une abbaye de moniales, l’abbaye Saint-Léger de Préaux, sur la commune voisine de Saint-Michel-de-Préaux.

[10] L’abbaye Saint Léger de Préaux est une ancienne abbaye bénédictine située sur la commune de Saint Michel de Préaux, aujourd’hui Les Préaux, dans le département de l’Eure, en France. Elle fut fondée vers 1050 par Aubrée, épouse d’Onfroi de Vieilles, lui-même fondateur de l’abbaye Saint Pierre de Préaux, dans la commune voisine de Notre Dame de Préaux. Elle abritait une communauté de religieuses bénédictines.

[11] L’abbaye Notre-Dame du Bec est une abbaye catholique bénédictine faisant aujourd’hui partie de la congrégation de Sainte-Marie de Mont-Olivet et située au Bec-Hellouin, près de Brionne, dans le département de l’Eure. Elle a été fondée en 1034 par Herluin, chevalier du comte Gilbert de Brionne. Avec l’arrivée de l’Italien Lanfranc de Pavie, prieur et maître de l’école monastique, puis d’Anselme de Cantorbéry, le Bec devient l’un des principaux foyers de la vie intellectuelle du 11ème siècle : le futur pape Alexandre II y étudie vers 1050 ainsi que nombre de futurs légats et évêques.

[12] L’abbaye du Mont-Saint-Michel est une ancienne abbaye bénédictine et un monument historique situé sur l’îlot du mont Saint-Michel, qui se trouve lui-même sur le territoire de la commune française nommée Le Mont-Saint-Michel, dans le département de la Manche en région de Normandie.

[13] Un archidiacre est un vicaire épiscopal à qui l’évêque confie certaines fonctions administratives pour un groupe de paroisses.

[14] Saint-Philbert-sur-Risle est une commune française située dans le département de l’Eure

[15] Le château de Domfront est un ancien château fort, du 11ème siècle, aujourd’hui ruiné, dont les vestiges se dressent sur la commune déléguée de Domfront au sein de la commune nouvelle de Domfront en Poiraie dans le département de l’Orne. Le château au cours de son histoire dû subir 13 sièges.

[16] L’abbaye de Marmoutier est une ancienne abbaye bénédictine située sur la rive droite de la Loire, un peu en amont de Tours. Fondée par Martin de Tours, peut-être dès 372, l’abbaye connut son apogée au Moyen Âge et ses dépendances s’étendaient dans une bonne partie de la France médiévale et jusqu’en Angleterre. Elle fut démembrée sous le Révolution française.

[17] L’abbaye Saint-Pierre de la Couture est une ancienne abbaye française située au Mans, aujourd’hui partiellement disparue, dont demeurent l’église abbatiale Notre-Dame et le cloître. Le reste des bâtiments constitue les locaux de l’actuelle préfecture de la Sarthe. Le monastère date du 11ème siècle mais les bâtiments visibles actuellement ont été reconstruits entre 1760 et 1775. Elle est à considérer comme l’une des abbayes les plus puissantes de l’Ouest de la France avant la Révolution française.

[18] La cathédrale Notre-Dame, officiellement cathédrale primatiale Notre-Dame-de-l’Assomption de Rouen, est le monument le plus prestigieux de la ville de Rouen. Elle est le siège de l’archidiocèse de Rouen, chef-lieu de la province ecclésiastique de Normandie. L’archevêque de Rouen portant le titre de primat de Normandie, sa cathédrale a ainsi le rang de primatiale. C’est une construction d’architecture gothique dont les premières pierres remontent au haut Moyen Âge. Elle a la particularité, rare en France, de conserver son palais archiépiscopal et les constructions annexes environnantes datant de la même époque.

[19] L’abbaye aux Dames est un monastère de moniales bénédictines fondé au 11ème siècle à Caen dans le département du Calvados. C’est l’une des deux grandes abbayes, avec l’abbaye aux Hommes, fondées par Guillaume le Bâtard le futur conquérant, vers 1060, à Caen. Son église abbatiale de la Trinité abrite depuis 1083 le tombeau de Mathilde de Flandre, l’épouse de Guillaume le Conquérant.

[20] L’abbaye Saint-Pierre de Jumièges en Seine-Maritime fut fondée par saint Philibert, fils d’un comte franc de Vasconie vers 654 sur un domaine du fisc royal à Jumièges.

[21] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

[22] Les Vikings sont des explorateurs, commerçants, pillards mais aussi pirates scandinaves au cours d’une période s’étendant du 8ème au 11ème siècle, communément nommée « âge des Vikings ». Par extension, on emploie le terme en français pour désigner la civilisation scandinave de l’âge du fer tardif, c’est-à-dire à partir de la fin du 2ème siècle à l’âge du fer romain. Ils sont souvent appelés Normands, c’est-à-dire étymologiquement « hommes du Nord », dans la bibliographie ancienne.

[23] L’abbaye Saint-Wandrille, anciennement abbaye de Fontenelle, est une abbaye bénédictine de la congrégation de Solesmes située dans le département de la Seine-Maritime, en Haute-Normandie. Fondée en 649, l’abbaye a connu une longue histoire marquée par trois grandes périodes de saccages et de destructions : celles liées aux incursions des Vikings, puis celles engendrées par les guerres de religion, et enfin celles consécutives à la Révolution française. C’est encore aujourd’hui une abbaye de moines bénédictins.

[24] Le Mans est une commune faisant partie des grandes villes du Grand Ouest, située dans le département de la Sarthe dont elle est la préfecture. La ville se trouve à la confluence des rivières de la Sarthe et de l’Huisne. Ancienne capitale provinciale du Maine, et du Perche à partir du 16ème siècle, elle voit le mariage de Geoffroy V d’Anjou et de Mathilde l’Emperesse, fille du roi d’Angleterre, jetant ainsi les bases de l’Empire Plantagenêt, et la naissance d’Henri II. Le vieux Mans, dénommé Cité Plantagenêt, est le quartier historique de la ville.

[25] Le Maine est une région historique et culturelle française, correspondant à une ancienne province et dont la capitale est Le Mans. Le Maine fut aussi un comté et un duché. Ses limites correspondent historiquement depuis l’époque carolingienne jusqu’à la révolution à l’évêché du Mans de l’ancien régime.

[26] Fécamp est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime. Ancien port morutier sur le littoral du pays de Caux, la commune est située à environ 40 km au nord du Havre.

[27] Gisors est une commune française située dans le département de l’Eure, en région Normandie. Cette ancienne cité située à la lisière du Vexin normand témoigne par son patrimoine architectural de la lutte acharnée entre souverains Capétiens et Plantagenêt durant une partie du Moyen Âge. Élément important du paysage urbain, son château fort se dresse depuis lors sur une éminence dominant la ville.

[28] Neaufles-Saint-Martin est une commune française située dans le département de l’Eure.

[29] Neuf-Marché est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime. En 1064, le duc Guillaume, qui allait prendre le surnom de conquérant, retira Neuf-Marché des mains de la famille de Geoffroi. Guillaume, voyant que les habitants de Beauvais faisaient tous leurs efforts pour ravager les frontières du duché, confia à plusieurs de ses barons, pour le défendre, le château de Neuf-Marché, après en avoir expulsé, pour une légère offense, Geoffroi qui en était l’héritier naturel.

[30] Avant 741 : à la division du royaume des Francs en comtés par Charles Martel, l’un des premiers comtes du Vexin fut Witram, un de ses antrustions, il administra aussi les régions du Pincerais et la Madrie. Le comté du Vexin érigé vers 750 dépendait du diocèse de Rouen. Le Vexin français était sous l’influence de Paris, plus proche et de l’abbaye de Saint-Denis qui y possédait de nombreuses terres. Afin de mettre fin aux raids dévastateurs des Vikings depuis 840, le roi de France Charles III le Simple a traité avec les Vikings et concédé le 11 juillet 911 au chef normand Rollon, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte, tout le territoire situé entre l’Epte au nord, et l’Avre au sud, et la mer, territoire qui devint le duché de Normandie. Le Vexin est alors partagé en deux : le Vexin normand à l’ouest qui deviendra partie intégrante du duché de Normandie, et le Vexin français à l’est, possession du roi de France. Cette partition engendrera plusieurs siècles de conflits entre les deux voisins, surtout lorsque le duc de Normandie devint roi d’Angleterre en 1066, et que les ambitions des deux souverains ne cessèrent de grandir. Néanmoins le comté du Vexin n’était pas alors sous le contrôle réel du roi de France, mais sous celui d’un grand féodal, Raoul de Gouy, également possesseur des comtés d’Amiens et du Valois. En 1063, Gauthier III de Gouy meurt empoisonné, prisonnier de Guillaume le Bâtard. Son cousin Raoul IV de Vexin lui succède, et son unique fils Simon de Vexin entre au monastère en 1077. Le roi de France Philippe 1er en profite pour annexer le Vexin français au domaine royal.

[31] Histoire des Ducs de Normandie

[32] alors appelé apoplexie

[33] Le légat apostolique ou plus communément légat du pape, ou légat pontifical, est un représentant extraordinaire du pape chargé d’une mission spécifique, généralement diplomatique. Il se distingue en cela du nonce apostolique qui est un ambassadeur permanent du Saint Siège auprès des gouvernements étrangers.