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L’histoire pour le plaisir

Benoît d’Alignan

samedi 14 août 2021, par ljallamion

Benoît d’Alignan (mort en 1268)

Moine bénédictin-Évêque de Marseille de 1229 à 1267

Marseille (photo lj 2002)Il se rendit par 2 fois en Terre sainte. Benoît d’Alignan naquit à Alignan-du-Vent [1] à 20 km au nord de Béziers [2] dans l’Hérault. D’abord sacristain à l’abbaye de Villemagne [3], il est nommé abbé de Notre Dame de la Grasse ou Lagrasse [4] en 1224.

La croisade contre les albigeois [5] venait d’entrer dans une phase décisive car Amaury VI de Montfort avait cédé au roi de France Louis VIII tous les droits qu’il détenait de feu son père Simon IV de Montfort. Benoît d’Alignan pousse les communes de Béziers et de Carcassonne [6] à reconnaître l’autorité de Louis VIII.

En 1228 il se rend en Italie et séjourne à la cour pontificale pour faire renouveler les privilèges de son abbaye. En 1229 il est élu évêque de Marseille [7] pour succéder à Pierre de Montlaur .

En arrivant à Marseille, Benoît d’Alignan trouve les Marseillais frappés d’excommunication et hérite d’une situation particulièrement délicate. Cependant le pape Grégoire IX inquiet des agissements de Frédéric II, est prêt à faire preuve d’indulgence. Il délègue l’archevêque d’Arles [8], Hugues Béroard et Pierre Colomieu pour aider l’évêque de Marseille dans sa tâche pacificatrice.

Le 1er janvier 1230, Benoît d’Alignan reçoit la soumission de la population et lève les sentences d’excommunication et d’interdit. Un traité est signé le 9 janvier 1230 à Aix-en-Provence [9]. Mais il fallait régler également le différend entre l’abbaye de Saint Victor [10] et la commune : l’abbé Bonfils et le consul Guillaume de Roquefeuil acceptent l’arbitrage de Benoît d’Alignan qui donne son jugement le 30 janvier 1230. Un peu plus tard, au printemps 1230,Raymond Bérenger IV voulant affirmer son autorité sur la ville de Marseille, propose également comme arbitre l’évêque de Marseille qui rend une sentence reconnaissant la haute juridiction du Comte de Provence [11] Raymond Bérenger IV qui reçoit les châteaux de Saint Marcel [12], Aubagne [13], Roquefort [14], Bréganson [15] et Hyères [16].

Marseille se trouve dépossédée de son domaine extérieur, ce qui vaut à Benoît d’Alignan la colère des Marseillais qui une fois de plus font appel au comte de Toulouse [17] Raimond VII . L’empereur Frédéric II finit par imposer une trêve aux deux comtes, ce qui oblige les Marseillais à se réconcilier avec l’évêque.

En 1239 Benoît d’Alignan participe à la croisade des barons [18] et part pour Jérusalem [19] qui se trouvait menacée malgré les accords conclus entre Frédéric II et le sultan Malik al-Kamil . Le comte Thibaud IV de Champagne et toute une chevalerie s’embarquent à Marseille avec l’évêque.

Après la défaite d’un corps expéditionnaire à Gaza [20], le gros de l’armée se replie sur Saint-Jean-d’Acre [21]. Benoît d’Alignan persuade les templiers de relever les murailles de la citadelle Saphet [22]. Grâce à son vibrant plaidoyer, les travaux nécessaires sont entrepris. Lorsqu’ils sont terminés il retourne à Marseille en 1242.

Il préside à la fondation de l’abbaye cistercienne du Mont de Sion [23] et reçoit dans sa ville les Augustins [24], les Carmes [25], les Clarisses [26], les Béguines [27] de Roubaud, ce dernier couvent ayant été fondé par Douceline de Digne .

En 1245 il doit se défendre contre les exigences de Raymond Bérenger V qui, ayant réussi à obtenir le retrait du comte de Toulouse affaibli par sa défaite en Saintonge [28], voulait que l’évêque lui prête serment.

Ce différend a dû se régler car le pape Innocent IV attribua au comte la “rose d’or” à Lyon où se rendit Benoît d’Alignan. Raymond Bérenger V étant décédé le 19 août 1245 en ne laissant que des filles pour héritières, Charles d’Anjou, frère de Saint-Louis, devient le nouveau comte de Provence en épousant Béatrice de Provence, fille du comte décédé.

Le 30 août 1257 le comte Charles d’Anjou achète à Benoît d’Alignan tous ses droits dans la ville haute par échange contre plusieurs châteaux [29]. Bien que cet échange est avantageux pour l’église, 4 chanoines se plaignent auprès du pape Alexandre IV qui adresse une lettre pleine de reproches à l’évêque. À la suite de nouvelles plaintes, le pape désigne deux commissaires qui mandatent deux chapelains pour entamer une procédure contre l’évêque et prononcent une sentence d’excommunication. Il faut que Charles d’Anjou intervienne vigoureusement auprès du pape pour faire lever cette sanction.

Après le retour de captivité de Saint Louis, le pape Alexandre IV engage les Marseillais par bulle du 24 juin 1260 à envoyer des secours aux chrétiens qui combattent en Terre sainte. Malgré son âge Benoît d’Alignan s’embarque à la fin de 1260. Il visite le château de Saphet, puis il rentre en France après un séjour de moins de 2 ans. Peu après son départ d’Égypte, la forteresse devait être prise par Baïbars, sultan d’Égypte le 25 juillet 1266.

Il renonce à son évêché en 1267 pour se faire frère Mineur [30] et meurt le 11 juillet 1268. Il est enseveli dans l’église des Frères mineurs qui reçut plus tard la dépouille de Saint Louis d’Anjou, frère du roi Robert. Ce couvent sera rasé sur ordre de François 1er en 1524 lors du siège de Marseille par le connétable Charles III de Bourbon.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Max Segonne, Moine, prélat, croisé, Benoît d’Alignan, abbé de La Grasse, Seigneur-Évêque de Marseille, Imprimerie Robert, Marseille, 1960

Notes

[1] Alignan-du-Vent est une commune française située dans le département de l’Hérault

[2] Le Biterrois est une région naturelle de France située à l’ouest du département de l’Hérault, autour de la ville de Béziers. Il s’agit d’une région essentiellement viticole.

[3] Villemagne-l’Argentière, en occitan Vilamanha, est une commune française située dans le département de l’Hérault

[4] L’abbaye Sainte-Marie de Lagrasse est une abbaye située dans la commune de Lagrasse dans le département de l’Aude en région Occitanie. Monastère bénédictin du 8ème siècle au 18ème siècle, l’abbaye est vendue comme bien national à la Révolution française et coupée en deux lots.

[5] La croisade des albigeois (1209-1229) (ou croisade contre les albigeois) est une croisade proclamée par l’Église catholique contre l’hérésie, principalement le catharisme et dans une faible mesure le valdéisme. Dès le 12ème siècle et le Concile de Lombers, les textes de l’époque parlent d’« hérésie albigeoise » sans que cette région soit plus cathare que ses voisines.L’hérésie était surtout implantée en Languedoc, lequel était dominé par deux familles, la maison de Toulouse et la maison Trencavel. N’ayant pas réussi à s’entendre pour faire front, le comte Raymond VI de Toulouse fait amende honorable et se croise, tandis que Raimond-Roger Trencavel se prépare à se défendre contre la croisade. Une fois Béziers et Carcassonne prises et le vicomte Trencavel emprisonné, les croisés désignent l’un des leurs, Simon de Montfort, pour poursuivre la lutte en 1209. Cette croisade évolue rapidement en guerre de conquête, d’abord pour le compte de Simon de Montfort, puis après la mort de ce dernier en 1218 et l’échec de son fils Amaury, pour le bénéfice de la couronne. Cela n’empêche pas la lutte contre le catharisme, d’abord sous la direction des évêques locaux, puis sous celle de l’Inquisition à partir de 1233. Finalement, les vicomtés de Carcassonne, d’Albi et de Béziers sont annexées au domaine royal en 1226 ; le comté de Toulouse passe à Alphonse de Poitiers, un frère de Saint Louis en 1249 et est annexé en 1271. Le Languedoc, qui se trouvait au début du 13ème siècle dans la sphère d’influence de la couronne d’Aragon est entièrement passé à la fin de ce siècle sous celle du roi de France. À cette époque, le catharisme est éradiqué en Languedoc, et seulement quelques cathares ont pu se réfugier en Lombardie

[6] La vicomté de Carcassonne apparaît pour la première fois en 1082. C’est à cette date que Bernard Aton IV Trencavel, vicomte de Nîmes et d’Albi, revendiquant les droits de sa mère Ermengarde, réclame les comtés de Carcassonne et de Razès, ainsi que les vicomtés de Béziers et d’Agde, et s’en empare. Les Trencavel deviennent alors seigneurs de fait, sans porter le titre de vicomtes. Ermengarde meurt en 1101, et son fils Bernard-Aton Ier (IV de Nîmes et d’Albi) est proclamé formellement vicomte de Carcassonne, Razès, Béziers et Agde. Barcelone tente de s’y opposer à plusieurs reprises.

[7] L’archidiocèse de Marseille est un archidiocèse métropolitain de l’Église catholique en France. Le diocèse de Marseille, érigé, selon la tradition, au 1er siècle, est un des diocèses historiques de la Provence. À la veille de la Révolution française, le diocèse de Marseille comprenait 22 paroisses dites foraines, à savoir : Allauch, Aubagne, Auriol, Le Beausset, La Cadière, Saint-Cannat, Cassis, Le Castellet, Ceyreste, La Ciotat, Cuges, Gémenos, Julians, Méounes, Nans, Les Pennes, Peïpin, Plan-d’Aups, Roquefort, Roquevaire, Signes et Saint-Zacharie.

[8] L’archevêché d’Arles est un ancien archidiocèse catholique, il est une des Églises les plus anciennes des Gaules. Seul l’archevêché de Lyon pourrait lui disputer l’honneur de la préséance. La date de la fondation du siège épiscopal d’Arles est inconnue, elle remonte en tout cas au tout début de l’installation de l’Église en France. Selon une tradition, saint Trophime aurait évangélisé la cité d’Arles, en aurait été le premier pasteur vers 220-240.

[9] Aix-en-Provence est une commune française du Sud-est de la France, dans le département des Bouches-du-Rhône, dont elle est sous-préfecture. Fondée en 122 av. jc sous le nom d’Aquae Sextiae par la garnison romaine de Gaius Sextius Calvinus, Aix devient par la suite la capitale du comté de Provence.

[10] L’abbaye Saint-Victor de Marseille a été fondée au ve siècle par Jean Cassien, à proximité des tombes de martyrs de Marseille, parmi lesquels saint Victor de Marseille, qui lui donna son nom. L’abbaye prit une importance considérable au tournant du premier millénaire par son rayonnement dans toute la Provence. L’un de ses abbés, Guillaume de Grimoard, fut élu pape en 1362 sous le nom d’Urbain V. À partir du 15ème siècle, l’abbaye entama un déclin irrémédiable.

[11] Le Comté de Provence est une ancienne principauté territoriale située à l’est du delta du Rhône. Il ne doit pas être confondu avec le marquisat ou le Duché de Provence. En 1019, Emma, comtesse de Provence, se maria avec Guillaume Taillefer, comte de Toulouse, transmettant les droits de la lignée de Roubaud à la maison de Toulouse. Le titre de marquis de Provence passa définitivement à cette maison à compter de 1093. En 1112, Douce de Provence, héritière des droits de la ligne de Guilhem, épousa Raimond Bérenger III, comte de Barcelone, qui devient Raimond Bérenger 1er de Provence. Les maisons de Toulouse et de Barcelone entrèrent alors en conflit pour le marquisat. Un traité fut conclu, en 1125, entre Raymond Bérenger et Alphonse Jourdain de Toulouse : par celui-ci, le comté de Provence fut divisé en un marquisat au nord de la Durance - attribué aux Toulouse - et un comté au sud, attribué à Barcelone. En 1193, Alphonse II de Provence épouse Gersande de Forcalquier, ce qui donne naissance au comté de Provence Forcalquier.

[12] Saint-Marcel est l’un des 111 quartiers de Marseille, situé dans le 11e arrondissement de Marseille, le quartier se trouve dans la partie est de la ville et est traversé par l’Huveaune.

[13] Aubagne est une commune située dans le département des Bouches-du-Rhône

[14] Roquefort-la-Bédoule est une commune française située dans le département des Bouches-du-Rhône,

[15] Le fort de Brégançon est une résidence d’État utilisée comme lieu officiel de villégiature (principalement estivale) du président de la République française. Il est situé au bord de la Méditerranée, sur le territoire de la commune de Bormes-les-Mimosas (Var), sur le haut d’un piton rocheux de 35 mètres d’altitude et à quelques mètres de la côte du cap Bénat.

[16] Hyères est une commune française située dans le département du Var. Chef-lieu de deux cantons, la ville est située sur la rive de la mer Méditerranée à 16 km à l’est de Toulon, à l’embouchure du Gapeau.

[17] Le comté de Toulouse est un ancien comté du sud de la France, dont le titulaire était l’un des six pairs laïcs primitifs. Le comté de Toulouse est créé en 778 par Charlemagne, au lendemain de la défaite de Roncevaux, afin de coordonner la défense et la lutte contre les Vascons et intégré dans le royaume d’Aquitaine, lorsque celui-ci est créé trois ans plus tard.

[18] La croisade des barons, nommée aussi croisade de 1239, est une expédition organisée par la noblesse française à la suite de l’appel du pape Grégoire IX visant à protéger Jérusalem. Bien préparée militairement, mal préparée diplomatiquement et dirigée par le comte de Champagne qui manquait de sens politique, elle n’apporta aucun résultat aux croisés. Pour des raisons mal connues, elle n’est pas considérée comme une croisade à part entière. Elle était composée d’une imposante armée, mais les chiffres sont approximatifs et souvent différents.

[19] Ville du Proche-Orient que les Israéliens ont érigée en capitale, que les Palestiniens souhaiteraient comme capitale et qui tient une place centrale dans les religions juive, chrétienne et musulmane. La ville s’étend sur 125,1 km². En 130, l’empereur romain Hadrien change le nom de Jérusalem en « AElia Capitolina », (Aelius, nom de famille d’Hadrien ; Capitolina, en hommage au dieu de Rome, Jupiter capitolin) et il refonde la ville. Devenue païenne, elle est la seule agglomération de la Palestine à être interdite aux Juifs jusqu’en 638. Durant plusieurs siècles, elle est simplement appelée Aelia, jusqu’en 325 où Constantin lui redonne son nom. Après la conquête musulmane du calife Omar en 638, elle devient Iliya en arabe, ou Bayt al-Maqdis (« Maison du Sanctuaire »), équivalent du terme hébreu Beit ha-Mikdash (« Maison sainte »), tous deux désignant le Temple de Jérusalem, ou le lieu du voyage et d’ascension de Mahomet, al-Aqsa, où se situait auparavant le temple juif

[20] Gaza, parfois appelée en anglais Gaza City pour la distinguer de la bande de Gaza qui désigne la région dans son ensemble, est la ville qui donne son nom à ce territoire longiligne appelé « bande de Gaza ».

[21] Acre est une ville d’Israël, située au nord de la baie de Haïfa, sur un promontoire et dotée d’un port en eaux profondes. Acre est située à 152 km de Jérusalem et dépend administrativement du district nord. Cette ville côtière donne son nom à la plaine d’Acre qui comporte plusieurs villages. Son ancien port de commerce florissant dans l’Antiquité, est devenu une zone de pêche et de plaisance de moindre importance. Elle devient au 13ème siècle la capitale du Royaume de Jérusalem et le principal port de Terre sainte.

[22] aujourd’hui Safed

[23] L’abbaye Notre-Dame du Mont-Sion ou du Mont de Sion est une ancienne abbaye cistercienne, fondée au 13ème siècle par des cisterciennes de l’abbaye de Saint-Pons de Gémenos. Elle a changé d’emplacement en 1361, à cause de la guerre. Les anciens et nouveaux emplacements sont tous deux situés à Marseille, le premier sur l’actuelle place Jean Jaurès, le second dans la rue des Convalescents.

[24] On qualifie de manière imprécise d’augustins l’ensemble des clercs réguliers vivant selon les principes définis par un texte appelé règle de saint Augustin. Ce texte est une lettre authentique d’Augustin d’Hippone donnant des normes de vie religieuse communes à une communauté d’hommes (non identifiée), mais qui n’a rien à voir avec les amis groupés autour de lui, dont il parle dans ses Confessions. Augustin d’Hippone lui-même n’a jamais eu l’intention de fonder un ordre religieux au sens institutionnel du terme.

[25] L’Ordre du Carmel est un ordre religieux catholique contemplatif. Ses membres sont appelés Carmes (pour les hommes) et Carmélites (pour les femmes). Fondé par des ermites sur le mont Carmel en Palestine à la fin du 12ème siècle, les premiers carmes quittent leurs ermitages au début du 13ème siècle pour se réfugier en Europe. Après bien des tribulations, l’ordre érémitique se transforme en ordre monastique. Il connaît de nombreuses réformes dont la plus marquante est la réforme instituée par Thérèse d’Avila au 16ème siècle.

[26] Les clarisses (ou ordre des clarisses ou ordre des Pauvres Dames) tiennent leur nom de sainte Claire d’Assise qui a créé cet ordre en 1212 à la demande de saint François d’Assise.

[27] Une béguine est une femme, le plus souvent célibataire ou veuve, appartenant à une communauté religieuse laïque sous une règle monastique, mais sans former de vœux perpétuels. Le mouvement béguinal, apparu à Liège à la fin du 12ème siècle avant de s’étendre rapidement en Europe du Nord-Ouest, le long de l’axe rhénan, constitue le premier type de vie religieuse féminine non cloîtrée. Les béguines vivent dans de petites maisons individuelles souvent regroupées autour d’une chapelle pour former un ensemble appelé « béguinage ». Proches des ordres mendiants, leur indépendance les rend suspectes aux autorités ecclésiales et elles sont bientôt persécutées - notamment avec l’exécution de Marguerite Porete - puis condamnées au concile de Vienne pour « fausse piété » avant d’être intégrées aux tiers-ordres mendiants au 15ème siècle.

[28] La Saintonge est une ancienne province française dont les limites ont plusieurs fois varié avec le temps. Partie intégrante de la province romaine d’Aquitaine ou Aquitania durant l’antiquité (Saintes devenant la première capitale de ce vaste ensemble), elle est ensuite placée selon les époques dans la mouvance des rois et ducs d’Aquitaine, des comtes d’Anjou puis des comtes de Poitiers ramnulfides, avant d’être de nouveau intégrée au duché d’Aquitaine pour plusieurs siècles.

[29] Mallemort, Saint Cannat, Signes, Mérindol

[30] Moines de l’ordre mineur de frères laïcs mendiants fondé par saint François d’Assise en 1209, sur les principes rigoureux de l’humilité totale et de la pauvreté extrême. Les franciscains ont une mission de prédication itinérante. Au 13ème siècle, l’ordre se divise, malgré les tentatives de conciliation de saint Bonaventure, entre les adeptes de la règle de pauvreté originelle et les spirituels, qui jugent la mission d’enseignement incompatible avec la misère matérielle. Malgré ces dissensions, et les diverses branches qui en découlent, les franciscains poursuivent une lutte active contre les hérésies et se répandent rapidement au travers de la chrétienté. Les franciscains portent une robe brune avec une corde pour ceinture (ce qui leur a valu le nom de cordeliers), habit des pauvres de leur temps. A la fin du 13ème siècle, il existe déjà 1500 maisons de franciscains. L’ordre franciscain s’est diversifié en trois courants : les frères mineurs, les frères mineurs conventuels et les frères mineurs capucins. Il existe aussi un tiers ordre de laïcs. Les franciscains sont partis en mission dans le monde entier.