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L’artillerie et le génie de la Garde Impériale

vendredi 16 juin 2023, par ljallamion (Date de rédaction antérieure : 8 février 2021).

L’artillerie et le génie de la Garde Impériale

Artillerie à pied

Par décret impérial du 7 avril 1808, 4 compagnies d’artillerie à pied furent incorporées dans l’artillerie de la Garde. Elles furent portées à 8 en 1810, à 9 en 1812 et le tout organisé en un régiment.   L’année suivante, on créa un 2ème régiment que l’on attacha à la Jeune Garde. Versée dans l’artillerie de ligne en 1814, l’artillerie à pied de la Garde, reconstituée, ne comptait plus que 6 compagnies en 1815.   Pour être admis dans ce corps d’élite, il fallait sortir de l’artillerie de ligne, avoir 6 ans de service et mesurer 5 pieds 5 pouces [1].

Artillerie à cheval

L’artillerie à cheval entra dans la Garde le 29 juillet 1804, on ajouta une seconde compagnie à celle qui existait déjà dans la Garde consulaire. Chaque compagnie comptait 98 hommes. En avril 1806 fut créé un régiment de 3 escadrons de 2 compagnies.   L’escadron représentait alors 100 vieux canonniers et 20 vélites [2]. L’introduction de l’artillerie à pied dans la Garde réduisit le régiment à 4 compagnies.   Pour être admis, il fallait 8 ans de service et mesurer 5 pieds 5 pouces [3]. Toute l’artillerie de la Garde représentait 198 pièces réparties en 26 batteries.

Train

Le train d’artillerie comptait 6 compagnies formant un bataillon en 1806 ; 8 compagnies en 1812. Au retour de Napoléon , il fut réorganisé en un escadron de 8 compagnies.

Génie

La compagnie de sapeurs du génie de la Garde vit le jour le 16 juillet 1810 et fut chargée du service des pompes dans les palais impériaux.   En effet, un corps de garde du palais de Saint-Cloud [4], ou logeait précisément l’Empereur, avait mis le feu à un salon en surchauffant inconsidérément un poêle. Pour prévenir la répétition de pareil incident, Napoléon ordonna d’affecter une garde de nuit spéciale à toutes les résidences impériales.   La compagnie du génie de la Garde était de 250 hommes en 1813. En 1814, les sapeurs devinrent un bataillon fort de 400 soldats et officiers. Dissous après la première abdication [5], ils furent reformés en une compagnie de 200 hommes.

Les marins

Le 30 fructidor an XI [6] fut créé un bataillon de matelots appelé à faire partie de la garde des Consuls, il se composa de 5 équipages et d’un état-major. Les hommes furent pour la plupart recrutés dans le Midi et en Corse.   Leur armement était de 3 types, répartis par tiers de bataillon ; il consistait en sabres, haches et piques. Chaque matelot portait en plus une paire de pistolets à la ceinture.   Il est probable que le fusil ne leur fut accordé qu’après que le bataillon eut été incorporé dans la Garde impériale, le 29 juillet 1804.   Destinés tout d’abord à armer les bâtiments qui transporteraient l’Empereur et son état-major en Angleterre, les marins quittèrent les camps des côtes de l’Océan avec la Grande Armée.   Ils avaient assisté à la capitulation d’Ulm [7] le 20 octobre, et plus tard à la bataille d’Austerlitz, sans toutefois y prendre une part active. Ils rentrèrent à Paris en 1806.   Le 16 septembre 1810, un décret porta le corps des marins de la Garde à 1.136 hommes. Une nouvelle organisation les répartit en 6 compagnies, auxquelles 2 autres s’ajoutèrent ensuite en 1811.   Ils furent licenciés à Fontainebleau [8] en avril 1814, mais un détachement de 35 matelots accompagna l’Empereur en exil.   Aux Cent-Jours [9], Napoléon rétablit les marins de sa Garde. Il n’y eut plus cependant qu’un seul équipage de 150 hommes.   Après avoir pris une part active et très brillante à la défense de Paris, les marins furent ramenés au-delà de la Loire et licenciés définitivement.

Les gardes d’honneur

Napoléon, revenu de la désastreuse campagne de Russie ou il avait perdu une énorme quantité de soldats et des milliers de chevaux, se vit menacé par les Coalisés qui voyaient le moment venu d’en finir une fois pour toutes avec lui.  ------  Toutes les classes de la société furent appelées à reformer l’armée impériale. Jusqu’alors, les familles des membres des ordres impériaux et la riche bourgeoisie avaient fourni des remplaçants à leurs fils. Napoléon décida de fléchir ces réfractaires et de les inciter à le servir en leur offrant de revêtir un brillant uniforme et l’honneur d’entrer dans sa garde personnelle.    De gré ou de force et en dépit des désertions, 4 régiments furent mis sur pied tant bien que mal. Les départements français, qui englobaient certains territoires annexés, amenèrent aux régiments de gardes d’honneur de nombreux, Hollandais, Italiens et Belges. Ces derniers, les plus nombreux, constituèrent 25% des effectifs des 1er et 2e régiments.   Comme les gendarmes d’ordonnance, les gardes d’honneur furent mal accueillis par les anciens de la Garde ; mais leur conduite valeureuse balaya les objections et les idées préconçues.   Ils furent admis dans la Garde le 29 juillet 1813 ; le 1er régiment fut attaché aux chasseurs à cheval, le 2e aux dragons, le 3e aux grenadiers à cheval et le 4e aux lanciers.    Peu assurés encore sur leur selle, les gardes d’honneur chargèrent les Russes à Hanau [10]. Plus tard, en mars 1814, quoique ne faisant plus partie de la Garde, ils se feront acclamer par les vieux grenadiers qui les verront charger les Russes à Reims. Fidèles à la parole donnée et conquis par l’extraordinaire magnétisme du maître, ils sabreront encore l’ennemi sous les murs de Paris.

P.-S.

Source : Monique Hermite Historia mensuel - 01/01/2006 - N° 709, Hérodote, Dictionnaire le Petit mourre, encyclopédie Imago Mundi, Wikipédia, Louis XV de François Bluche, les hommes de la liberté tome 1 à 5 de Claude Manceron édition Laffont, Alain Frerejean, Olivier Coquart, Anne Bernet, Etienne Taillemitte, Yves Bruley, Jean-Christian Petitfils Historia thématique - 01/01/2006 - N° 99 - Extrait de la préfecture de Police édité en juin 2000 sous l’Egide du Ministère de l’Intérieur et des services de la préfecture de Police de Paris-La révolution française tome 1 à 5 de Michel Vovelle Edition Messidor/livre club Diderot. H. Léonardon L’Histoire du 18ème siècle Source : Imago mundi Texte de Léonardon/ article de Fabienne Manière/herodote/ evenement/17720428/dossier 414

Notes

[1] 1,76 m

[2] Ces derniers étaient de jeunes soldats destinés à servir dans les rangs des grenadiers ou des chasseurs après avoir fait leurs preuves

[3] 1,76 m

[4] Le château de Saint-Cloud était un château royal situé à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) dans un site surplombant la Seine. Le 18 mai 1804, la proclamation de Napoléon 1er comme empereur des Français se déroule au château de Saint-Cloud. Napoléon le fait remettre en état et en fait sa deuxième résidence, après le palais des Tuileries. Le 1er avril 1810, le mariage civil de Napoléon avec l’archiduchesse Marie-Louise d’Autriche a lieu dans la galerie d’Apollon du château de Saint-Cloud, suivi le lendemain par une cérémonie religieuse au palais du Louvre. Le 23 juin 1811, d’importantes festivités ouvertes au public sont données dans le parc de Saint-Cloud à l’occasion de la naissance, le 20 mars 1811, de leur fils, le futur Napoléon II. L’Empereur et l’impératrice parcourent le parc en calèche, acclamés par quelque 300 000 personnes qui peuvent jouer à des jeux alors que des buffets, puis un feu d’artifice, leur sont offerts. À l’issue des Cent-jours, le château de Saint-Cloud est occupé par le maréchal Blücher, dont les troupes cantonnent dans le parc, y occasionnant des déprédations. Le 3 juillet 1815, Blücher reçoit au château de Saint-Cloud la capitulation des troupes impériales, après leurs derniers combats, à l’ouest de Paris. À la Restauration, Louis XVIII, qui se déplace difficilement, vient peu à Saint-Cloud mais y fait faire des aménagements, en particulier le jardin du Trocadéro, sur le coteau de Montretout, derrière l’aile droite du château, pour les enfants du Duc de Berry, ainsi nommé en souvenir d’une bataille remportée pendant l’expédition d’Espagne, en 1823. Charles X apprécie Saint Cloud, où il fait de longs séjours à la belle saison durant son règne, avec sa famille, tout en continuant à diriger le gouvernement de la France. Sa belle-fille, la duchesse d’Angoulême, réside alors non loin de là, au château de Villeneuve l’Étang.

[5] La première abdication de Napoléon 1er est un moment de l’Histoire de France qui voit l’Empereur des Français contraint, en avril 1814, de quitter le pouvoir à la suite de sa défaite militaire après la campagne de France et l’invasion alliée.

[6] 17 septembre 1803

[7] Ulm est une ville du Bade-Wurtemberg, dans le sud de l’Allemagne, dont la plus grande partie se trouve sur la rive gauche du Danube. Ancienne cité impériale libre, elle est aujourd’hui un important centre économique grâce à une forte activité industrielle. Importante ville universitaire, avec une université et une Hochschule, Ulm est aussi mondialement connue pour la flèche de sa cathédrale qui est la plus haute du monde.

[8] Le château royal de Fontainebleau est un château de styles principalement Renaissance et classique, jouxtant le centre-ville de Fontainebleau (Seine-et-Marne), à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Paris. Haut lieu de l’histoire de France, le château de Fontainebleau a été l’une des demeures des souverains français depuis François 1er (qui en fit sa demeure favorite) jusqu’à Napoléon III.

[9] Les Cent-Jours sont la période de l’histoire de France comprise entre le retour en France de l’empereur Napoléon 1er, le 1er mars 1815, et la dissolution de la Commission Napoléon II, chargée du pouvoir exécutif après la seconde abdication de Napoléon 1er, le 7 juillet 1815. Du 1er au 20 mars 1815, la reconquête du pouvoir par Napoléon est rythmée par son débarquement à Golfe-Juan et sa marche de plus en plus triomphale vers Paris. Cette période est surnommée le vol de l’Aigle par l’historiographie favorable à l’empereur. Du 20 mars au 22 juin 1815, c’est le second règne impérial de Napoléon 1er. Cette période voit le rétablissement du contrôle de l’administration et de l’armée par Napoléon, la modification de la Constitution avec l’Acte additionnel, et la reprise de la guerre contre les Alliés qui s’achève par la défaite française à Waterloo (Septième Coalition), et l’abdication de l’empereur. Du 22 juin au 7 juillet 1815, la Commission de gouvernement, établie à la suite de la seconde abdication, maintient l’existence des pouvoirs exécutifs pendant deux semaines, puis laisse remonter sur le trône Louis XVIII, alors réfugié à Gand, après l’occupation de Paris par les armées britannique et prussienne

[10] Hanau est une ville d’Allemagne, située dans le Land de Hesse, sur le Main. C’est une ville commerciale et industrielle (orfèvrerie), proche de Francfort, lieu de naissance des Frères Grimm.