Natif de la ville d’Épiphanie en Syrie [1]. Il était le cousin d’ Évagre le Scholastique , natif de la même ville, qui parle de lui comme l’une de ses sources dans son “Histoire ecclésiastique”. Ce passage d’Évagre est d’ailleurs la seule source d’information sur Jean en dehors de son texte.
Les deux cousins exerçaient la profession d’avocat, étaient devenus conseillers juridiques de Grégoire 1er , patriarche d’Antioche [2], et obtinrent le titre de apoéparque [3]. Dans le cadre de ses fonctions auprès du patriarche Grégoire, il eut l’occasion de rencontrer des dignitaires du royaume des Perses, et surtout, au moment du séjour de Khosro II, renversé par Vahram Chubin, à Circésium avec sa suite, en 590, il accompagna le patriarche dans une importante mission diplomatique confiée par l’empereurMaurice. Ensuite, il rédigea une œuvre historiographique sur les relations entre les Perses et les Romains après la mort de l’empereur Justinien en 565.
De cette œuvre, seuls ont été conservés les 5 premiers paragraphes, qui se trouvent dans le manuscrit “Vaticanus graecus” . Elle a inspiré l’Histoire ecclésiastique d’Évagre, mais aussi l’œuvre historique de Théophylacte Simocatta qui porte sur le règne de l’empereur Maurice. La première a été rédigée en 594, la seconde vers 630. Ensuite, Jean d’Épiphanie semble disparaître dans la tradition byzantine.
Théophane le Confesseur et Jean Zonaras s’inspirent semble-t-il uniquement d’Évagre et de Théophylacte ; Photius n’a aucun codex sur lui ; aucun extrait de son œuvre ne figure dans les “Excerpta” de Constantin VII Porphyrogénète.
Le court passage qui a été conservé directement comprend un paragraphe d’introduction et le récit du début de la guerre entre les Perses et les Byzantins qui commence en 571. Ce récit est d’ailleurs inspiré, soit de Théophane de Byzance , soit de Ménandre le Protecteur.