Homère évoque dans l‘Iliade sa participation à la guerre de Troie [1] du côté grec et le décrit comme un démagogue hideux, persifleur, méprisé des héros, de manière générale détesté et sans succès.
Il est repoussant aussi bien à cause de son apparence physique qu’à cause de sa manière de penser. Cette caractérisation tout à fait négative a donné cours à maintes spéculations à propos de son origine, de son rang, de son rôle dans le camp grec et de sa signification comme personnage littéraire.
Après la dispute entre Agamemnon, commandant des armées grecques, et Achille, le meilleur de ses guerriers, Agamemnon veut mettre à l’épreuve les Grecs et leur volonté de combattre. A cette fin, il propose à l’assemblée des chefs grecs d’arrêter la guerre, qui jusque là est restée vaine. Le projet échoue, car plutôt que de résister comme attendu, les Grecs se précipitent aux navires pour rentrer chez eux. C’est avec peine qu’Ulysse, qui a attrapé le sceptre d’Agamemnon, les ramène au camp, convainquant les chefs, frappant les simples soldats avec le sceptre. L’assemblée se poursuit.
C’est alors qu’entre en scène Thersite, dont le poète dépeint tout de suite la malformation. Il tient un discours médisant, suggérant que la guerre ne se poursuit qu’à cause de l’arrogance d’Agamemnon et de sa soif de butin. Il invite les soldats à désobéir et à rentrer dans leur patrie.
Ulysse se met résolument en travers de sa route, l’insulte, le menace et l’accuse d’agir par jalousie envers Agamemnon. Finalement, il lui assène un puissant coup de sceptre dans le dos et les épaules. Thersite n’est pas en mesure de résister ; il se recroqueville de douleur, fond en larmes et s’assoit.
L’armée se moque de lui et loue l’action d’Ulysse qui, grâce à cet épisode et à d’autres discours, réussit à rendre aux guerriers réunis leur ancienne disposition au combat.