Le culte d’Horus remonte sans doute à la préhistoire, car la liste royale du Canon royal de Turin [1] qualifie de “Suivants d’Horus” les rois légendaires qui gouvernèrent l’Égypte après le règne des dieux.
Horus est un dieu à multiples facettes, au point qu’on s’est demandé si le nom ne désigne pas en fait des divinités distinctes.
Il est le faucon céleste dont l’œil droit est le soleil et l’œil gauche la lune. Quand la lune et le soleil sont absents du ciel on dit que Horus est aveugle. C’est sous cet aspect qu’il recevait un culte à Nekhen [2], l’Hiérakonpolis grecque [3].
À Héliopolis [4], il était vénéré en tant que Horakhty, l’Horus de l’Horizon, concurremment avec Rê. En tant que tel, il était à la fois le soleil du matin et le soleil du soir.
Dans le mythe osirien enfin, Horus est le fils d’Osiris et d’ Isis . Osiris, assassiné par son frère Seth, est ramené à la vie, le temps d’une union, grâce aux efforts conjugués d’Isis et de Nephtys . C’est de cette union miraculeuse que naît Horus l’Enfant, que les Grecs appelleront “Harpocrate”, ou “Harsiési”s, “Horus fils d’Isis”.
Pour venger la mort de son père Osiris, Horus affronte son oncle Seth, il gagne le combat et reçoit le trône d’Égypte en héritage.
Il est par-là même le premier des pharaons après son père. Cependant, sa légitimité sera sans cesse contestée par Seth.
À l’opposé donc de Seth, qui représente la violence et le chaos, Horus pour sa part incarne l’ordre et, tout comme pharaon, il est l’un des garants de l’harmonie universelle. Cependant, il ne faut pas réduire la théologie complexe des Égyptiens à une conception manichéenne du Bien et du Mal, car, dans un autre mythe, Seth est l’auxiliaire indispensable de Rê dans son combat nocturne contre le serpent Apophis .
Sous les 3 premières dynasties, le nom d’Horus s’inscrivait dans un rectangle surmonté de l’oiseau sacré, le serekh [5], dont le registre inférieur représente la façade stylisée du palais royal.