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La puissance romaine au 1er siècle

samedi 22 mai 2021, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 24 mars 2012).

La puissance romaine au 1er siècle

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L’empire romain au 1er siècle de notre ère

C’est Le 16 janvier de l’an 27 av jc que le Sénat romain décerne à Octave le surnom d’Augustus (Auguste) habituellement réservé aux divinités. Il récompense le petit-neveu et fils adoptif de Jules César pour avoir restauré les formes de la République sénatoriale et pacifié le pays en mettant fin aux guerres civiles qui l’ensanglantaient depuis 1 siècle.

Après la fin des guerres civiles, la République romaine s’est transformée en quelques années en principat [1] sans que ses structures traditionnelles aient été en apparence modifiées ! Cette transformation progressive de Rome en un empire qui ne dit pas son nom suscite des regrets y compris chez les proches d’Octave, comme Agrippa, le héros de la bataille d’Actium [2].

À partir de l’an 28 av jc, Octave est officiellement considéré comme Princeps senatus ou premier sénateur. L’année suivante, Octave devenu Auguste impose une réorganisation des provinces. Au Sénat, les provinces les plus anciennes, pacifiques et désarmées, avec un proconsul [3] à leur tête ; à lui, les provinces les plus récentes, avec la force armée qu’elles nécessitent et un légat [4] à leur tête.

L’imperium proconsulaire lui donne autorité sur les 3 provinces de Gaule, d’Espagne et de Syrie ainsi que sur leurs armées, éliminant pour longtemps le risque qu’un général ne se pose en rival. Il sera quelques années plus tard élargi à tout l’empire, y compris à la ville de Rome !

À la mort de Lépide, en 13 av jc, Auguste est élu grand Pontife [5] et devient à ce titre le chef de la religion. On l’honore sur les autels. Le nouvel homme fort de Rome n’est bientôt plus désigné que sous l’appellation Imperator Cesar Augustus.

Il professionnalise l’armée avec des volontaires engagés pour 20 ans qui reçoivent en fin de carrière un lopin de terre et un pécule. Se targuant d’avoir restauré la paix, il peut fermer pour un temps le temple de Janus, consacré à la guerre et à la paix.

Il lance seulement quelques guerres pour consolider les frontières. Entre les Alpes et le Danube, ses gendres Drusus et Tibère conquièrent la Rhétie [6], le Norique [7] et la Pannonie [8].

Auguste en personne soumet les peuples des Alpes occidentales, ce qui lui vaut un trophée à sa gloire à La Turbie [9]. Il fait éduquer à ses frais, à Rome même, les enfants des rois vaincus afin de les rallier à sa politique.

Sa principale déconvenue vient de l’échec de la tentative de conquête de la Germanie [10] entre Rhin et Danube. Tibère et Germanicus, neveu de l’empereur, occupent ces régions mais un chef chérusque [11], Arminius, piège et massacre 3 légions en l’an 9 de notre ère dans la forêt de Teutoburg [12].

Mécène, administrateur remarquable, il fait partie avec Agrippa du premier cercle des amis d’Auguste, le Conseil du prince. Il unifie le cadastre, impose le droit romain jusqu’aux extrémités de l’empire et stimule les activités économiques.

Auguste, heureux dans presque toutes ses entreprises, a cependant échoué à assurer la transmission héréditaire du pouvoir en dépit d’une réputation méritée d’homme à femmes et d’une union de 52 ans avec Livie. Faute de fils pour lui succéder, il demande à son ami et complice Agrippa d’épouser sa fille Julie, née d’un premier mariage avec Scriponia. Mais son gendre et ses deux fils vont mourir avant lui.

Auguste s’éteint à 77 ans, le 19 août de l’an 14 de notre ère. C’est en définitive son beau-fils Tibère, né d’un premier mariage de Livie avec un officier romain, qui va hériter à 56 ans de l’œuvre immense de César et d’Auguste !

P.-S.

Source : Archives personnelles

Notes

[1] Le principat est la forme de gouvernement en vigueur dans l’Empire romain de 27 av.jc à 285 de notre ère environ. Il fut mis en place par Auguste, sous couvert de restaurer la République et de maintenir les institutions existantes. Sous le principat il y a donc toujours un Sénat, des consuls, des préteurs et des édiles (lesquels disparaîtront cependant vers le règne de Alexandre Sévère). Si les apparences de la République sont maintenues, le pouvoir passe entre les mains de l’empereur.

[2] Le 2 septembre de l’an 31 av. jc pendant la Dernière Guerre civile de la République romaine, qui suit l’assassinat de Jules César, une grande bataille navale se déroule près d’Actium, sur la côte occidentale de la Grèce, dans le golfe Ambracique, au sud de l’île de Corfou. Elle met aux prises les forces d’Octave et celles de Marc Antoine et Cléopâtre. Elle voit la victoire d’Octave et marque la fin de la guerre civile. Par son ampleur et ses conséquences, la bataille d’Actium est généralement considérée par les historiens comme l’une des batailles navales les plus importantes de l’histoire.

[3] Homme politique exerçant l’administration d’une province romaine après un consulat dans la Rome antique

[4] Titre porté par les représentants officiels de la Rome antique. Les ambassadeurs étaient des légats du Sénat romain. Sous la République romaine, les consuls, proconsuls, préteurs en campagne pouvaient charger temporairement des légats du commandement de la cavalerie, des réserves ou même d’une légion entière et de plusieurs légions. Sous l’Empire romain, à partir d’Auguste, la fonction de ces légats militaires devint permanente. Désignés par l’empereur, ils le représentaient dans les provinces et les légions. On distingua alors les légats consulaires et les légats prétoriens, qui gouvernaient les provinces « impériales » et exerçaient le pouvoir militaire, et les légats de légion, officiers expérimentés, de rang sénatorial, qui étaient chef d’une légion. Le titre de légat se transmit de l’Empire romain à l’Église catholique ; il fut porté dans celle-ci par les envoyés personnels du souverain pontife. Ces envoyés sont généralement des cardinaux.

[5] Dans la Rome antique, pontifex maximus (grand pontife) est le titre donné au grand prêtre à la tête du collège des pontifes. Ce titre est le plus élevé de la religion romaine. Les pontifes sont chargés de l’entretien du pont sacré (pont Sublicius) et de surveiller la bonne observance des pratiques religieuses. Ils s’occupent aussi des temples ne disposant pas de clergé propre. Le recrutement des pontifes se fait par cooptation et la charge de pontife est exercée à vie. Cette fonction a varié selon les époques. Dans la plupart des cas, le grand pontife n’a d’autre insigne qu’un simpulum ; cependant, quelquefois une securis ou une secespita s’y ajoute, c’est-à-dire les instruments pour le sacrifice rituel.

[6] La Rhétie encore appelée Rhétie-Vindélicie est une province de l’Empire romain, limitée au nord par le Danube, à l’est par le cours de l’Inn et la province de Norique, à l’ouest par la Germanie supérieure, au sud la Gaule cisalpine. Elle couvre la partie de la Bavière au sud du Danube, l’est de la Suisse, de la source du Rhin au lac de Constance, et le Tyrol autrichien. Avant la conquête romaine, le Tyrol était occupé par les Rhètes, et la Bavière par les Vindéliciens.

[7] Le Norique est un royaume celtique qui s’est constitué au 2ème siècle av. jc. Les Noriques formaient une confédération avec leurs voisins les Boïens et les Taurisques. Par la suite le Norique est devenu une province de l’Empire romain. Elle était limitée au nord par le Danube, à l’ouest par la Rhétie, à l’est par la Pannonie et au sud par la Dalmatie. Elle correspond approximativement à la Styrie, la Carinthie et à des parties de la Bavière et aux régions de Vienne et Salzbourg. Pendant longtemps les habitants du Norique jouirent de l’indépendance autonomie du commerce avec les Romains. En 48 av. jc ils prirent le parti de Jules César dans la guerre contre Pompée. En 16 av. jc, s’étant joint aux habitants de la Pannonie dans l’invasion d’Histria, ils furent défaits par Publius Silius, proconsul d’Illyrie. La province du Norique fut alors annexée, sans avoir l’organisation d’une province romaine, mais en restant un royaume autonome (regnum Noricum). Elle était sous le contrôle d’un procurateur impérial. Ce n’est que sous le règne de Marc Antoine que la légion II Pia (appelée par la suite Italica) fut stationnée en Norique, et le commandant de la légion devint le gouverneur de la province. Aux alentours de 40, le royaume fut entièrement intégré dans l’Empire romain par Claude, comme province impériale avec pour capitale Virunum, près de Klagenfurt.

[8] La Pannonie est une ancienne région de l’Europe centrale, limitée au Nord par le Danube et située à l’emplacement de l’actuelle Hongrie, et partiellement de la Croatie et de la Serbie. Les habitants originaux sont les Pannoniens, qui sont envahis par les Celtes et les Boïens au 4ème siècle av. jc.

[9] La Turbie est une commune française du département des Alpes-Maritimes. Elle est surtout connue pour le Trophée d’Auguste qui la domine. Le trophée de La Turbie ou Trophée des Alpes est élevé en 6 av. jc, en l’honneur d’Auguste, pacificateur des Alpes. Il marque la frontière entre l’Italie et la Gaule. La province des Alpes-Maritimes est créée en 7 av. jc. C’est une province militaire, placée directement sous la dépendance de l’empereur. La ville de Cemenelum (Cimiez), fondée en 13 av. jc, en devient la capitale. La province est traversée par la via Julia Augusta, une voie romaine qui relie la Gaule cisalpine à la Gaule transalpine et qui joue un rôle militaire et commercial important. Elle passe par Vence, Cemenelum, La Turbie et Vintimille.

[10] La Germanie est le nom donné, dans l’Antiquité, à la région d’Europe centrale séparée du monde romain par le Rhin et le Danube et s’étendant approximativement, à l’est, jusqu’à la Vistule. Le territoire de la Germanie était peuplée par les Celtes avant que divers peuples germaniques ne s’y installent au cours du 1er millénaire av. jc. La Germanie antique ne correspond pas à l’Allemagne actuelle, même si certains territoires importants des unes et des autres peuvent se superposer. Le nom de Germanie est utilisé par les Romains, avec différents qualificatifs, incluant des territoires qui ne sont pas aujourd’hui allemands d’une part, et des contrées actuellement allemandes sans aucune équivoque possible, qui n’étaient pas d’un point de vue administratif en Germanie romaine, d’autre part. Les anciens, depuis le 2ème siècle av. jc jusqu’à l’arrivée massive des peuples slaves au vie siècle, nommaient Germanie l’espace limité au nord par la mer Baltique et la mer du Nord, au sud par les Beskides occidentales et le nord des Alpes, à l’est par la Vistule et à l’ouest par le Rhin.

[11] Les Chérusques sont une puissante nation germanique au temps de la Rome antique, établie dans la région du Weser entre l’Elbe et la forêt de Teutoburg. Mentionnés par César et soumis aux Romains en l’an 12 av. jc, ils se soulevèrent à l’appel d’Arminius, ils anéantirent 3 légions romaines, ils prirent une part importante dans la lutte contre la domination romaine, participèrent au soulèvement contre Varus en l’an 9 et contre Germanicus en 15 et 16 ap. jc. Ils reconquirent leur indépendance avant d’émigrer vers la Saxe. Un haut degré de civilisation est attesté par des fouilles. Avec Arminius et la bataille de Teutoburg en 9 ap. jc, ils sont à l’origine de la formation de la confédération des Francs (Chérusques, Bructères, Chattes, Marses). Ils furent sans doute par la suite absorbés par la puissante tribu des Chattes.

[12] La bataille de la forêt de Teutobourg, ou bataille de Teutobourg, qualifiée de « désastre de Varus par les historiens romains antiques, est le nom donné à un affrontement s’étant déroulé dans la forêt de Teutobourg, en Allemagne actuelle, au cours du mois de septembre de l’an 9 apr. jc, lorsqu’une alliance de tribus germaniques prit en embuscade et détruisit de manière décisive une force composée de trois légions romaines et de leurs auxiliaires, menée par le légat d’Auguste propréteur de Germanie, Publius Quinctilius Varus. L’alliance anti-romaine à laquelle Varus fait face au cours de la bataille est dirigée par Arminius, un officier germanique issu des auxiliaires de Varus. Arminius avait acquis la citoyenneté romaine et reçu une formation militaire romaine lui permettant de tromper méthodiquement le commandant romain et d’anticiper les réponses tactiques de l’armée romaine.