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Gaozu des Han dit Liu Bang

mercredi 18 janvier 2017, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 27 juillet 2011).

Gaozu des Han dit Liu Bang (256 av jc-195 av jc)

Empereur de 202 à 195 av jc

Gaozu des Han dit Liu Bang Empereur de 202 à 195 av jc

Fondateur de la dynastie des Han [1] avec Zhu Yuanzhang, il est l’un des rares empereurs issu de la classe populaire. Il s’est élevé jusqu’au pouvoir suprême en participant à la rébellion contre la dynastie Qin [2]. Avant de devenir empereur, il fut Duc de Pei, Marquis de Wu’an [3] puis Prince de Hanzhong [4].

Il est né dans une famille paysanne du bourg de Zhongyang,  [5], dans le comté de Pei, province du Jiangsu [6]. Son père se nommait Liu Zhijia et sa mère Wang Hanshi. 3ème fils de la famille, son prénom ou surnom d’origine, Ji, reflétait son ordre de naissance. Il le changera contre Bang, après être devenu prince de Han.

Jeune, il était peu attiré par le travail de la terre et désespérait son père en traînant, buvant et participant à des bagarres. Il trouva un poste de chef de patrouille, en poste le long de la rivière Si. Il eut l’occasion de se faire apprécier d’un magistrat, Lü Shuping, qui lui donna sa fille Lü Zhi en mariage.

Promu chef de la sécurité pour tout le comté de Pei, il fut un jour chargé d’escorter un convoi de forçats au mont Li [7] dans le Shaanxi [8]. Après une halte où il s’était endormi ivre, il découvrit à son réveil que des prisonniers en avaient profité pour s’échapper. Évaluant les conséquences probables de sa faute, il jugea que le plus sage était encore de libérer les restants et de prendre le large avec eux.

En 209 av jc, tout comme Liu Bang, l’officier Chen Sheng ayant échoué dans une mission choisit de se rebeller contre les Qin plutôt que de subir la peine de mort qui l’attendait. Il prit la tête d’une armée de paysans et se proclama roi de Zhangchu, territoire qu’il occupait dans le pays de Chu [9], non loin de Pei. Le magistrat du comté de Pei, envisageant de se joindre à la rébellion, en discuta avec Xiao He et Cao Shen, futurs aides de Gaozu, qui étaient alors ses subordonnés. Ils lui conseillèrent d’engager Liu Bang et son armée. Fan Ceng, beau-frère du futur empereur, fut chargé de lui transmettre l’invitation. Mais peu avant l’arrivée de la troupe, le magistrat, ayant changé d’avis, avait fait fermer les portes de la ville et se préparait à faire exécuter Xiao He et Cao Shen. Ils s’échappèrent en sautant des murs et rejoignirent la troupe de Liu Bang, puis envoyèrent des messages enroulés sur des flèches aux édiles, les conjurant d’ouvrir la ville. Ceux-ci acceptèrent et tuèrent le magistrat. Liu Bang devint Duc de Pei.

En 208 av jc, Zhangchu fut absorbé par Xiang liang, meneur de la rébellion de Chu et chef de l’ensemble du soulèvement contre les Qin qui s’était étendu à Zhao [10], Wei [11], Qi [12] et Yan [13] ; Liu Bang devint donc son subordonné. La rébellion se poursuivit.

Xiang Liang mourut peu après. Le Prince Huai de Chu prit la tête de la rébellion. Il nomma Xiang Yu, neveu de Xiang Liang, marquis de Chang’an [14] et Liu Bang marquis de Wu’an. Le prince avait promis Guanzhong, berceau de Qin dans la plaine du Shaanxi, au premier qui y pénètrerait. Il offrit cette occasion à Liu Bang tandis que Xiang Yu se battait contre le gros des troupes Qin. En 207 av jc Ziying, dernier des Qin, se rendit. Liu Bang et ses troupes entrèrent dans la capitale, mais Xiang Yu, alors le général le plus puissant des troupes rebelles, l’obligea à la lui céder. Liu Bang s’avérait un rival assez inquiétant pour que les conseillers de Xiang Yu organisent un complot pour s’en débarrasser lors d’un banquet. Xiang Yu ne put s’y résoudre.

Après la disparition des Qin, Xiang Yu divisa le territoire en 19 principautés.

Il se débarrassa du prince Huai de Chu et n’honora pas sa promesse. Il partagea Guanzhong entre 3 généraux Qin qui l’avaient rejoint, Zhang Han, Sima Xin et Dong Yi. Liu Bang fut nommé prince de Han, capitale Hanzhong. Mais les distributions de terre de Xiang Yu étaient mal acceptées et entraînèrent des soulèvements. Alors qu’il luttait contre les rebelles, Liu Bang revint à Xianyang et occupa Pengcheng [15], territoire de son rival.

La guerre entre eux dura 5 ans de 206 à 202 av jc. Avec Xiao he, Zhang Liang et Han Xin pour principaux aides, Liu Bang prit peu à peu l’avantage sur son adversaire, avec lequel il négocia un accord. Pour lui les territoires à l’ouest de la rivière Honggou, à Xiang Yu l’est.

Liu Bang proclama la dynastie Han le premier mois de 202 av jc. Il établit sa capitale tout d’abord à Luoyang [16], puis à Chang’an [17]. Il fit commencer son règne en 208 av jc, annulant rétrospectivement la période de lutte contre Xiang Yu. Il conçut un empire centralisé à la façon de celui des Qin, mais remplaça progressivement les princes vassaux par des membres du clan Liu, consolidant ainsi son pouvoir. Cette mesure se révélera néanmoins une source de problèmes pour ses successeurs, car ces princes, proches parents de l’empereur, manifesteront de fortes tendances à l’indépendance sous Huidi, Wendi et Jingdi.

Conscient de la nécessité de restaurer les forces de la population après une décennie de troubles, il réduisit les taxes et les corvées et encouragea l’agriculture. Il ordonna que soient libérés du servage ceux qui s’étaient vendus pour survivre, et exempta les anciens soldats de corvée. il imposa de lourdes taxes commerciales et l’activité des commerçants fut restreinte.

Il n’avait pas lui-même un grand respect pour les lettrés, mais les fit néanmoins revenir dans l’administration sous l’influence de conseillers tels que Lu Jia, Il le chargea avec Jia Yi de remplacer le système administratif employé sous la dynastie Qin par un nouveau basé sur les principes confucéens. Le lettré Shu Suntong détermina le protocole des entrevues matinales entre l’empereur et ses ministres.

Il chargea Xiao He de réformer le code des lois Qin, conservant ce qui semblait valable. Le résultat fut le Code des Han en 9 articles. Il rassembla et ordonna avec Zhang Liang un corpus de textes de 182 auteurs différents traitant de l’art militaire.

Depuis la fin des Qin, les Xiongnu [18] vivant au nord de la Chine constituaient une menace. Il entreprit de nombreuses campagnes contre eux et réussit à les encercler partiellement. Néanmoins, il apparut rapidement que les réduire totalement par la voie militaire serait difficile. En 200, il se retrouva encerclé à Baideng au Shanxi [19] par le chef Modu et 300 000 cavaliers. C’est alors que le stratège Shenping lui suggéra la politique d’alliance matrimoniale qui sera poursuivie pendant le reste de la dynastie

En 195, il fut blessé par une flèche lors d’une bataille contre Ying Bu , prince de Huainan [20], ancien allié dans la guerre contre Chu avec Han Xin et Peng Yue, qui s’était rebellé en protestation contre leur assassinat. Il mourut des suites de sa blessure dans son palais de Changle. Liu Ying, fils de l’impératrice Lü, lui succéda sous le nom de Huidi.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Han Gaozu/ Portail du monde chinois/ Empereur de la dynastie Han

Notes

[1] La dynastie Han régna sur la Chine de 206 av. jc à 220 apr. jc. Deuxième des dynasties impériales, elle succéda à la dynastie Qin (221 - 206 av. jc) et fut suivie de la période des Trois Royaumes (220/265). Fondée par Liu Bang, chef de guerre d’origine paysanne révolté contre la dynastie Qin, elle compta 28 empereurs.

[2] La dynastie Qin est la première dynastie impériale de la Chine, qui dure de 221 à 206 av. jc. C’est la conquête des six États issus de la chute de la dynastie Zhou par l’État de Qin, conquête unifiant de facto le pays, qui l’installe au pouvoir. Les 14 années de règne de son fondateur, Qin Shi Huang, le premier empereur de l’histoire de la Chine, et de son fils Qin Er Shi, représentent, malgré cette brièveté, un tournant capital dans l’histoire nationale

[3] Wu’an est une ville de la province du Hebei en Chine. C’est une ville-district placée sous la juridiction de la ville-préfecture de Handan.

[4] Hanzhong est une ville du sud de la province du Shaanxi en Chine.

[5] actuel Fengyi

[6] Le Jiangsu est une province côtière chinoise située directement au Nord de Shanghai. Elle compte près de 79 millions d’habitants. Sa capitale, Nankin ville d’environ huit millions d’habitants, et d’importance historique considérable est considérée comme la capitale de la Chine par le gouvernement taïwanais. Le Jiangsu est la cinquième province chinoise par la population et la deuxième pour le PIB total.

[7] Le mont Li est situé dans la province chinoise du Shaanxi, à 25 km de la capitale Xi’an dans l’arrondissement Lintong. Il fait partie des monts Qinling et culmine à 1 302 m d’altitude.

[8] Le Shaanxi est une très ancienne province de la Chine, dont le chef-lieu est Xi’an. Elle ne doit pas être confondue avec la province voisine au nom, homophone au ton près, de Shanx. La province du Shaanxi est souvent considérée comme le berceau de la civilisation chinoise. C’est d’ailleurs près de Lantian que fut découvert l’Homme de Lantian, le plus vieil ancêtre des Chinois. Pendant plus de 1 100 ans, treize dynasties y établirent leur capitale, et elle resta ainsi le centre politique de la Chine depuis la dynastie Zhou jusqu’à la chute de la dynastie Tang au tout début du 10ème siècle.

[9] Chu était un État chinois des périodes des Printemps et des Automnes et des Royaumes combattants, établi sur le fleuve Yangzi. Il fut formé dans l’antiquité par l’expansion des Han vers le sud dans les régions occupées par l’ethnie des Miao qui conservait des rites et des croyances très anciens. Connu à l’origine sous le nom de Jing, puis de Jingchu, cet État occupa à l’apogée de sa puissance de vastes étendues de territoire incluant les provinces actuelles du Hunan, Hubei, Chongqing, Henan et des parties du Jiangsu. Sa capitale était Yingdu (actuelle Jingzhou). Il annexa le Yue en 334 av.jc.

[10] Zhao était l’un des sept États qui composaient la Chine antique pendant la Période des royaumes combattants. Initialement clan de grands feudataires de l’Hégémonie de Jin, le Zhao fut l’un des trois États créés par la partition de celui-ci. D’abord de faible importance, le Zhao su se développer jusqu’à devenir l’un des royaume majeur, avant d’être finalement détruit par le royaume de Qin. Son territoire s’étendait sur les provinces actuelles de la Mongolie-Intérieure, du Hebei, du Shanxi et du Shaanxi. Les frontières de cet état touchaient le pays des Xiongnu ainsi que les royaumes du Qin, du Wei et du Yan.

[11] Également appelé Liang à partir de 340 av.jc, Wei était un État de la Chine ancienne pendant la période des Royaumes combattants. Initialement clan de grands feudataires de l’État de Jin, le Wei fut l’un des trois États créés par la partition de celui-ci. Cet état ne doit pas être confondu avec son homonyme, la Cité-État de Wei, fondée antérieurement durant la période des printemps et des automnes.

[12] Qi était un État relativement puissant des périodes des Printemps et des Automnes et des Royaumes combattants. Qi fut fondé vers 1046 av. jc, peu de temps après l’avènement de la dynastie Zhou. Sa capitale était Linzi, qui correspond aujourd’hui à la ville de Zibo au Shandong. Le premier duc fut Jiang Shang. En 384 av.jc, un coup d’État de la famille Tian met fin au règne de plusieurs siècles de la famille Jiang. Sa capacité à venir à bout d’ennemis de taille plus importante, comme le Chu et le Qin en faisait une force avec laquelle il fallait composer à ces époques. En 288 av.jc, Min Wang est déclaré Empereur de l’Est, tandis que le dirigeant de Qin est considéré comme l’Empereur de l’Ouest. Conquis en 221 av.jc par le Qin, sa défaite achève l’unification complète de la Chine.

[13] Yan était un État de la Chine pendant la dynastie Zhou, les périodes des Printemps et des Automnes et des Royaumes combattants. Sa capitale s’appelait Ji (Pékin). En raison de sa position la plus septentrionale par rapport aux autres États chinois de l’époque, le Yan subit de nombreuses invasions venues du nord. Les États du Qin et du Zhao sont ses principaux ennemis, et le Zhao tente notamment de l’envahir à plusieurs reprises. Néanmoins, il survit durant la plus grande partie de la période des Royaumes combattants. En 227 av. jc, le prince Dan du Yan envoya un assassin nommé Jing Ke pour tuer le roi Shi Huangdi du Qin, sans succès. En 222 av. jc, le Yan est envahi par le Qin.

[14] Autrefois nommé Hao ou Zongzhou, pendant la dynastie Zhou, elle fut la capitale de la Chine pour la période des Zhou occidentaux. Suite à la folie du roi Zhou Youwang, la ville fut incendiée et pillée par les barbares Rong. Xi’an est l’extrémité est de la route de la soie considérée comme ayant été « ouverte » par le général chinois Zhang Qian au 2ème siècle av. jc. C’était l’une des Quatre Grandes Capitales Anciennes car ce fut la capitale de la Dynastie Qin, des Han, alors connue sous le nom de Chang’an

[15] Avec plus de 6000 ans d’histoire, Xuzhou, autrefois appelé Pengcheng ou "ville de Peng" , est la plus ancienne ville de la province de Jiangsu. Elle était l’un des neuf états sous le règne de l’empereur Yu de la dynastie Xia. À cette époque Xuzhou était le nom d’une vaste région qui s’étendait du mont Taishan au nord jusqu’au fleuve Huaihe au sud et jusqu’au fleuve Huanghe à l’est et dans laquelle Pengcheng était la ville centrale.

[16] Luoyang, ou Loyang est une ville de la province du Henan en Chine. On y parle le dialecte de Luoyang du mandarin zhongyuan. Située à proximité du Huang He (Fleuve Jaune), elle est une des quatre capitales historiques de la Chine.

[17] Xi’an est la capitale de la province du Shaanxi en Chine. Elle a le statut de ville sous-provinciale. Cette ville, qui a une histoire de plus de 3 100 ans, a été la capitale de la Chine et se nommait alors Chang’an. L’actuelle Xi’an se classe dans les dix plus grandes villes chinoises.

[18] Xiongnu, ou Hunnu, est une confédération de peuples nomades vivant en Mongolie, en Transbaïkalie et en Chine du Nord. Xiongnu est le nom que leur ont donné les Chinois dans l’Antiquité.

[19] Le Shanxi est une province du nord-est de la Chine, dont le chef-lieu est Taiyuan. Elle est située à l’ouest de Taihangshan. Elle ne doit pas être confondue avec la province voisine au nom, homophone au ton près, de Shaanxi.

[20] Huainan est une ville du centre de la province de l’Anhui en Chine.