De tempérament paisible, il dut laisser sa mère l’impératrice Lü gouverner, tout en tentant sans grand succès de contrer l’hostilité de cette dernière vis-à-vis de ses demi-frères.
Deuxième fils de Han Gaozu, il fut nommé prince héritier en 202 car sa mère était l’impératrice en titre. Il avait passé les 5 premières années de sa vie avec elle et sa sœur chez son grand-père paternel dans l’actuel Jiangsu [1], séparé de son père qui guerroyait.
Il faillit être remplacé par son demi-frère Ruyi, fils de dame Qi, favorite de Gaozu, mais l’autorité de sa mère empêcha ce projet.
Après la mort de son père en 195, il aurait pourtant tenté de protéger Ruyi contre la vindicte maternelle en le gardant auprès de lui, mais Ruyi fut empoisonné en 194 un jour que Huidi s’était absenté. Cette même année, il reçut son aîné le prince de Qi avec trop d’égards selon l’impératrice Lü qui tenta de l’empoisonner. Huidi lui aurait alors sauvé la vie, mais ne pût empêcher l’impératrice de lui extorquer une rançon sous la forme d’un fief qu’il offrit à la princesse Luyuan.
Selon l’historiographie traditionnelle, ces faits, joints au traitement cruel infligé à dame Qi par l’imperatrice, l’auraient dégoûté de l’exercice du pouvoir. Il aurait alors cessé d’assister au conseil des ministres et se serait tourné vers l’alcool et les femmes. Le rôle le plus important qu’il avait joué jusque là avait été d’administrer la région de la capitale Chang’an [2], assisté du lettré Shusun Tong et du stratège Zhang Liang, lors de l’absence de son père parti mater la rébellion de Ying Bu en 196.
Sa mère lui fit épouser en 192 sa nièce Zhang Yan, fille de sa sœur la princesse Luyuan, qui n’avait que 10 ans. Ce mariage ne produisit pas d’enfants. Les ministres qui organisèrent la purge de la famille Lü après la mort de l’impératrice douairière en 180, désirant que l’empire passe à son demi-frère le prince de Dai, ne voulurent pas reconnaître de fils biologique à Huidi. Ils prétendirent donc que l’impératrice Lü avait fait enlever des plébéiens pour les lui donner comme fils adoptifs après avoir fait tuer leurs mères.
Huidi mourut en 188 durant le 8ème mois dans le palais Weiyang [3] à Chang’an d’une maladie non précisée. Il fut enterré dans le tumulus de Anling près de Xianyang [4].