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Agésilas II

mercredi 17 janvier 2018, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 27 juillet 2011).

Agésilas II (444-358)

Roi eurypontide de Sparte de 398 à 360 av. jc

Agésilas II à gauche et Pharnabaze à droite. Source : wiki/Agésilas II/ domaine publicIl fut l’un des plus grands chefs militaires de son époque et était réputé pour sa grandeur d’âme et son courage. Fils cadet d’Archidamos II, il reçoit l’appui de Lysandre pour évincer son neveu Léotychidès qu’il fait déclarer bâtard, et succède ainsi à son frère aîné Agis II en 398. Il règne conjointement avec Pausanias 1er de 398 à 395, Agésipolis 1er de 398 à 380, Cléombrote II de 380 à 371, Agésipolis II de 371 à 370 et Cléomène II de 370 à 361.

Il fait une brillante campagne en Ionie [1] contre Tissapherne de 396 à 394 et libère les Grecs d’Ionie. Après sa victoire sur les bords du Pactole [2] en 395 sur Tissapherne il s’empare d’une partie de la Lydie [3], de la Phrygie [4] et parvint jusqu’en Paphlagonie [5].

Rappelé d’urgence en Grèce, après la mort de Lysandre, pour lutter contre la coalition mise en place par Athènes, Thèbes, Argos et Corinthe [6] il est vainqueur à Corinthe, Sicyone [7] et surtout à Coronée [8] en 394.

Pendant une vingtaine d’années, il maintient la suprématie des Lacédémoniens [9], malgré un échec devant Thèbes en 378, jusqu’à la défaite de Sparte et du collègue d’Agésilas II, Cléombrote II, devant Épaminondas à Leuctres [10] en 371.

Battu une nouvelle fois par Épaminondas à Mantinée [11] en 362, il part en 361 en Égypte pour aider les Égyptiens révoltés. Il meurt en 358 au retour de cette expédition.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de Agésilas, Les Belles Lettres, 2008 (1re éd. 2008), 164 p. (ISBN 978-2-251-33951-1)

Notes

[1] L’Ionie est une région du monde grec antique située à l’ouest de l’Asie mineure, entre Phocée et Milet. Elle correspond à la région située dans un rayon de 170 km autour de la ville actuelle d’Izmir. Elle emprunte son nom à Ion, ancêtre légendaire des peuples de cette région. C’est en Ionie que se sont développées les premières formes de science de la philosophie en Occident, chez les penseurs appelés Présocratiques. Les côtes ioniennes présentent beaucoup d’avantages économiques : de bons abris naturels facilitant l’établissement de ports pour le commerce avec des communications aisées vers l’arrière-pays, un climat agréable, des vallées ouvertes pour la culture des céréales et l’élevage des chevaux, des plateaux pour l’élevage des moutons, des collines pour les arbres fruitiers et les oliviers. Dans l’Antiquité, elle fédérait douze cités grecques, du continent et des îles : Chios, Éphèse, Érythrée, Clazomènes, Colophon, Lébédos, Milet, Myonte, Phocée, Priène, Samos et Téos. Halicarnasse les rejoignit après. Brillant foyer de la civilisation hellénique aux 7ème et 6ème siècle av. jc, elle appartient à une ensemble plus vaste appelé « Grèce d’Asie » ou « Grèce de l’Est ».

[2] Le Pactole aujourd’hui Sart Çayı en Turquie est une rivière, affluent de la rive gauche de l’Hermos, qui, dans l’Antiquité, charriait des paillettes d’or, si l’on en croit les sources d’époque. Elle se trouvait dans le royaume de Lydie, au cœur de sa région la plus fertile, où affleuraient des veines d’or, mais qui est très sujette aux secousses telluriques.

[3] La Lydie est un ancien pays d’Asie Mineure, situé sur la mer Égée et dont la capitale était Sardes. Elle était connue par Homère sous le nom de Méonie. La Lydie est évoquée dans les légendes d’Héraclès et Omphale, ou de Tantale et Pélops. La Lydie était une région occidentale de l’Asie Mineure, bordée au nord par la Mysie, au sud par la Carie et à l’est par la Phrygie. Comprenant les vallées de l’Hermos et du Méandre, la Lydie était située sur le parcours des grandes routes commerciales, et disposait de nombreuses ressources minières propres.

[4] La Phrygie est un ancien pays d’Asie Mineure, situé entre la Lydie et la Cappadoce, sur la partie occidentale du plateau anatolien. Les Phrygiens sont un peuple indo-européen venu de Thrace ou de la région du Danube. Ils ont occupé vers 1200 av.jc la partie centrale et occidentale de l’Asie Mineure, profitant de l’effondrement de l’Empire hittite.

[5] La Paphlagonie est une ancienne région de l’Asie Mineure, sur la côte nord, entre la Bithynie et le Pont, bornée au sud par la Galatie, qui avait pour capitale Amastris (Amasra) et comme villes principales Gangra (Çankırı) et Sinope (Sinop). Selon Hérodote, la Paphlagonie est au 6ème siècle av jc sous la domination de Crésus, roi de Lydie. En 480 av jc, elle envoie un contingent, dirigé par un certain Dotos, fils de Mégasidrès à Xerxès 1er pour son invasion de la Grèce. Après Alexandre le Grand, la Paphlagonie devint un royaume, dont le dernier roi Pylémène II, légua à sa mort, en 121 av jc, son territoire au père de Mithridate VI. Ce pays devint dès lors un sujet de guerre entre les rois du Pont et ceux de Bithynie. Les Romains, vainqueurs de Mithridate, la réduisirent en province romaine, et la réunirent à la province du Pont en 63 av jc. Elle en fut séparée et fit partie sous Dioclétien du diocèse du Pont.

[6] La Guerre de Corinthe est un conflit de la Grèce antique qui dure de 395 à 387 av. jc. Cette guerre oppose Sparte à une coalition de quatre États alliés : Thèbes, Athènes, Corinthe, et Argos. Ces quatre États ont au départ le soutien de l’Empire achéménide qui souhaite mettre fin aux incursions du roi de Sparte Agésilas en Asie Mineure. Malgré les victoires terrestres remportées par les Lacédémoniens, Athènes prend l’avantage sur mer et lance plusieurs campagnes navales dans les années plus tardives de la guerre, reprenant un certain nombre d’îles qui faisaient partie de l’empire athénien durant le 5ème siècle av. jc.

[7] Sicyone était une cité grecque du Péloponnèse, située sur un plateau, non loin du golfe de Corinthe. Elle était réputée être l’une des plus anciennes cités de Grèce. Elle était connue auparavant sous les noms d’Égialée, puis de Méconé. C’est là que l’on plaçait le théâtre de l’invention du sacrifice par Prométhée. Son héros éponyme, Égialée, passait selon les versions pour le fils du dieu fleuve Inachos ou pour un autochtone. Sicyone fut fondée par les Ioniens au 20ème siècle av. jc. Elle fut prise lors de l’invasion des Doriens, et passa sous tutelle d’Argos. Elle atteint son apogée au 7ème siècle av. jc, sous une lignée de tyrans anti-Doriens. Parmi ceux-ci figurait Clisthène, grand-père du Clisthène qui réforma Athènes. Sicyone devint rapidement un grand centre culturel, notamment dans le domaine de la sculpture. Ses ateliers de bronze et de céramique étaient très réputés. Son école de sculpture forma tout au long de l’Antiquité de grands artistes comme Lysippe, Polyclète ou Scopas. C’est même dans cette cité que, pensaient les Grecs, la peinture avait été inventé. Après la chute des tyrans, la prospérité continua jusqu’à la fin du 6ème siècle av. jc. Sicyone tomba alors dans l’orbite de Sparte. Elle participa à la ligue du Péloponnèse contre Athènes dans la guerre du Péloponnèse. Ceci fut cause de sa prise par les Thébains en 369 av. jc. Elle fut détruite pendant l’époque hellénistique par Démétrios Poliorcète en 303 av.jc, et rebâtie non loin de là.

[8] La bataille de Coronée opposa Sparte à Thèbes, Argos et leurs alliés en 394 av. jc. Elle se déroula peu après la bataille de Cnide et se termina par la victoire des spartiates dirigés par leur roi Agésilas II.

[9] Sparte

[10] La bataille de Leuctres (un lieu-dit de Béotie, situé au sud-ouest de Thèbes, non loin de Thespies) a lieu le 6 juillet 371 av. jc, et voit la victoire des Thébains, conduits par le béotarque Épaminondas, qui infligent une sévère défaite aux Spartiates du roi Cléombrote II.

[11] La bataille de Mantinée eut lieu en 418 av. jc, au cours de la guerre du Péloponnèse dont elle est un des épisodes cruciaux. La bataille de Mantinée fut une des plus grandes batailles du monde grec antique, seule la bataille de Platées aligna des effectifs plus importants au 5ème siècle av. jc.