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Honorius de Cantorbéry

vendredi 18 avril 2025, par lucien jallamion

Honorius de Cantorbéry (mort en 653)

Prélat chrétien

Armoiries de l'archevêque de Cantorbéry Membre de la mission grégorienne [1] envoyée en Angleterre pour convertir les Anglo-Saxons au christianisme, il devient le 5ème archevêque de Cantorbéry [2] à la mort de Juste, entre 627 et 631.

Durant son archiépiscopat, il consacre Ithamar de Rochester, le premier évêque anglais autochtone, et encourage les efforts missionnaires de Félix auprès des Angles de l’Est [3]. Son autorité ne dépasse cependant pas les frontières du Kent [4] et de l’Est-Anglie.

Il est consacré archevêque par l’évêque d’York [5] Paulin dans l’église en pierre de Lincoln [6], dans le Lindsey [7]. Il écrit au pape Honorius 1er afin de lui demander d’élever le siège d’York au rang d’archevêché, dans l’idée qu’à la mort d’un des deux archevêques d’Angleterre, l’autre puisse sacrer son successeur.

Dans sa réponse, reproduite par Bède le Vénérable dans son Histoire ecclésiastique du peuple anglais [8], le pape accède à cette demande et envoie un pallium [9], symbole de l’autorité archiépiscopale, à Paulin ainsi qu’à Honorius.

Néanmoins, la situation politique contrecarre les projets de Honorius : le roi Edwin de Northumbrie, baptisé par Paulin en 627, est tué à la bataille de Hatfield Chase [10], en octobre 633, et 2 rois païens lui succèdent. Paulin est contraint de fuir la Northumbrie [11] et se réfugie dans le royaume du Kent, auprès de Honorius, qui le nomme alors évêque de Rochester [12], le deuxième siège épiscopal du Kent après Cantorbéry.

L’évangélisation des Anglo-Saxons se poursuit durant l’archiépiscopat de Honorius. Il bénéficie d’un allié de poids en la personne du roi de Kent Eorcenberht, qui monte sur le trône en 640. D’après Bède, Eorcenberht est le premier souverain anglais à ordonner la destruction des idoles païennes et le respect du Carême.

Vers 630 ou 631, Honorius envoie le Burgonde [13]Félix à Dunwich [14], dans le royaume des Angles de l’Est. Il est possible que leur roi Sigeberht, baptisé durant son exil en Francie [15], y ait rencontré Félix et l’ait envoyé à Honorius. Félix devient ainsi le premier évêque des Angles de l’Est, sans que l’on sache si c’est Honorius qui l’a sacré ou s’il l’a déjà été sur le continent. C’est également à l’époque de Honorius que commence la christianisation des Angles du Milieu [16], dont le roi Peada reçoit le baptême vers 653.

Le premier évêque d’origine anglo-saxonne, Ithamar, est sacré par Honorius vers 644 pour succéder à Paulin sur le siège de Rochester. Honorius sacre également les deux évêques de Dunwich qui succèdent à Félix : Thomas en 647 ou 648, puis Berhtgisl en 652 ou 653. Il entretient de bonnes relations avec les missionnaires irlandais et admire Aidan, un des principaux meneurs du clergé irlandais, mais son autorité reste limitée au Kent et à l’Est-Anglie.

Honorius meurt le 30 septembre 653. Son successeur, Deusdedit, le premier archevêque natif d’Angleterre, n’est sacré que 18 mois plus tard, en mars 655. Ce long interrègne reflète vraisemblablement le temps nécessaire aux écoles fondées par la mission grégorienne pour former des étudiants anglais dans la doctrine, la liturgie et le droit canon.

Ses reliques sont vénérées à l’abbaye Saint-Augustin [17] au moins jusque dans les années 1120

À sa mort, en 653, il est le dernier survivant de la mission grégorienne. Il est par la suite considéré comme saint.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Honorius of Canterbury »

Notes

[1] La mission grégorienne est une entreprise missionnaire envoyée par le pape Grégoire le Grand en Grande-Bretagne à la fin du 6ème siècle pour convertir les Anglo-Saxons au christianisme. Entre son arrivée sur le sol anglais en 597 et la mort du dernier missionnaire en 653, elle parvient à implanter la religion chrétienne dans le sud de la Grande-Bretagne. Au cours du 5ème siècle, l’ancienne province romaine de Bretagne est progressivement colonisée par des tribus germaniques pratiquant leur propre religion au détriment des autochtones celtes partiellement christianisés. En 596, Grégoire le Grand envoie un groupe de 40 missionnaires pour convertir Æthelberht, le souverain du royaume de Kent, dont la femme, Berthe, est une princesse mérovingienne chrétienne.

[2] Le diocèse de Cantorbéry est un diocèse anglican de la Province de Cantorbéry. Il s’étend sur la partie orientale de Kent. Son siège est la cathédrale de Cantorbéry. Son titulaire, l’archevêque de Cantorbéry, le « primat de toute l’Angleterre » et chef religieux de l’Église d’Angleterre. Le diocèse est donc le centre de la Communion anglicane.

[3] L’Est-Anglie, ou royaume des Angles de l’Est, est un royaume anglo-saxon établi au cours du Haut Moyen Âge sur les actuels comtés anglais du Suffolk et du Norfolk. Sa fondation légendaire, vers le milieu du 6ème siècle, aurait été le fait d’envahisseurs germaniques appartenant à la tribu des Angles. Il disparaît comme entité indépendante après les invasions vikings du 9ème siècle, mais le titre de comte d’Est-Anglie continue à être donné au sein du royaume d’Angleterre jusqu’à la fin du 11ème siècle, et la région conserve le nom d’Est-Anglie à ce jour.

[4] Le Kent est un royaume anglo-saxon fondé au 5ème siècle par les Jutes dans le sud-est de l’Angleterre. Il correspond approximativement au territoire occupé par le peuple celtique des Cantiaci avant la conquête romaine, et à l’actuel comté de Kent. C’est le premier royaume anglo-saxon converti au christianisme, et il atteint son apogée au début du 7ème siècle sous le roi Aethelberht.

[5] L’archevêque d’York est le troisième personnage de l’Église d’Angleterre, après le gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque) et l’archevêque de Cantorbéry (le primus inter pares de tous les primats anglicans).

[6] Lincoln est une ville qui a le statut de cité et le chef-lieu du comté de Lincolnshire, en Angleterre. Au 4ème siècle, lorsque les provinces romaines de Flavia Caesariensis et Britannia Secunda furent regroupées pour former celle de Britannia Inferior, Lincoln en devint la capitale. Au 9ème siècle, sous la domination danoise du Danelaw, Lincoln sera l’un des Cinq Bourgs fortifiés de Mercie, constituant une puissance politique certaine. En 1068, 2 ans après la Conquête normande, Guillaume le Conquérant fera édifier le château de Lincoln à l’emplacement de la forteresse romaine pour des raisons stratégiques identiques.

[7] Le Lindsey est un royaume anglo-saxon situé dans le nord de l’actuel Lincolnshire, entre la Witham et l’Humber. Il apparaît dans le Tribal Hidage sous le nom Lindesfarona mid Haeþfeldlande (« Lindsey avec Hatfield Chase ») et une superficie de 7 000 hides, soit autant que le royaume d’Essex ou celui des Hwicce. Malgré cela, son histoire est presque entièrement inconnue. La région a été longtemps disputée entre la Mercie et la Northumbrie. Elle possède son propre évêché à partir de 678.

[8] L’Histoire ecclésiastique du peuple anglais (Historia ecclesiastica gentis Anglorum en latin) est un ouvrage de Bède le Vénérable écrit vers 731. Comme son titre le suggère, il s’agit d’une histoire de l’Angleterre qui s’intéresse tout particulièrement à sa christianisation.

[9] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

[10] La bataille de Hatfield Chase eut lieu le 12 octobre 633 à Hatfield Chase, près de Doncaster, dans le Yorkshire. Elle opposa les Northumbriens menés par leur roi Edwin à une alliance des Gallois du Gwynedd et des Merciens, conduits par leurs souverains respectifs Cadwallon ap Cadfan et Penda. Le champ de bataille était une zone marécageuse, à environ 8 milles au nord-est de Doncaster, sur la rive sud de la rivière Don. Ce fut une victoire décisive pour les Gallois et les Merciens : Edwin fut tué et son armée défaite, ce qui entraîna l’effondrement temporaire du royaume de Northumbrie.

[11] La Northumbrie est un royaume médiéval situé dans le nord de l’actuelle Angleterre et constituait l’un des principaux royaumes de l’Heptarchie. Sa notoriété est surtout liée à son rôle dans la propagation du christianisme nicéen dans l’île et à la constitution d’un centre culturel d’importance européenne avec l’archevêché d’York. Le nom de Northumbria désigne à l’origine les terres envahies par les Angles au 6ème siècle situées au nord de la rivière Humber. La Northumbrie en tant que royaume se constitue au début du 7ème siècle par l’union de deux autres entités Angles : celle de Bernicie (Bernicia) au nord et celle de Deirie (Deira) au sud.

[12] L’évêque de Rochester est à la tête du diocèse anglican de Rochester, dans la province de Cantorbéry. Le diocèse couvre l’ouest du comté de Kent. Le siège épiscopal est dans la ville de Rochester, à la cathédrale fondée en 604. À la fin du 17ème siècle et pendant le 18ème siècle, il était courant que l’évêque de Rochester soit également nommé doyen de l’abbaye de Westminster.

[13] D’abord cantonnés en Sapaudia les Burgondes commencèrent par grignoter le territoire gaulois vers l’ouest. En 457, Gondioc et Chilpéric Ier saisirent une première occasion de pousser leurs frontières. A l’été 457 le Valais, la Tarentaise, les villes de Besançon, Chalon sur Saône, Langres, Autun, Grenoble ainsi que Lugdunum, la vieille capitale des Gaules, se livrèrent pacifiquement aux Burgondes. Egidius, le généralissime de Majorien en Gaule reprit aussitôt la capitale des Gaules mais il abandonna aux rois Burgondes leurs nouvelles terres. Lugdunum reviendra aux Burgondes vers 467 lorsque Chilpéric 1er s’en empara, comme il s’empara également à la même époque de la ville de Vienne. Il profita probablement des troubles qui secouèrent entre 469 et 475 un Empire d’Occident, alors à l’agonie, pour porter jusqu’à la Durance les limites de son royaume. Les villes de Viviers, Gap, Embrun, Die, Sisteron, Orange, Apt, Cavaillon, Avignon devinrent villes burgondes. L’empereur Népos reconnut leurs conquêtes. Dès ce moment le royaume burgonde eut, ou peu s’en faut, les limites qu’il conserva dès lors. Ce territoire ne comprenait pas moins de 25 diocèses ou anciennes cités romaines : Auxerre, Langres, Besançon, Chalon sur Saône, Autun, Lugdunum, Genève, Windisch, Octodurum actuellement Martigny, en Suisse, Vienne, Valence, Carpentras, Orange, Avignon, Cavaillon, Vaison, Gap, Embrun, Sisteron, Grenoble, Aoste, Die, Viviers, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Apt. Mais les Burgondes gagnent ou perdent incessamment du terrain. Marseille et son port, Arles et la Provence gagnés vers 484, et perdus après la guerre contre les Francs, conquêtes éphémères, auront un moment fait partie de leur territoire. À son apogée, les contours du royaume burgonde touchaient, au nord, la ligne des Vosges et la Durance au midi ; d’orient en occident, ils s’étendaient de l’Aar à la Saône et la Haute-Loire. Ce fut le territoire soumis à cette royauté qui prit, une première fois, le nom de Burgondia dans une correspondance de Cassiodore et rédigée en 507 au nom de Théodoric le Grand.

[14] Dunwich est une bourgade côtière du Suffolk (Angleterre), dans l’Area of Outstanding Natural Beauty de Suffolk Coast and Heaths. Dunwich fut la capitale du royaume d’Est-Anglie il y a 1 500 ans, mais le port et la plus grande partie de la ville ont disparu en raison de l’érosion côtière.

[15] Durant la période des Mérovingiens vers 458/751 et de la Bataile de Vouillé, La France et les régions d’autrefois, étaient en partie limitées par la diversification linguistique, et un partage accessible des connaissances générales. Il s’agit, par l’emploi de ce mot, de rendre compte de la multiplicité des royaumes francs sans les confondre avec la France. Les rois de France porteront exclusivement le titre de roi des Francs, Rex Francorum dans leur titulature latine, jusqu’au 13ème siècle. Sous les Mérovingiens, le mot Francie est utilisé pour désigner l’ensemble du royaume des Francs, incluant donc la Neustrie et l’Austrasie. Sous les premiers Carolingiens, il continue de désigner l’ensemble des possessions franques à l’exception de l’Italie, puis, après le traité de Verdun de 843, chacun des royaumes issus du partage. À partir du 10ème siècle, le mot Francie ne sera appliqué qu’au seul royaume de Francie occidentale (qui deviendra le royaume de France), tout en désignant également une région précise, celle du domaine royal. À l’est, dans le monde germanique, il ne désignera plus que la Francie orientale et la Lotharingie, régions peuplées de Francs, surtout après le remplacement de la dynastie franque des Carolingiens par la dynastie saxonne des Ottoniens.

[16] Les Angles du Milieu sont un peuple anglo-saxon installé dans l’Est des actuels Midlands, autour de l’actuel Leicestershire, entre les royaumes de Mercie et d’Est-Anglie. Plutôt que d’un peuple à part entière, il s’agit peut-être plutôt d’un ensemble de peuples divers ayant conservé des identités distinctes, à en juger par la liste du Tribal Hidage.

[17] L’abbaye Saint-Augustin de Cantorbéry est un monastère fondé par Augustin de Cantorbéry aux environs de 598 dans la ville britannique du même nom, en Angleterre, pour célébrer le succès de l’évangélisation de l’Angleterre du Sud. Les rois de Kent et les archevêques de Cantorbéry y sont enterrés.