Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 1er siècle de notre ère > Lucius Iunius Moderatus Columella dit Columelle

Lucius Iunius Moderatus Columella dit Columelle

samedi 23 décembre 2023, par lucien jallamion

Lucius Iunius Moderatus Columella dit Columelle

Agronome romain de la première moitié du 1er siècle

Né à Gadès [1], dans la province de Bétique [2]. Il vit sous le règne des empereurs Tibère, Caligula et Claude. Son oncle paternel, instruit dans les hautes sciences, était un des agriculteurs les plus habiles de la Bétique.

Après quelques années passées dans l’armée, où il occupe le poste de tribun [3] en Syrie [4] en 35, il se consacre à l’agriculture. Après avoir observé la Cilicie [5] et la Syrie, il devient possesseur d’une terre dans le canton d’Ardée, à trente kilomètres de Rome. Il prend le temps d’observer les différentes exploitations de la campagne romaine, notamment celle de Sénèque à Nomentum [6].

C’était un grand propriétaire terrien et il administrait ses biens. Pour se perfectionner, il avait voyagé dans les pays de l’empire romain afin d’en connaître les productions, les méthodes de culture et de s’instruire de tout ce qui concerne l’économie rurale : non seulement en Espagne sa patrie, mais aussi en Italie, en Asie et en Afrique. Il se fixa ensuite à Rome pour rédiger son œuvre.

Le traité “De re rustica” en douze livres est le seul ouvrage de Columelle qui nous soit parvenu. Son thème principal est l’agriculture et l’exploitation des latifundia au début de l’époque impériale. Avec le “De agricultura” de Caton l’Ancien, dont il est d’ailleurs partiellement inspiré, cet ouvrage représente la source la plus importante d’information sur l’agriculture romaine.

Columelle a été utilisé par les auteurs latins postérieurs qui ont abordé les mêmes sujets : Pline l’Ancien, Quintus Gargilius Martialis, Pelagonius , Végèce et surtout Palladius. Il était encore connu à l’époque de Cassiodore et d’Isidore de Séville. Toutefois, au cours du Moyen Âge, il est tombé dans un oubli presque complet, victime de la concurrence du traité de Palladius, à la fois plus court et d’usage plus commode [7].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de histoire de De l’agriculture, Paris, Les Belles Lettres. En cours de parution. Sont disponibles les livres III (1993), IX (2001), X (1969), XII (1988) et Les Arbres (1986).

Notes

[1] aujourd’hui Cadix

[2] La province romaine de Bétique couvre le sud de l’Espagne, et correspond à peu près à l’actuelle Andalousie. Elle est issue de l’ancienne Hispanie ultérieure, et tire son nom du Baetis, nom latin du fleuve Guadalquivir. C’est une province sénatoriale administrée par un ancien préteur, dont la capitale est Corduba(Cordoue)

[3] Le tribun militaire est un officier supérieur qui sert dans la légion romaine sous la Rome antique. Sous le Haut Empire, le poste de tribun militaire reste une étape dans les débuts de carrière publique, rendue obligatoire par Auguste pour le cursus honorum tandis que son accès par la voie électorale tombe en désuétude. Il semble que l’empereur, en tant qu’imperator se réserve les nominations

[4] La Syrie est l’une des provinces les plus importantes de l’Empire romain, tant par sa richesse que sur le plan militaire. Étendue de la Méditerranée à l’Euphrate, elle constitue un riche creuset de civilisations, composées entre autres de Juifs, de Phéniciens, ou de Nabatéens, hellénisés pour la plupart d’entre eux. La Syrie est conquise par Pompée en 64 av. jc. En 63 av. jc, après avoir vaincu le roi Mithridate VI, il transforme le royaume de Syrie en province romaine, mettant ainsi fin à la dynastie séleucide. L’acquisition du territoire n’est cependant pas sa mission originelle. Le gouvernement de cette riche région constitue rapidement un enjeu majeur à Rome. Crassus, qui l’a obtenu, y trouve la mort en tentant une expédition militaire contre les Parthes en 53 av. jc, à Carrhes. Sous Auguste, la province est placée sous l’autorité d’un légat d’Auguste propréteur de rang consulaire, résidant à Antioche, la capitale. Les frontières de la province connaissent à plusieurs reprises des modifications. Le royaume de Judée, devenu province de Judée, est renommé Syrie-Palestine durant le règne de l’empereur Hadrien, mais n’appartient pas à la province de Syrie proprement dite. Les frontières varient aussi avec l’Arabie nabatéenne. La Syrie englobe l’Iturée et le territoire de Palmyre. Si les conquêtes de Trajan sont éphémères, la frontière sur l’Euphrate est durablement déplacée jusqu’à Doura Europos, lors de la guerre parthique de Lucius Verus, entre 161 et 166. À partir de la seconde moitié du 2ème siècle, le sénat romain comprend un nombre important de Syriens, comme Claudius Pompeianus ou Avidius Cassius sous Marc Aurèle. Dans la première moitié du 3ème siècle, des Syriens accèdent au pouvoir impérial, avec la dynastie des Sévères.

[5] La Cilicie est une région historique d’Anatolie méridionale et une ancienne province romaine située aujourd’hui en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’ouest par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la mer Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province turque d’Adana, une région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée.

[6] Nomentum est une cité antique du Latium, à l’emplacement du lieu-dit Casali de l’actuelle commune de Mentana, à une vingtaine de kilomètres au Nord-Est du centre de Rome, à laquelle elle était reliée par la Via Nomentana partant de la Porta Nomentana.

[7] il a la forme d’un calendrier agricole