Né à Gadès [1], dans la province de Bétique [2]. Il vit sous le règne des empereurs Tibère, Caligula et Claude. Son oncle paternel, instruit dans les hautes sciences, était un des agriculteurs les plus habiles de la Bétique.
Après quelques années passées dans l’armée, où il occupe le poste de tribun [3] en Syrie [4] en 35, il se consacre à l’agriculture. Après avoir observé la Cilicie [5] et la Syrie, il devient possesseur d’une terre dans le canton d’Ardée, à trente kilomètres de Rome. Il prend le temps d’observer les différentes exploitations de la campagne romaine, notamment celle de Sénèque à Nomentum [6].
C’était un grand propriétaire terrien et il administrait ses biens. Pour se perfectionner, il avait voyagé dans les pays de l’empire romain afin d’en connaître les productions, les méthodes de culture et de s’instruire de tout ce qui concerne l’économie rurale : non seulement en Espagne sa patrie, mais aussi en Italie, en Asie et en Afrique. Il se fixa ensuite à Rome pour rédiger son œuvre.
Le traité “De re rustica” en douze livres est le seul ouvrage de Columelle qui nous soit parvenu. Son thème principal est l’agriculture et l’exploitation des latifundia au début de l’époque impériale. Avec le “De agricultura” de Caton l’Ancien, dont il est d’ailleurs partiellement inspiré, cet ouvrage représente la source la plus importante d’information sur l’agriculture romaine.
Columelle a été utilisé par les auteurs latins postérieurs qui ont abordé les mêmes sujets : Pline l’Ancien, Quintus Gargilius Martialis, Pelagonius , Végèce et surtout Palladius. Il était encore connu à l’époque de Cassiodore et d’Isidore de Séville. Toutefois, au cours du Moyen Âge, il est tombé dans un oubli presque complet, victime de la concurrence du traité de Palladius, à la fois plus court et d’usage plus commode [7].