Issu d’une famille influente qui contribua largement à convertir les Wisigoths [1], majoritairement ariens [2], au christianisme trinitaire.
Élève de son frère Léandre. Sous l’impulsion de ce dernier, Séville était devenue un centre culturel particulièrement brillant, et la bibliothèque épiscopale, enrichie de nombreux manuscrits apportés de Rome et de Constantinople par Léandre, et ceux apportés par les chrétiens réfugiés d’Afrique, permettait d’avoir accès à de nombreuses œuvres, tant sacrées que profanes. Il reçut ainsi une instruction très complète et, lorsque Léandre mourut, le clergé local suivit son souhait et élut Isidore comme évêque.
Havre de paix dans l’Occident de cette fin du 6ème siècle, l’Espagne se trouve appelée à devenir le conservatoire de la culture antique. La bibliothèque sévillane en est alors le centre le plus brillant. Tout en accordant une priorité aux grands écrivains chrétiens du 4ème au 6ème siècle, en particulier Augustin, Cassiodore, Grégoire le Grand, il tenta d’assumer cet immense héritage dans toute sa diversité.
Pendant son ministère, il eut le souci constant de la formation et de l’éducation des clercs. Il institua les écoles épiscopales sévillanes. Puisant dans la très riche bibliothèque de Séville et s’appuyant sur une équipe importante de copistes, il compila une somme énorme de connaissances visant à doter la nouvelle église catholique de solides fondations intellectuelles.
La reconquête byzantine du Sud étant définitivement arrêtée en 624, il célébrera en Swinthila le premier monarque à régner sur l’Espagne tout entière après en avoir chassé les derniers occupants byzantins, et au concile de Tolède, par sa formule Rex, Gens, Patria [3], il rassemblait Hispano Romains et Goths [4] dans une seule et même nation, qui allait fournir une motivation à la future Reconquista [5].
Il mourut à Séville le 4 avril 636, et en 653, le 8ème concile de Tolède [6], convoqué par Receswinthe, le nommait doctor egregius [7]. Il fut canonisé en 1598 et déclaré docteur de l’Église en 1722.