Né à Thagaste [1]. Fils d’un citoyen romain païen du nom de Patricius, modeste notable à Thagaste et de Monique, une chrétienne. Elle transmit sa foi à ses enfants et gagna son mari au christianisme à la fin de sa vie. Son père, qui nourrit de grandes ambitions à son égard, le destine au métier d’avocat, étape pour le haut fonctionnariat. Bien que de condition modeste, il réunit l’argent nécessaire pour l’envoyer à Carthage poursuivre des études appropriées à son intelligence précoce.
Dès que les études d’Augustin lui permirent de développer sa propre pensée, il se tourna vers le manichéisme [2]. Augustin étudie d’abord à Madaure [3] à partir de l’âge de 16 ans, où les études sont centrées sur l’éloquence et la mémoire.
Il retourna à Thagaste en 375 et y enseigna la grammaire. À la suite d’une victoire dans un concours de poésie, il devint un familier du proconsul de Carthage, Vindicius. En 384, dégoûté par l’attitude de ses élèves, il gagne Milan comme professeur de rhétorique, envoyé par le sénateur Quintus Aurélius Symmaque dont il est le protégé.
À Milan, il se retrouve au cœur d’une société fréquentée par les poètes et les philosophes, particulièrement des platoniciens. Sa mère finit par l’y rejoindre. Il y rencontre Ambroise de Milan, l’évêque chrétien de la ville dont il suivit les homélies avec assiduité.
Il se convertit au christianisme en août 386 et fut baptisé par Ambroise, dans la nuit du 24 au 25 avril 387
Il partit de Milan pour rentrer à Thagaste vers août ou septembre 387, avec sa mère, son fils Adéodat et ses amis. Mais, peu après leur arrivée à Ostie [4], d’où ils devaient embarquer pour l’Afrique, sa mère tomba malade et mourut.
Après la mort de sa mère, il décida de se rendre à Rome et y resta 1 an avant de revenir en Afrique pendant l’été 388 ou il vécut en communauté non loin de Thagaste avec ses amis et ses disciples. Il s’engagea alors dans la défense de l’Église, en rédigeant les Mœurs de l’Église catholique, les Mœurs des manichéens.
La visite des monastères romains lui donne l’idée de transformer la maison familiale en monastère. C’est à cette époque que meurt son fils Adéodat, vers l’âge de 19 ans.
Il devient prêtre puis coadjuteur de Valère, évêque de la ville d’Hippone avant de lui succéder en 396 dans la province romaine d’Afrique. En 399, les temples païens sont fermés. À cette occasion, il rédige la “Catéchèse des Débutants”. En 395, il entame une querelle théologique avec Jérôme, traducteur de la Vulgate à partir de la Bible hébraïque. Il meurt lors du siège de Genséric chef des troupes Vandales [5] en 430.
Il entretenait des relations avec les rabbins de sa région et les consultait pour des points de traduction de l’hébreu, comme en atteste sa correspondance avec saint Jérôme. D’autre part, il s’opposait à ce qu’on persécute les juifs.
Il a laissé une œuvre théologique et spirituelle importante. En 1528-1529, Erasme publia à Bâle ses œuvres complètes qui furent une des sources de la culture européenne jusqu’à la fin du 17ème siècle.
L’augustinisme fut en effet la doctrine de référence pour toutes les questions relatives au péché, à la justification et à la grâce.
Les protagoniste de toutes les querelles religieuses, luthériens, calvinistes, jansénistes, molinistes ont prétendu avoir découvert dans son œuvre les éléments pour étayer leur propre pensée.
Après Saint Paul, il est considéré comme le personnage le plus important dans l’établissement et le développement du Christianisme. Il est le seul Père de l’Église dont les œuvres et la doctrine aient donné naissance à un système de pensée, l’augustinisme.