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L’histoire pour le plaisir

Anne d’Alençon

vendredi 24 mars 2023, par ljallamion

Anne d’Alençon (1492-1562)

Dame de La Guerche-Marquise de Montferrat

Née à Alençon [1], elle exerça la régence du marquisat de Montferrat [2] pour son fils, le futur Boniface IV de Montferrat de 1518 à sa mort en 1530.

Fiancée en 1501 à Guillaume IX Paléologue, marquis de Montferrat, Anne l’épousa, le lendemain de son 16ème anniversaire, le 31 octobre 1508 à l’église de Saint-Sauveur de Blois [3].

En 1517, sa fille aînée, Marie de Montferrat , fut fiancée à Frédéric II de Mantoue, fils de Isabelle d’Este, futur marquis et duc de Mantoue [4], mais le contrat de mariage fut annulé, après que Frédéric eut accusé Maria d’avoir tenté d’empoisonner sa maîtresse Isabella Boschetti , épouse du comte de Calvisano.

À la mort de son mari en 1518, son fils Boniface, âgé de 6 ans, hérite du marquisat. Anne jour le rôle de régente jusqu’à la mort inattendue de son fils en juin 1530. Elle continua de s’impliquer dans le gouvernement de Montferrat tandis que la mort de Boniface a également ravivé l’intérêt de Frédéric de Mantoue pour un mariage avec Marie. Le trépas inattendu de cette dernière en septembre 1530 tourna son attention vers sa sœur Marguerite de Montferrat . Après avoir examiné les diverses propositions de mariage offertes à Marguerite, Anne opta pour l’union avec la maison de Gonzague et le mariage fut conclu en octobre 1531.

À la mort sans héritier, en 1533, du marquis Jean-Georges, qui avait succédé à son neveu Boniface, une crise s’ouvre pour la succession au marquisat. La maison de Gonzague [5] et la maison de Savoie [6] présentent les arguments les plus solides, mais le marquis de Saluces et le roi de France revendiquaient également le titre.

Pendant ce temps, le Montferrat fut mis sous séquestre par son suzerain, l’empereur Charles Quint. En 1536, l’empereur investit conjointement Marguerite Paléologue et son mari Frédéric de Gonzague. Il s’agissait surtout pour le souverain de récompenser un de ses plus fidèles soutiens en Italie du Nord. Anne conserva cependant la réalité du pouvoir.

À la mort de Frédéric, en 1540, son fils âgé de 7 ans, François lui succéda comme marquis de Montferrat et duc de Mantoue. La régence du marquisat passa alors à Marguerite Paléologue, assistée par son beau-frère, le cardinal Hercule de Gonzague .

Anne d’Alençon se retira alors de la vie publique entra au couvent des Sœurs Dominicaines de Sainte Catherine de Sienne, qui jouxtait son palais de Casale Monferrato, et où elle mourut peu avant son 70ème anniversaire.

En 1525, peu après la bataille de Pavie [7], Anne et sa sœur Françoise d’Alençon reçurent par testament les biens patrimoniaux de leur frère Charles IV d’Alençon, mort sans héritier. Les apanages du duc d’Alençon, en revanche, firent retour à la couronne de France.

Marguerite de Navarre, la veuve de Charles et sœur de François 1er contesta le testament, en vain. Une partie des seigneuries françaises des ducs d’Alençon passèrent donc aux Gonzague. Anne d’Alençon désigna pour en hériter sa petite fille Isabelle, fille aînée de Frédéric de Gonzague et de Marguerite Paléologue.

Isabelle refusa cependant cet héritage français. Marguerite Paléologue obtint qu’elles déchussent à son troisième fils Ludovic le futur Louis IV de Gonzague-Nevers, déjà page à la cour de France. Avec l’héritage de sa propre femme Henriette de Clèves dite Henriette de Nevers , les anciennes seigneuries du duc d’Alençon formèrent le socle de la puissance terrienne des Gonzague-Nevers en France.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Anne d’Alençon/ Portail du Piémont/ Marquise consort de Montferrat

Notes

[1] Alençon est une commune française, préfecture du département de l’Orne. La ville est excentrée par rapport au territoire départemental. Alençon a été au cours des siècles une place administrative (chef-lieu de la généralité d’Alençon) et économique (dentelle d’Alençon, imprimerie), ainsi qu’un carrefour entre communications est-ouest, sur l’axe Paris-Bretagne, et nord-sud, sur l’axe Rouen-Tours.

[2] Le marquisat du Montferrat est une ancienne marche italienne du Piémont. D’abord comté, elle devient en 967 un marquisat, puis un duché à partir de 1574. C’est un fief impérial.

[3] La collégiale Saint-Sauveur de Blois était un monument historique du 12ème siècle construit dans l’avant cour du château de Blois et qui fut détruit en 1793

[4] Le duché de Mantoue était une principauté située en Lombardie, dans le nord de l’Italie actuelle, vassale du Saint Empire romain germanique. Créé en 1530 pour le marquis de Mantoue Frédéric II, le duché exista de 1530 à 1797. Le 2 avril 1707, les Autrichiens ont pris possession du duché, qui est passé ainsi de la Maison Gonzague, qui le gouvernait depuis sa création, aux Habsbourg, qui possédaient aussi le duché de Milan, et avec lequel il se trouvait en continuité territoriale.

[5] La Maison de Gonzague, les Gonzaga en italien, est une famille noble italienne, avec un rameau franco-italien de 1565 jusqu’au début du 18ème siècle, qui régna sur les duchés italiens de Mantoue, de Montferrat, de Guastalla, de Sabbioneta et de Solférino, sur les marquisats de Grane, de Vescovato, de Luzzara et de Palazzolo, les principautés de Bozzolo et de Castiglione, le comtat de Novellara, ainsi que les duchés français de Nevers, de Rethel, de Mayenne et la principauté d’Arches.

[6] La maison de Savoie est une dynastie européenne ayant porté les titres de comte de Savoie (1033), puis de duc de Savoie (1416), prince de Piémont, roi de Sicile (1713), roi de Sardaigne (1720) et roi d’Italie (1861). Elle est l’héritière de la dynastie des Humbertiens, nom donné par l’historiographie moderne, aux premiers souverains, comtes en Maurienne issu du comte Humbert. L’origine de la maison de Savoie remonte vers 1032 lorsque le territoire qui aujourd’hui correspond à la Savoie est intégrée avec le second royaume de Bourgogne, au Saint Empire romain germanique. Loin de l’empereur allemand, les seigneuries se créent au hasard des guerres, des mariages et des donations.

[7] La bataille de Pavie à lieu le 24 février 1525. Elle est un événement décisif de la sixième guerre d’Italie (1521-1526). Elle marque la défaite des rois de France dans leur tentative de domination du nord de l’Italie.