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L’histoire pour le plaisir

Louis de Gonzague

samedi 2 mars 2013

Louis de Gonzague (1539-1595)

Duc de Nevers

Né à Mantoue en Lombardie, 3ème fils de Frédéric II, duc de Mantoue et marquis de Montferrat, et de Marguerite Paléologue, elle-même fille et héritière de Guillaume IX de Montferrat. Prince italien de la maison de Gonzague qui régnait au 16ème siècle sur le duché de Mantoue. À l’âge de dix ans il fut envoyé à la cour de France pour être élevé avec les enfants de la famille royale des Valois. Il est notamment chargé de la seigneurie de La Guerche appartenant à sa grand-mère maternelle, Anne d’Alençon. Il est affecté au service du dauphin et reçoit auprès de la famille royale une éducation princière. Combattant pour Henri II, il est fait prisonnier par les Espagnols à la bataille de Saint-Quentin et n’est libéré que contre une forte rançon. Naturalisé français en 1560, marié à Henriette de Clèves le 4 mars 1565, conseiller politique du duc d’Anjou le futur Henri III, membre influent du conseil royal et à plusieurs reprises chef de l’armée royale, il fut une personnalité française très importante de la période des guerres de religion.

Profondément catholique, il s’illustra à de nombreuses reprises en combattant les Réformés. Quelques mois avant le massacre de la Saint-Barthélemy, il écrit pour le gouvernement un rapport qui préconise l’élimination des chefs huguenots. Il contribua au massacre de la Saint-Barthélemy et encouragea toujours la monarchie à rester ferme contre les rebelles. Son hostilité pour les favoris du roi et pour les protestants le poussa à prendre à plusieurs reprises ses distances vis-à-vis d’Henri III.

Mais profondément royaliste, il refusa d’adhérer à la Ligue. A l’avènement d’Henri IV, il demeure neutre pendant quelques temps avant de rallier son parti et de combattre pour lui.

À l’apogée de son influence politique en 1573, il s’illustre au siège de La Rochelle dont il tente de bloquer l’entrée côté mer. La même année, il suit le duc d’Anjou en Pologne, mais se fâche avec Bellegarde en faveur auprès du roi. Son influence semble décliner à l’avènement d’Henri III quand le roi de passage à Turin remet au duc de Savoie les dernières places fortes que détenaient les Français depuis les guerres d’Italie et que Nevers avait en charge en tant que gouverneur. Opposé à la politique étrangère du roi, hostile à l’égard des mignons, il sait prendre ses distances à l’égard du roi tout en continuant d’exercer un rôle politique important.

En 1575, il est chargé d’aller enlever à Dreux le duc d’Alençon, frère cadet d’Henri III qui s’est échappé de la Cour, mais échoue. En décembre 1578, il fait partie des premiers nobles de France nommés chevaliers de l’ordre du Saint-esprit par Henri III. En 1581, le comté de Rethel est érigé en duché au bénéfice de Louis, époux de la comtesse en titre. Louis est fait Pair de France.

Durant les guerres de la Ligue, Nevers hésite par fidélité au roi à adhérer au mouvement ligueur. Accusé d’avoir médit du roi en présence du pape à Rome, il est contraint à une longue justification auprès du roi avant de rentrer en grâce. Il est alors envoyé combattre avec succès les Calvinistes en Poitou en 1588. Au moment des barricades à Paris, il temporise prétextant une maladie et un voyage aux bains, refusant de se mêler aux Ligueurs et de montrer trop ostensiblement son soutien au roi Henri III.

Repoussant catégoriquement toute tentative d’alliance avec les protestants, il quitte la cour après la réconciliation du roi avec Henri de Navarre.

À l’avènement d’Henri IV, il reste neutre en dépit des appels répétés par la Ligue à la rejoindre. Après avoir encouragé la candidature du cardinal de Vendôme, il finit par se rallier au roi, qui le nomme ambassadeur extraordinaire près du Saint-Siège pour négocier sa réconciliation avec l’Église. Plus tard, il est envoyé contre le duc de Parme en Picardie.

Peu de jours après la prise de Cambrai, il meurt à Nesle le 23 octobre 1595, âgé de 56 ans.

La ville de Nevers lui doit sa célèbre activité de faïencerie. Vers la fin du 16ème siècle, il fait venir d’Italie Augustin Conrade, potier d’Albissola, près de Savone, et ses frères, Baptiste et Dominique, et les installe au château du Marais à Gimouille. Leur réputation et leur réussite deviendront telles, que Nevers s’affirmera au 17ème siècle comme capitale française de la faïence.