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Caius Licinius Calvus (maître de cavalerie en 368 av. jc)

vendredi 30 septembre 2022, par ljallamion

Caius Licinius Calvus (maître de cavalerie en 368 av. jc)

Homme politique de la République romaine

Emblème de la République romaine.Premier plébéien [1] à occuper la fonction de maître de cavalerie [2] Il appartient aux Licinii Calvi, branche de la gens plèbéienne Licinia [3].

Fils d’un Caius Licinius et petit-fils d’un Publius Licinius.

En 368 av. jc sont élus 6 tribuns consulaires [4] mais la crise politique engendrée par la lutte des tribuns de la plèbe Caius Licinius Stolon et Lucius Sextius Lateranus qui défendent un projet de loi visant à plus d’égalité entre plébéiens et patriciens [5] pousse ces derniers à recourir à un dictateur [6].

Ils nomment Marcus Furius Camillus mais celui-ci ne parvient pas à faire fléchir la résolution des tribuns de la plèbe malgré sa menace de lever une armée et d’enrôler tout le peuple sous l’autorité militaire.

Camille démissionne de sa dictature pour d’obscures raisons, à cause d’un défaut de procédure ou cédant face aux menaces d’amende des tribuns plébiens. Ces derniers profitent des quelques jours avant la nomination d’un nouveau dictateur pour réunir le peuple en assemblée.

Publius Manlius Capitolinus est nommé dictateur et se montre favorable aux plébéiens en choisissant Caius Licinius Calvus pour maître de cavalerie, premier plébéien à accéder à cette fonction, chose suffisamment extraordinaire à l’époque pour que soit précisé sur les Fastes capitolins par une inscription : Primus e plebe.

Selon Plutarque et Diodore de Sicile, Publius Manlius nomme le tribun de la plèbe Caius Licinius Stolon, parent de Caius Licinius Calvus, comme maître de cavalerie, ce qui lui aurait permis de faire voter son projet de loi. Toutefois, Tite-Live affirme que le maître de cavalerie Caius Licinius a aussi été tribunus militum, le différenciant du tribun de la plèbe en exercice. Cette précision rend possible d’identifier le maître de cavalerie à Caius Licinius Calvus, qui a également été consul.

Calvus accède au consulat en 364 av. jc selon les Fastes capitolins ou en 361 av. jc selon Tite-Live, Plutarque et Valère Maxime, chacun inversant les dates avec celles du consulat de Caius Licinius Stolon avec lequel il y a donc de nouveau confusion. Dans chaque cas, Caius Licinius est élu avec Caius Sulpicius Peticus pour collègue.

Caius Licinius et Caius Sulpicius accèdent au consulat et doivent faire face à une épidémie de peste qui sévit déjà depuis l’année passée. On procède à la cérémonie du lectisterne [7] dans l’espoir de calmer la colère des dieux peut-être responsable de l’épidémie. La cérémonie n’ayant pas eu les effets escomptés, les Romains mettent en place des jeux scéniques [8], une nouveauté pour un peuple qui ne connaissait que les jeux du cirque.

Les consuls Caius Licinius et Caius Sulpicius prennent le commandement de l’armée pour affronter les Henriques [9] mais ces derniers évitent les batailles rangées. Les consuls s’emparent de Ferentinum [10] avant de retourner à Rome en passant par Tibur [11]. Les Tiburtins refusent l’accès à la ville, ce qui déclenche une crise diplomatique.

Le Sénat dépêche des Fétiaux [12] pour mener une enquête mais finalement la guerre est déclarée. Un des deux consuls obtient l’honneur de célébrer un triomphe pour les victoires en territoire hernique.

Peu après, selon Caius Licinius Macer , un dictateur est nommé par Caius Licinius afin de réunir les comices pour contrer des manœuvres politiques de son collègue Caius Sulpicius qui aurait pour ambition de se maintenir au consulat pour l’année suivante en anticipant la tenue des comices au détriment de la gestion de la campagne militaire.

Tite-Live, qui rapporte cette version de Licinius Macer, n’y accorde que peu de crédit, accusant Licinius Macer de déformer les faits au bénéfice de la gens Licinia. Selon Tite-Live, la nomination de Titus Quinctius Poenus Capitolinus Crispinus comme dictateur est due à l’approche de Gaulois qui viennent établir leur camp sur la Via Salaria, au-delà de l’Anio

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Henrik Mouritsen, Maggie Robb (dir.), « Digital Prosopography of the Roman Republic » King’s College London, 2018

Notes

[1] La plèbe est une partie du peuple (populus) romain, c’est-à-dire les citoyens romains, distincts des esclaves. La plèbe ou les plébéiens se définit par opposition aux patriciens. Dans le langage courant, la plèbe désigne le peuple par opposition aux élites de pouvoir.

[2] Le maître de cavalerie est, durant la République romaine, l’assistant qu’un dictateur romain doit nommer, une sorte de chef d’état-major. À partir du 1er siècle av. jc, le titre est utilisé par l’armée romaine comme titre honorifique. Le grade de magister equitum, associé à de véritables pouvoirs de commandement, réapparaît durant le Bas-Empire romain.

[3] Les Licinii sont les membres d’une ancienne famille plébéienne qui joue un rôle important dans l’histoire romaine et qui apparaît au début de la République, la gens Licinia. Les principales branches de la gens Licinia portent les cognomina Calvus, Crassus, Lucullus, Murena, Nerva et Varus.

[4] Un tribun militaire à pouvoir consulaire est un magistrat romain disposant d’un niveau d’imperium presque équivalent aux consuls qu’il remplace de façon irrégulière au début de la République romaine, entre 444 et 367 av. jc. Après cette date, le tribunat consulaire est définitivement abandonné.

[5] Un patricien est durant la période romaine un citoyen qui appartient, par sa naissance, à la classe supérieure ancienne et traditionnelle, et par ce rang détient diverses prérogatives politiques et religieuses. La classe des patriciens se distingue à Rome du reste de la population dite plébéienne.

[6] Le dictateur est, durant la République romaine, un magistrat extraordinaire qui détient les pleins pouvoirs (imperium) pour un mandat qui ne peut, à l’origine, excéder six mois. Selon la tradition, le titre a été institué en 501 av. jc pour répondre à une situation d’urgence militaire, mais un magister populi (littéralement « maître du peuple ») existe déjà sous la Royauté romaine.

[7] Le lectisterne et le sellisterne sont des rituels de la religion romaine consistant à offrir de façon plus ou moins symbolique un banquet aux dieux pour apaiser leur colère et rétablir la pax deorum. Ces rituels offrent de nombreuses similitudes avec les rites processionnaires durant lesquels les effigies des dieux sont transportées et installées sur des sièges pour assister aux spectacles, de la même manière qu’un humain.

[8] ludi scaenici

[9] Les Herniques ou Hernici en latin, sont une population italique du Latium antique. Ils forment une ligue autour de la ville d’Anagnia dans la vallée du Tolerus (aujourd’hui le Sacco, sur la rive gauche de cette rivière. Les autres principales cités herniques sont Aletrium, Verulae et Ferentinum

[10] Ferentino est une commune italienne, située dans la province de Frosinone, au bord du fleuve Sacco, dans la région Latium, en Italie centrale. Ferentino est connue dans l’antiquité sous le nom latin de Ferentinum, cité du peuple hernique. L’enceinte fortifiée antique datée des 6ème-2ème siècle av. jc subsiste encore, mais avec des tours et des portes médiévales. En 306 av. jc, cette cité refuse de se joindre aux autres villes herniques dans la guerre contre Rome. Après la défaite des Herniques, Rome récompense la fidélité de Ferentinum par un statut de Municipium avec droit d’élire ses propres magistrats ; citoyenneté romaine aux habitants et droit de mariage légal entre Romains et Ferentins

[11] Tivoli est une ville de la province de Rome, dans la région du Latium, en Italie. Très ancienne cité datant d’avant la colonisation romaine, elle fut, selon la tradition et quelques éléments archéologiques, fondée en 1215 avant jc. Tivoli s’échelonne sur le flanc occidental des monts Tiburtins de la chaîne centrale des Apennins dont elle contrôle le premier accès vers les Abruzzes par la via Valeria, prolongement de la via Tiburtina. La ville s’est développée à l’extrémité occidentale de la vallée de l’Aniene à l’endroit où la rivière atteint la plaine romaine par d’importants sauts successifs de cascades d’un dénivelé total de 160 mètres.

[12] Le collège des Fétiaux est un collège de prêtres de la Rome antique, principalement chargé dans les relations entre Rome et les autres peuples (déclarations de guerre, traités) à ce que la pax deorum ne soit pas brisée.