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Caius Licinius Stolon ou Caius Licinius Calvus Stolon

lundi 4 avril 2022, par ljallamion

Caius Licinius Stolon ou Caius Licinius Calvus Stolon

Homme politique romain du 4ème siècle av. jc

Emblème de la République romaine.Il contribua à l’accession des plébéiens [1] au pouvoir politique en obtenant leur accès au consulat.

D’origine plébéienne, il épouse la fille cadette du patricien [2] Marcus Fabius Ambustus , alliance matrimoniale qui lui sera d’un grand secours dans sa carrière politique.

Rome ne domine à cette époque qu’un territoire réduit du Latium [3] et subit une crise sociale marquée par l’endettement croissant de nombreux petits cultivateurs livrés sans recours aux usuriers et par des tensions politiques dues à l’inégalité politique entre la classe dominante des patriciens et celle des plébéiens, les plus nombreux mais aux droits politiques limités.

En 376 av. jc, Licinius Stolon est élu tribun de la plèbe [4] avec Lucius Sextius Lateranus grâce à l’appui de son beau-père Fabius. Il propose avec Sextius plusieurs lois pour améliorer la situation des plébéiens :

- sur le problème des dettes, déduction du capital des intérêts déjà payés et étalement du remboursement de dettes sur 3 ans, suppression du nexum* (du latin enchaîner, droit pour l’usurier de charger de chaînes son débiteur insolvable et de le vendre comme esclave).

- contre l’accaparement par les patriciens des terres récemment annexées autour de Rome, interdiction d’occuper plus de 500 jugères sur l’ager publicus.

- rétablissement du consulat, au lieu du tribunat militaire qui certes autorise les candidatures plébéiennes, mais ne voit que très exceptionnellement leur succès ; obligation d’un élu plébéien parmi les deux consuls.

Les patriciens font barrage à la soumission au vote populaire de ces projets par l’intermédiaire du veto des autres tribuns de la plèbe qui leur étaient favorables. Sextius et Licinius usent à leur tour de leur veto pour bloquer toute élection autre que celles des tribuns de la plèbe.

Sextius et Licinius Stolon sont réélus tribuns de la plèbe année après année, et persistent dans leur blocage politique : selon Tite-Live pendant 5 ans, aucun magistrat ne peut être élu, tant que leurs propositions de lois demeurent bloquées.

En 370 av. jc, une guerre extérieure fait évoluer la situation, en obligeant plusieurs années de suite l’élection de 6 tribuns militaires à pouvoir consulaire [5] pour conduire les opérations militaires.

Constamment réélus, les tribuns de la plèbe Licinius et Sextius finissent en 368 av. jc par passer outre le veto de leurs collègues et réunissent les comices tributes [6] pour faire voter leur projet de loi.

Les patriciens réagissent à ce coup de force en nommant dictateur [7] Camille, farouchement opposé à la réforme, puis après sa démission pour d’obscures raisons, un nouveau dictateur Publius Manlius Capitolinus , qui prend diplomatiquement comme maître de cavalerie Licinius Stolon lui-même, qui devient le premier maître de cavalerie plébéien.

Licinius Stolon et Sextius Lateranus doivent attendre un 10ème mandat de tribun de la plèbe pour soumettre de nouveau leur projet.

Habilement, Licinius Stolon soumet ses 3 projets à un seul vote, pour faire admettre l’élection de consul plébéien en l’amalgamant à ses 2 autres propositions sur les dettes et la loi agraire, qui avaient la faveur des votants. Les lois licinio-sextiennes sont ainsi votées en 367 av. jc, malgré l’opposition de Camille, de nouveau dictateur.

Après l’élection de son ami Sextius Lateranus en 366 av. jc comme premier consul plébéien, il est lui-même élu consul en 364 et 361 av. jc.

En 357 av. jc, Licinius Stolon est condamné pour avoir enfreint sa propre loi agraire à 10 000 as d’amende à l’instigation de Marcus Popilius Laenas .

Pour prouver le dépassement de la limite des 500 jugères, l’accusation cumula les domaines de Licinius Stolon, et ceux de son fils qu’il avait émancipé.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Caius Licinius Stolon/ Portail de la Rome antique/ Catégories  : Consul de la République romaine/ Maître de cavalerie/ Tribun de la plèbe

Notes

[1] La plèbe est une partie du peuple (populus) romain, c’est-à-dire les citoyens romains, distincts des esclaves. La plèbe ou les plébéiens se définit par opposition aux patriciens. Dans le langage courant, la plèbe désigne le peuple par opposition aux élites de pouvoir.

[2] Un patricien est durant la période romaine un citoyen qui appartient, par sa naissance, à la classe supérieure ancienne et traditionnelle, et par ce rang détient diverses prérogatives politiques et religieuses. La classe des patriciens se distingue à Rome du reste de la population dite plébéienne.

[3] Le Latium, ou officiellement Lazio en italien, est une région d’Italie centrale. Sa capitale est Rome. Elle est délimitée par la Toscane, l’Ombrie, les Abruzzes, le Molise, la Campanie et la mer Tyrrhénienne. Le Latium est habité depuis le 2ème millénaire av. jc par les Latins qui subissent la domination étrusque. Pour lutter contre celle-ci, ils ont formé la Ligue latine, qui comprenait une trentaine de cités, dont Albe. Au 4ème siècle av. jc, le Latium fut soumis par Rome et ses habitants devinrent des citoyens romains.

[4] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe, élus pour une durée d’un an par le concile plébéien.

[5] Un tribun militaire à pouvoir consulaire est un magistrat romain disposant d’un niveau d’imperium presque équivalent aux consuls qu’il remplace de façon irrégulière au début de la République romaine, entre 444 et 367 av. jc. Après cette date, le tribunat consulaire est définitivement abandonné.

[6] Les comices tributes sont, dans la Rome antique, comme le concile plébéien, une assemblée du peuple basée sur le cadre des tribus romaines. À la différence du concile plébéien qui exclut les patriciens, il s’agit d’une assemblée de tout le populus (populus : l’ensemble des citoyens) romain, convoqué (donc avec un caractère impératif) par un magistrat. On utilise beaucoup les comices tributes après les années 350 av. jc, la procédure de vote étant plus simple que celle des comices centuriates, dont le rôle s’efface conjointement, pour devenir symbolique sur l’essentiel de la période républicaine.

[7] Le dictateur est, durant la République romaine, un magistrat extraordinaire qui détient les pleins pouvoirs (imperium) pour un mandat qui ne peut, à l’origine, excéder six mois. Selon la tradition, le titre a été institué en 501 av. jc pour répondre à une situation d’urgence militaire, mais un magister populi (littéralement « maître du peuple ») existe déjà sous la Royauté romaine.