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Earconwald ou Erkenwald

mercredi 11 mai 2022, par ljallamion

Earconwald ou Erkenwald (mort vers 693)

Ecclésiastique anglo-saxon-Évêque de Londres de 675 ou 676 jusqu’à sa mort

D’après les hagiographies [1] dont il est l’objet plusieurs siècles après sa mort, Earconwald est issu d’une famille prospère, voire noble, originaire du Lindsey [2] ou d’Est-Anglie [3]. Son nom et celui de sa sœur AEthelburh suggèrent plutôt un lien avec la lignée royale du Kent [4], où l’on trouve un Earcombert et une Earcongota. Earconwald est la forme anglo-saxonne du francique Erchinoald, nom d’un maire du palais mérovingien qui est également le grand-père d’Eorcenberht.

Earconwald fonde 2 monastères : le couvent mixte de Barking [5], en Essex [6], dont sa sœur AEthelburh est la première abbesse, et l’abbaye de Chertsey [7], dans le Surrey [8], dont il prend la tête. L’archevêque Théodore de Cantorbéry le nomme évêque de Londres [9] en 675 ou en 676. Il œuvre à la réconciliation de l’archevêque avec Wilfrid. Son influence s’exerce également sur le roi Ine de Wessex, qui le mentionne parmi ses conseillers dans l’introduction de son code de lois. Bède le Vénérable ne donne pas la date exacte de sa mort, mais elle est vraisemblablement survenue en 693.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Michael Lapidge, « Earconwald », dans Michael Lapidge, John Blair, Simon Keynes et Donald Scragg (éd.), The Wiley Blackwell Encyclopedia of Anglo-Saxon England, Wiley Blackwell, 2014, 2e éd. (ISBN 978-0-470-65632-7).

Notes

[1] L’hagiographie est l’écriture de la vie et/ou de l’œuvre des saints. Pour un texte particulier, on ne parle que rarement d’« une hagiographie », mais plutôt d’un texte hagiographique ou tout simplement d’une vie de saint. Le texte hagiographique étant destiné à être lu, soit lors de l’office des moines soit en public dans le cadre de la prédication. Un texte hagiographique recouvre plusieurs genres littéraires ou artistiques parmi lesquels on compte en premier lieu la vita, c’est-à-dire le récit biographique de la vie du saint. Une fresque à épisode est également une hagiographie, de même qu’une simple notice résumant la vie du bienheureux. Par rapport à une biographie, l’hagiographie est un genre littéraire qui veut mettre en avant le caractère de sainteté du personnage dont on raconte la vie. L’écrivain, l’hagiographe n’a pas d’abord une démarche d’historien, surtout lorsque le genre hagiographique s’est déployé. Aussi les hagiographies anciennes sont parsemées de passages merveilleux à l’historicité douteuse. De plus, des typologies de saints existaient au Moyen Âge, ce qui a conduit les hagiographes à se conformer à ces modèles et à faire de nombreux emprunts à des récits antérieurs.

[2] Le Lindsey est un royaume anglo-saxon situé dans le nord de l’actuel Lincolnshire, entre la Witham et l’Humber. Il apparaît dans le Tribal Hidage sous le nom Lindesfarona mid Haeþfeldlande (« Lindsey avec Hatfield Chase ») et une superficie de 7 000 hides, soit autant que le royaume d’Essex ou celui des Hwicce. Malgré cela, son histoire est presque entièrement inconnue. La région a été longtemps disputée entre la Mercie et la Northumbrie. Elle possède son propre évêché à partir de 678.

[3] L’Est-Anglie, ou royaume des Angles de l’Est, est un royaume anglo-saxon établi au cours du Haut Moyen Âge sur les actuels comtés anglais du Suffolk et du Norfolk. Sa fondation légendaire, vers le milieu du 6ème siècle, aurait été le fait d’envahisseurs germaniques appartenant à la tribu des Angles. Il disparaît comme entité indépendante après les invasions vikings du 9ème siècle, mais le titre de comte d’Est-Anglie continue à être donné au sein du royaume d’Angleterre jusqu’à la fin du 11ème siècle, et la région conserve le nom d’Est-Anglie à ce jour.

[4] Le Kent est un royaume anglo-saxon fondé au 5ème siècle par les Jutes dans le sud-est de l’Angleterre. Il correspond approximativement au territoire occupé par le peuple celtique des Cantiaci avant la conquête romaine, et à l’actuel comté de Kent. C’est le premier royaume anglo-saxon converti au christianisme, et il atteint son apogée au début du 7ème siècle sous le roi Æthelberht.

[5] L’abbaye de Barking est un ancien monastère royal situé à Barking, dans le borough londonien de Barking et Dagenham. Elle a été décrite comme étant « l’un des couvents les plus importants du pays ». Initialement créée au 7ème siècle, l’abbaye suivit la règle de saint Benoît dès la fin du 10ème siècle. Elle disposait d’un fonds de dotation important et de revenus considérables, mais elle souffrit beaucoup après 1377, lorsque la Tamise inonda environ 720 acres (290 hectares) de terres appartenant à l’abbaye qui devinrent irrécupérables. Malgré cela, au moment de la dissolution, elle était encore le troisième couvent le plus riche d’Angleterre.

[6] Le royaume d’Essex ou royaume des Saxons de l’Est est un royaume anglo-saxon. Compris entre la Stour au nord et la Tamise au sud, il correspond à l’actuel comté d’Essex, mais s’étend également sur le Middlesex avec la ville de Londres et une partie du Surrey, et il domine brièvement une partie du Kent à son apogée. Néanmoins, durant la majeure partie de son existence, le royaume est plutôt soumis à ses voisins plus puissants, qu’il s’agisse du Kent, de l’Est-Anglie ou de la Mercie. Il disparaît en 825, lorsque le Sud-Est de l’Angleterre se soumet à Egbert de Wessex.

[7] L’abbaye de Chertsey est un ancien monastère bénédictin situé à Chertsey, dans le Surrey, en Angleterre. Fondée en 666 par Earconwald, l’abbaye est pillée par les Vikings au 9ème siècle. Elle est reconstruite sous Edgar le Pacifique en 964. Le roi Henri VI y est inhumé en 1471 ; son corps est déplacé à la chapelle Saint-Georges du château de Windsor en 1484. L’abbaye disparaît en 1537, dans le cadre de la dissolution des monastères.

[8] Le Surrey est un comté du sud-est de l’Angleterre au sud du Grand Londres, qui fait partie des Home Counties et avoisine aussi le Kent, l’East Sussex, le West Sussex, le Hampshire et le Berkshire. Sa capitale traditionnelle est la ville de Guildford, bien que son conseil de comté se trouve à Kingston upon Thames.

[9] L’évêque de Londres est à la tête du diocèse anglican de Londres, dans la province de Cantorbéry. Il siège à la cathédrale Saint-Paul. Il s’agit de l’un des cinq « grands sièges », avec les deux archevêchés et les évêchés de Durham et Winchester, dont les titulaires sont systématiquement membres de la Chambre des lords. De par sa situation, l’évêque de Londres a souvent eu une influence notable sur des membres de la famille royale anglaise et sur divers politiciens. Il est le troisième ecclésiastique d’Angleterre en importance, derrière les archevêques de Cantorbéry et d’York.