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Lucius Furius Medullinus (consul en 413 et 409 av. jc)

jeudi 3 mars 2022, par ljallamion

Lucius Furius Medullinus (consul en 413 et 409 av. jc)

Homme politique de la République romaine

Emblème de la République romaine.Six ou sept fois tribun consulaire [1] entre 407 et 391 av. jc. Membre des Furii Medullini [2], branche de la gens patricienne Furia [3]. Fils de Lucius Furius Medullinus et petit-fils de Spurius Furius Medullinus Fusus . Il pourrait être le père de Spurius ou Lucius Furius, tribun consulaire en 378 av. jc.

Medullinus devient consul une première fois en 413 av. jc avec Aulus Cornelius Cossus pour collègue.

Les consuls sont chargés de l’enquête sur la mort de Publius Postumius Albinus Regillensis, tribun consulaire de l’année précédente, tué par des soldats romains mutinés après la prise de Bolae [4] aux Èques [5]. Quelques soldats sont jugés coupables et contraints au suicide.

Medullinus prend ensuite le commandement dans la campagne contre les Volsques [6] qui ont mené des raids de pillage sur le territoire des Herniques [7], peuple allié de Rome. Les Volsques refusent d’engager la bataille et se retirent sur leurs terres. Medullinus occupe la ville de Ferentinum [8] qui est, avec le territoire alentour, cédée aux Herniques.

Il est élu consul une deuxième fois en 409 av. jc avec Cnaeus Cornelius Cossus pour collègue. Pour la première fois depuis l’instauration de la République, trois plébéiens sont élus à la questure [9], grâce à l’intervention des tribuns de la plèbe [10] de “la gens Icilia”. Forts de ce succès, espérant obtenir de nouvelles concessions des patriciens [11], les tribuns s’opposent à la levée de l’armée qui doit partir en campagne contre les Èques [12] et les Volsques qui ont une fois de plus mené des raids sur les territoires des Latins [13] et des Herniques.

Les tribuns parviennent à imposer le retour à l’élection de tribun militaire à pouvoir consulaire pour l’année suivante mais le Sénat déclare qu’aucune candidature émanant d’un des tribuns de la plèbe de cette année ne sera acceptée, ni qu’aucun d’entre eux ne pourra être réélus au tribunat plébéien pour l’année suivante. Le Sénat s’assure ainsi qu’aucun représentant de la gens Icilia ne pourra participer au processus électoral.

Ayant enfin pu réunir l’armée, les consuls partent en campagne vers “l’Arx Carventana” dont les Èques et les Volsques viennent de se rendre maîtres. Les Romains ne parviennent pas à reprendre la place forte mais s’emparent de Verrugo, ville du territoire volsque.

Medullinus est élu tribun consulaire en 407 av. jc avec trois autres collègues qui sont tous tribuns pour la deuxième fois. La trêve conclue avec Véies [14] 20 ans plus tôt à l’issue de la deuxième guerre de Véies est sur le point d’expirer. Le Sénat envoie des députés et des Fétiaux [15] pour reprendre les négociations. Au moment où l’ambassade romaine arrive à la frontière, elle croise une députation de Véiens qui souhaite rencontrer le Sénat romain avant que l’ambassade romaine ne se rende à Véies. Le Sénat, intrigué par les dissensions internes de Véies, accepte de suspendre la députation romaine.

Dans le même temps, les Volsques attaquent la garnison de Verrugo. Les soldats assiégés demande l’intervention d’une armée de secours mais le Sénat temporise et l’armée envoyée pour les soutenir n’arrive qu’après la prise de Verrugo et le massacre de sa garnison. Les Volsques qui s’étaient dispersés pour piller sont repoussés.

Medullinus est élu tribun consulaire pour la deuxième fois avec 5 collègues. Les tribuns doivent se répartir sur les différents fronts, Rome étant alors en guerre contre les Étrusques [16] de Véies au nord et contre les Volsques au sud. Les troupes romaines débutent le siège de Véies qui va durer 10 ans selon la tradition.

En 398 av. jc, Medullinus devient tribun consulaire pour la 3ème fois avec cinq collègues dont son frère, Camille. Tous les tribuns consulaires exceptés Lucius Valerius et Camille partent relever les tribuns de l’année précédente qui ont poursuivi le siège infructueux de Véies, sans parvenir à y mettre eux-mêmes un terme. Pendant ce temps, Lucius Valerius ravage le territoire des Falisques [17], et Camille mène une campagne contre les Capénates [18], alliés des Véiens, et se taille une réputation d’habile général en revenant chargé de butin.

Medullinus est réélu tribun consulaire l’année suivante. Les tribuns se répartissent sur différents fronts pour lutter contre les Volsques qui attaquent la garnison de Verrugo, les Èques qui attaquent la colonie de Labico [19], les Véiens, les Falisques, les Capénates et des raids de Tarquinia [20] qui tente de profiter de la situation et qui pense que les Romains ne sont pas en mesure de lancer des représailles. Finalement, des troupes commandées par Aulus Postumius Albinus Regillensis et Lucius Iulius Iullus surprennent les Tarquiniens à Caere [21]. D’après Tite-Live, le collège des tribuns est contraint d’abdiquer avant la fin de leur mandat à cause d’une élection jugée irrégulière. Trois interrois [22] leur succèdent avant que de nouvelles élections soient organisées.

Medullinus est élu tribun consulaire une 5ème fois en 395 av. jc. Il reste à Rome avec quelques collègues pour gérer les affaires internes. Pendant ce temps, les deux frères Publius Cornelius Scipio et Publius Cornelius Cossus prennent le commandement dans la campagne contre les Falisques, sans résultats concrets. Marcus Valerius Lactucinus Maximus et Quintus Servilius Priscus Fidenas mènent campagne contre les Capénates qui sont contraints à négocier une paix avec Rome. Restés à Rome, Medullinus doit faire face aux conflits engendrés par le partage du butin pris à Véies l’année passée. Une nouvelle polémique est lancée lorsque le tribun de la plèbe Titus Sicinius propose de transférer une partie de la population romaine à Véies, proposition rejetée par le Sénat.

En 394 av. jc, Medullinus est de nouveau élu tribun consulaire, pour la 6ème fois, avec cinq collègues parmi lesquels son parent Camille. Alors que ce dernier soumet Faléries [23], Caius Aemilius Mamercinus et Spurius Postumius Albinus Regillensis mènent une campagne contre les Èques. Pendant ce temps, Medullinus est chargé de veiller sur Rome.

Après une disette et une épidémie qui provoque le décès de plusieurs magistrats, le Sénat décide de faire élire des tribuns militaires à pouvoir consulaire, en plus grand nombre que les consuls, afin que l’État ne soit pas privé de gouvernement. Medullinus est élu tribun consulaire pour la 7ème et dernière fois en 391 av. jc. Il demeure une fois de plus à Rome tandis que ses collègues mènent des campagnes contre les Volsques et les Salpinates.

Ces campagnes sont interrompues à cause d’une réapparition de l’épidémie de peste à Rome. Cette même année, Camille est accusé de s’être illégalement approprié une part du butin de Véies et est poursuivi en justice par le tribun de la plèbe [24] Lucius Apuleius.

Il choisit l’exil avant que sa condamnation ne soit prononcée. Alors qu’il quitte la ville, Plutarque lui prête un discours menaçant envers ses concitoyens, en appelant aux dieux pour que les Romains regrettent bientôt de lui avoir fait subir cette injustice. L’année suivante, les Sénons [25] de Brennus envahissent Rome et mettent la ville à sac.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Lucius Furius Medullinus/ Portail de la Rome antique/ Catégories  : Tribun militaire à pouvoir consulaireConsul de la République romaine

Notes

[1] Un tribun militaire à pouvoir consulaire est un magistrat romain disposant d’un niveau d’imperium presque équivalent aux consuls qu’il remplace de façon irrégulière au début de la République romaine, entre 444 et 367 av. jc. Après cette date, le tribunat consulaire est définitivement abandonné.

[2] Les Furii Medullini sont des patriciens romains membres d’une branche de la gens des Furii. Ils apparaissent aux 5ème et 4ème siècles av. jc.

[3] La gens Furia est l’une des plus anciennes et des plus nobles familles patriciennes de Rome. Ses membres atteignent régulièrement les plus hautes fonctions de l’État pendant toute la période de la République romaine. Elle est originaire de Tusculum comme l’indiquent de nombreuses inscriptions sépulcrales.

[4] Bolae ou Bola était une ancienne ville du Latium qui a été mentionnée à plusieurs reprises dans l’histoire primitive de Rome . Elle était probablement situé sur le territoire de la ville moderne de Labico.

[5] Les Èques sont un peuple italique du nord-est du Latium antique et de l’Apennin central. Ils parlent une langue de la branche ombrienne des langues sabelliques. À partir de la fin du 6ème siècle av. jc et pendant le 5ème siècle av. jc, les Volsques et les Èques, deux peuples liés, envahissent le Latium lors de la migration plus générale des peuples sabelliens qui quittent les Apennins pour s’installer dans les plaines d’Italie. Ils occupent alors la partie supérieure de la vallée de l’Anio, du Tolerus (aujourd’hui le Sacco) et de l’Himella, torrent de l’Aia, dans la province de Rieti. À l’est, les cités latines d’importance les plus proches sont Préneste et Tibur. Au sud, les Herniques occupent la vallée du Tolerus. À l’est, sur l’autre rive de l’Anio, se situent les Marses et enfin, au nord, ce sont les terres sabines.

[6] Les Volsques appartiennent aux anciens peuples italiques installés dans le sud du Latium. Leur nom avec sa terminaison en « -cus » les classe avec les autres tribus dont le nom se termine en « -cus », comme les Herniques, qui sembleraient être les premiers habitants indo-européens de la côte occidentale de l’Italie

[7] Les Herniques, sont une population italique du Latium antique. Ils forment une ligue autour de la ville d’Anagnia dans la vallée du Tolerus (aujourd’hui le Sacco), sur la rive gauche de cette rivière. Les autres principales cités herniques sont Aletrium, Verulae et Ferentinum.

[8] Ferentino est une commune italienne, située dans la province de Frosinone, au bord du fleuve Sacco, dans la région Latium, en Italie centrale. Ferentino est connue dans l’antiquité sous le nom latin de Ferentinum, cité du peuple hernique. L’enceinte fortifiée antique datée des 6ème-2ème siècle av. jc subsiste encore, mais avec des tours et des portes médiévales. En 306 av. jc, cette cité refuse de se joindre aux autres villes herniques dans la guerre contre Rome. Après la défaite des Herniques, Rome récompense la fidélité de Ferentinum par un statut de Municipium avec droit d’élire ses propres magistrats ; citoyenneté romaine aux habitants et droit de mariage légal entre Romains et Ferentins

[9] Dans la Rome antique, les questeurs sont des magistrats romains annuels comptables des finances, responsables du règlement des dépenses et de l’encaissement des recettes publiques. Ils sont les gardiens du Trésor public, chargés des finances de l’armée et des provinces, en relation avec les consuls, les promagistrats et les publicains. Maintenue sous le Haut Empire avec son rôle comptable, cette fonction se réduit sous le Bas-Empire à une magistrature honorifique et coûteuse exercée uniquement à Rome.

[10] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe. Ils ne représentent pas le populus dans son entier, puisque la plèbe est le populus (l’ensemble du peuple de Rome, comprenant tous les citoyens de toutes les classes) sauf les patriciens.

[11] Un patricien est durant la période romaine un citoyen qui appartient, par sa naissance, à la classe supérieure ancienne et traditionnelle, et par ce rang détient diverses prérogatives politiques et religieuses. La classe des patriciens se distingue à Rome du reste de la population dite plébéienne.

[12] Les Èques sont un peuple italique du nord-est du Latium antique et de l’Apennin central. Ils parlent une langue de la branche ombrienne des langues sabelliques. À partir de la fin du 6ème siècle av. jc et pendant le 5ème siècle av. jc, les Volsques et les Èques, deux peuples liés, envahissent le Latium lors de la migration plus générale des peuples sabelliens qui quittent les Apennins pour s’installer dans les plaines d’Italie. Ils occupent alors la partie supérieure de la vallée de l’Anio, du Tolerus (aujourd’hui le Sacco) et de l’Himella, torrent de l’Aia, dans la province de Rieti. À l’est, les cités latines d’importance les plus proches sont Préneste et Tibur. Au sud, les Herniques occupent la vallée du Tolerus. À l’est, sur l’autre rive de l’Anio, se situent les Marses et enfin, au nord, ce sont les terres sabines.

[13] Le Latium, ou officiellement Lazio en italien, est une région d’Italie centrale. Sa capitale est Rome. Elle est délimitée par la Toscane, l’Ombrie, les Abruzzes, le Molise, la Campanie et la mer Tyrrhénienne. Le Latium est habité depuis le 2ème millénaire av. jc par les Latins qui subissent la domination étrusque. Pour lutter contre celle-ci, ils ont formé la Ligue latine, qui comprenait une trentaine de cités, dont Albe. Au 4ème siècle av. jc, le Latium fut soumis par Rome et ses habitants devinrent des citoyens romains.

[14] Puissante cité étrusque située à la frontière sud de l Étrurie, dans la campagne falisque, à 16 km au nord de Rome sur le territoire de la commune de Formello. Elle était considérée comme la plus riche des villes de la Ligue étrusque.

[15] Le collège des Fétiaux est un collège de prêtres de la Rome antique, principalement chargé dans les relations entre Rome et les autres peuples (déclarations de guerre, traités) à ce que la pax deorum ne soit pas brisée.

[16] L’Étrurie était le territoire des Étrusques. Il correspond à l’actuelle Toscane, s’étendant durant la période de son expansion maximum, au-delà de l’Apennin tosco-émilien jusqu’à la plaine du Pô et son embouchure, à Hadria, port antique qui donna son nom à la Mer Adriatique. Au sud, le territoire étrusque s’étendait au-delà de Rome (comprise), jusqu’à Capoue.

[17] Les Falisques, Falisci en latin, sont un peuple de l’Italie antique, dans le Sud-Est de l’Étrurie, dont la capitale fut Falerii, aujourd’hui Civita Castellana. Peuple souverain, politiquement et socialement, son histoire est marquée par la proximité de Rome (Falerii se trouve à 44 km au Nord du Capitole), dont il a dû se défendre au fil des siècles, essayant de contrer son expansionnisme en s’alliant avec les Étrusques, rejoignant la Dodécapole ou Ligue étrusque.

[18] Les Capenati (« Capénates » en français) étaient un peuple d’Italie centrale dont la capitale était Capena, petite ville dans la basse vallée du Tibre, sur la rive droite du fleuve, à environ 31 km au Nord du Capitole, non loin de la cité étrusque de Veis, et de Falerii capitale des Falisci.

[19] Labico est une commune italienne de la ville métropolitaine de Rome Capitale dans la région Latium en Italie.

[20] Tarquinia était l’une des plus anciennes et des plus importantes cités de la dodécapole étrusque. Elle a donné à Rome la dynastie légendaire des rois étrusques : Tarquin l’Ancien, Servius Tullius et Tarquin le Superbe. Par la suite, Tarquinia est entrée plusieurs fois en guerre avec Rome et a été finalement soumise. Sur le littoral de Tarquinia s’est développée la colonie maritime de Gravisca, qui jusqu’à la fondation de Centumcellae (aujourd’hui Civitavecchia) par l’empereur Trajan au 2ème siècle de notre ère, a représenté le port principal de l’Étrurie méridionale, abandonné ensuite en raison des raids des pirates sarrasins au début du Moyen Age.

[21] Cerveteri est une commune de la ville métropolitaine de Rome Capitale dans le Latium en Italie. Elle est mondialement connue pour ses tombeaux étrusques : la « nécropole de Banditaccia ».

[22] L’interroi est un magistrat nommé à titre exceptionnel dans la Rome antique, en cas de vacance du pouvoir, c’est-à-dire après la disparition du roi (selon la tradition légendaire rapportée par Tite-Live) ou des magistrats détenteurs de l’imperium (consul ou tribun militaire à pouvoir consulaire). Le Sénat romain désignait alors l’un des siens qui prenait le titre d’interrex (roi intérimaire ou interroi). Celui-ci recevait l’imperium, pouvoir suprême qui lui donnait droit d’établir les augures, et s’ils étaient favorables de réunir le peuple pour procéder selon les rites à l’élection d’un roi (sous la monarchie) ou des magistrats (sous la République). Sous la République romaine, si au bout de cinq jours les élections n’avaient pas eu lieu, l’interroi désignait son successeur, lui transmettait son imperium et démissionnait. Les interrois se succédaient ainsi, jusqu’à ce que des magistrats soient élus et leur succèdent.

[23] Faléries (aujourd’hui Civita Castellana, dans la province de Viterbe) est une ville de l’Italie antique se situant à l’ouest du pays et au nord-ouest de Rome. Elle fut la capitale des Falisques, alliés des Étrusques.

[24] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe, élus pour une durée d’un an par le concile plébéien.

[25] Les Sénons (Senones) étaient un des peuples gaulois. Ils occupaient la région du Sénonais au centre-est de la Gaule, s’étendant sur une partie des départements actuels de l’Yonne et de Seine-et-Marne. Ils donnèrent leur nom à la ville de Sens qui était leur capitale sous le nom d’Agendicum, ainsi qu’à la ville de Senigallia en Italie, témoignage par ce toponyme de l’invasion gauloise de l’Italie du Nord qui conduit au sac de Rome en 390 av. jc. Durant le Haut-Empire, la cité des Sénons faisait partie de la province de Gaule lyonnaise.