Bonaparte a fini victorieusement sa campagne d’Italie, mais l’Autriche malgré sa défaite italienne n’est pas encore à genoux, elle dispose d’une armée tré puissante en Allemagne, cette armée peut si elle le désire envahir la France.
Bonaparte devenu premier consul de France le 18 brumaire an VIII [1], remet le commandement de l’armée d’Allemagne au général Moreau , celui-ci n’écoute pas les plans de Bonaparte, et se fit uniquement à son instinct, son but est clair, battre l’Autriche chez elle et l’abattre pour de bon.
Pour cela, il dispose d’une armée de 96 929 fantassins partagés en 123 bataillons, 15 478 cavaliers en 137 escadrons et 6830 artilleurs servant 116 pièces et groupés en 61 compagnies.
Kray , lui, dispose de 98 000 fantassins, 25 000 cavaliers et 7500 artilleurs. Les deux armées disposent donc de forces égales.
Moreau et ses excellents lieutenants Lecourbe , Gouvion-St-Cyr , Decaen , Richepanse , Ney , vont remporter d’éclatantes victoires à Stockach [2], Menningen [3], Hochstadt, Nordlingen, Engen, Maskirch, et enfin Hohenlinden, le triomphe final.
Bataille d’Erbach
Kray, attendait encore les deux détachements venant de Mauheim, sous Frédéric-Louis de Hohenlohe-Ingelfingen et Fresnel : craignant que Gilles Joseph Martin Bruneteau, vicomte de Sainte-Susanne ne les empêchât de se joindre à lui, il résolut d’attaquer ce général, un peu aventuré sur la gauche du Danube [4].
En conséquence, le 16 mai au matin, Starray , avec un corps de 20 000 hommes, s’avança en 4 colonnes sur Sainte-Susanne . L’archiduc Jean-Baptiste d’Autriche , chargé de faire des démonstrations le long du Danube, assaillit Legrand par Ringingen et Erbach.
Le centre de l’ennemi marcha vers Papelau [5] et la droite sur le général Joseph Souham , à Asch et Gerhausen. La ligne française était trop étendue, et le principal effort des ennemis s’opérant pour enlever à Sainte-Susanne l’appui du Danube, la division Legrand fut coupée en deux ; mais l’indécision de Starray empêcha cet incident de devenir funeste : pendant que Legrand, défendant avec vigueur les bois de Dischingen, faisait retirer sa première brigade derrière le bois de ce nom, sa seconde brigade, aux ordres de Drouet eut ordre de reprendre Pfrauensham, afin de rétablir la communication avec Souham, en dégageant la route de Ringingen.
Drouet, força l’ennemi à battre en retraite. Ce succès et une partie de la réserve, qui vint appuyer Legrand, permirent à ce général de se maintenir près de Dischingen.
Souham résistait heureusement sur les hauteurs de Seissen, où il était moins vivement pressé par la droite de Starray, et reprit même Palpelau dont l’ennemi s’était emparé. Decaen repoussa la colonne autrichienne qui attaqua Souderbusch.
La ligne se rétablit dès lors, et le combat se maintenait depuis 12 heures, quoique sans avantages marqués d’aucun cotés, lorsque le canon de Saint-Cyr se fit entendre sur la droite du Danube.
Ce général avait à peine soupçonné le danger de Sainte-Susanne, qu’il s’était hâté de repasser l’Iller, se portant au pas de course à un gué du Danube. Starray, craignant d’être coupé, rétrograda en hâte sur Ulm, et l’aile gauche reprit ses premières positions.
Le Brisgau [6] et les pays entre le Danube et le Rhin, occupés par les français, étaient alors exposés aux courses de partisans organisées par les comtes de Mier et de Walmoden. Ces bandes firent quelques coups de main hardis, et causèrent d’abord quelques inquiétudes sur les bord du Rhin, mais elles étaient trop faibles pour exercer aucune influence sur les opérations des 2 armées.
Bataille de Delmensingen :
Moreau, Saint-Cyr et Sainte-Suzanne, repassèrent, le 20, sur l’aile droite du Danube. Le dernier appuya sa droite à L’iller, s’étendant parallèlement au Danube, afin de couvrir la nouvelle ligne d’opérations.
Kray, informé de ce mouvement, fit sortir le 22 au matin l’archiduc Jean-Baptiste d’Autriche avec environ 12 000 hommes, pour observer les français et attaquer, si l’occasion était favorable, le corps resté devant lui. Ce prince, arrivé près d’Erbach, fit, jusqu’à 3 heures, de simples démonstrations entre Donanstetten et Donanrieden.
Une colonne de cavalerie autrichienne franchit ensuite le fleuve au gué d’Erbach et protégea l’établissement d’un pont ; le reste du corps de Jean-Baptiste d’Autriche passa le Danube, et se formant entre Achstetten et Delmensingen, attaqua les français.
Decaen, chassé de Delmensingen, se défendit avec vigueur dans les bois en arrière, jusqu’au moment où, renforcé par la cavalerie de la réserve, il reprit le village qui venait de lui être enlevé.
Legrand, de son coté, repoussa la droite de l’ennemi et la rejeta en désordre sur la rive gauche du Danube, par le pont d’Oenfingen.
Cette action très meurtrière laissa entre les mains des français quelques centaines de prisonniers, et ne changea rien au projet de Moreau, de se porter par le Lech [7] sur la ligne de retraite de Kray ; cette manœuvre était d’autant plus urgente, qu’il fallait étendre la base des approvisionnements de l’armée républicaine, resserrée entre l’Iller et le lac de Constance [8], dans un pays presque épuisé de vivres.
Bataille de Kelmuntz :
L’armée ainsi postée resta quelques jours dans l’inaction, inaction qui devait compromettre les flanqueurs de Richepanse. En effet, Kray s’étant convaincu de l’isolement de ce corps aventuré entre l’Iller et le Danube, dirigea dans la nuit du 4 au 5 juin, sur la gauche de l’Iller, près de 30 000 hommes, qui effectuèrent au jour une attaque générale extrêmement vive.
26 000 hommes, portés entre la Kamlach et l’Iller, étaient destinés à contenir l’armée française. Moreau, qui avait de tous ses moyens provoqué cette sortie, se trouvait ainsi sur le point de se voir dupé se son propre stratagème.
Il avait bien ordonné, en cas d’attaque, de refuser la gauche et de se contenir à droite, pour conserver sur l’Iller les ponts par où l’on voulait se rallier à Grenier ; mais la ligne de Richepanse, trop étendue et trop vivement attaquée, n’eut pas le temps d’exécuter ces dispositions.
Lecourbe, après avoir prélevé 600 000 florins à Augsbourg [9], avait eu l’ordre d’en partir le 3 pour revenir sur la Wurtach et à Buchloe ; la réserve et le centre se portèrent en hâte sur l’Iller, que Grenier traversa avec la division Ney, pour secourir la gauche.
Les premiers succès furent pour les autrichiens qui, formés en cinq colonnes, rompirent la ligne française et manœuvrèrent pour la prendre à revers. Walther qui gardait Schwendi [10] et Schomberg, fut vivement attaqué et forcé de se replier sur les hauteurs de Guttenzell [11], où Richepanse, avec sa réserve, opposait la plus opiniâtre résistance à l’ennemi.
Celui-ci, néanmoins, gagnait, vers Ochsenhausen [12], les derrières de l’armée républicaine. Walther, pour l’arrêter, eut ordre de se replier sur les hauteurs d’Edelbeuren [13].
La brigade Sahuc avait été forcée d’évacuer Oberbalzheim [14] ; mais sachant que Ney accourait au secours des troupes engagées, elle tenait encore en arrière de ce poste, pour lui donner le temps d’arriver. Ney déboucha enfin à la course par le pont de Kelmuntz.
Son arrivée excita l’émulation des soldats de Sahuc qui firent un effort et rentrèrent dans le village dont ils avaient été dépostés.
Au même instant, une colonne autrichienne soutenue par 8 pièces de canon, et qui avait tourné les montagnes boisées de Weidebuhl, débouchait derrière Kirchberg, se dirigeant sur Kelmutz.
Grenier ordonna à Ney de faire volte-face et de la charger : cet intrépide général se porta par une contre-marche sur le plateau de Kirchberg, aborda les batteries l’arme au bras, les emporta et se précipita sur la colonne ennemie. Celle-ci fut mise aussitôt en désordre, et si complètement culbutée, qu’elle prit la fuite, abandonnant plus de 1000 prisonniers et ses 8 canons.
Richepanse dégagé par ce succès de Ney reprit l’offensive, et repoussa vivement le centre des impériaux. Une nouvelle colonne autrichienne arrivait vers Reinstetten au moment où tout était décidé. Le général Sporck qui la commandait, s’étant avancé pour reconnaître les français, fut fait prisonnier. Sa colonne, sans chef et incertaine de ce qui se passait sur le reste de la ligne, se retira sur la hauteur d’Hurbel, qu’elle évacua pendant la nuit.
Une brigade française qui avait été coupée vers Ochsenhaussen, et qui n’avait reçu que fort tard l’ordre de se replier, culbuta 3000 bavarois qui gardaient ce poste, et gagna Wurzach [15] par une marche forcée.
Ce succès et l’arrivée de la division Delmas débouchant le soir de Kelmutz vers Guttenzell, décidèrent Kray à ordonner la retraite sur Ulm, l’armée autrichienne avait, dans cette journée, perdu plus de 4000 hommes, plusieurs canons et 30 caissons.
En cherchant un motif aux manœuvres des autrichiens, on a supposé que le projet de Kray avait été de rétablir ses communications avec le Tyrol [16].
Ce projet, qui ne pouvait s’exécuter qu’en mettant en action toute l’armée, était impraticable avec les seules forces qu’on y employa ; ces forces était en même temps trop faibles et trop mal dirigées pour enlever la gauche des français.
C’était avec 50 000 hommes dont le principal effort aurait été dirigé sur le point de jonction de Grenier et de Richepanse, par où les renforts pouvaient arriver, qu’il aurait peut-être été possible d’arriver à cet important résultat
Bataille de Biberach 9 mai 1800
La bataille de Biberach s’est déroulée à Biberach an der Riss, à 35 kilomètres au sud-ouest d’Ulm [17], le 9 mai 1800 dans le cadre de la guerre de la Deuxième Coalition [18]. Elle a opposé des troupes françaises commandées par Laurent Gouvion Saint-Cyr à une partie de l’armée autrichienne commandée par Pál Kray .
À la fin du mois d’avril 1800, une armée française commandée par J ean Victor Marie Moreau avait traversé le Rhin près de Bâle [19]. Puis, le 3 mai, Moreau avait capturé la base de ravitaillement de Kray à Stockach [20] et à Engen, et l’avait contraint à la retraite. Deux jours plus tard, Kray avait fait face à ses poursuivants à la bataille de Messkirch [21] mais avait été battu à nouveau.
Le 9 mai, les troupes de Gouvion Saint-Cyr ont rattrapé une partie de l’armée de Kray à Biberach an der Riss et les deux camps se sont à nouveau battus.