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Léovigild

samedi 28 septembre 2013, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 7 septembre 2011).

Léovigild

Roi wisigoth de 567 à 586

Léovigild Roi wisigoth de 567 à 586

Il accéda au trône conjointement avec son frère Liuva à la mort de leur supposé frère aîné Athanagild, dont il épousa la veuve, la princesse Goïswinthe, il est considéré comme le plus grand des rois de l’Espagne wisigothique [1].

En 573, à la mort de Liuva, il règne seul. Son règne marqua un véritable tournant pour l’histoire de l’Espagne comme pour celle des Wisigoths. Il entama une série de campagnes militaires contre les Byzantins de l’Andalousie et s’empare de Cordoue et de Malaga. Au nord, il combat Vascons [2] et Francs, fait renforcer les fortifications de Narbonne et de Carcassonne, et jette les fondations de l’actuelle ville basque de Vitoria vers 580. Dans le nord-ouest de la péninsule ibérique, il lutte à partir de 575 contre les Suèves [3] redevenus chrétiens et plusieurs campagnes sont nécessaires pour les soumettre. Par sa victoire de Braga en 585, il détruit leur royaume de Galice et les reconvertit à l’arianisme. Ses victoires militaires lui permettent de réaliser en partie l’unification de la péninsule, mais il reste un obstacle majeur, son attachement à l’arianisme [4].

Ayant conduit le royaume wisigoth au sommet de sa puissance, il croit alors possible d’établir l’unité religieuse autour de la foi arienne et persécute violemment les catholiques. L’un de ses fils, le prince Herménégild, marié à Ingonthe, prend la tête du parti catholique et se révolte contre son père, n’hésitant pas à s’allier à des Suèves catholiques et aux Byzantins.

Herménégild soulève l’Andalousie en 579-580. Sa réaction est impitoyable. Il combat son fils, le fait prisonnier en 584 et l’envoie à Tarragone où il est exécuté en 585. Ce meurtre fait de lui un martyr au yeux des catholiques.

La même année, son autre fils Récarède repoussa en Septimanie une attaque du mérovingien Gontran, roi de Burgondie [5]. Il essaie alors de composer avec ses sujets catholiques en évitant les persécutions et tentant d’établir l’unité de la foi sur la base d’un arianisme expurgé. Il fait alors des concessions sur l’entrée dans l’arianisme, rendue plus facile, et sur les questions dogmatiques. Cependant ces concessions jettent le trouble chez les ariens aussi car il est de plus en plus difficile de voir les différences entre les 2 confessions.

Politiquement, il se détache de l’Empire byzantin en faisant frapper monnaie et en se considérant “empereur en son royaume”. De plus, il est le premier roi wisigoth à rejeter la traditionnelle fourrure des guerriers goths contre le manteau de pourpre, digne des empereurs romains ou byzantins, à siéger sur un trône et à s’inspirer du cérémonial byzantin. Son activité législative est importante. Il promulgue, ou recueille de ses prédécesseurs, 324 lois.

Sous son règne le domaine public, dont le souverain à l’entière disposition, ne cesse de s’accroître grâce aux amendes infligées ou aux confiscations de biens de ses adversaires politiques.

Il est considéré par les espagnols comme le premier “Unificador Nacional”, meurt dans sa capitale de Tolède le 21 avril 586 de causes naturelles. Son fils Récarède lui succède.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de encyclopédie Larousse / personnage / Léovigild/ petit mourre dictionnaire d’histoire universelle édition Bordas 2004 p 1401/Wisigoths

Notes

[1] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.

[2] Les Vascons était le nom donné par les Romains durant l’Antiquité au peuple de la Péninsule Ibérique dont le territoire s’étendait au 1er siècle av. jc entre le cours supérieur de la rivière Èbre et sur le versant péninsulaire des Pyrénées occidentales, une région qui correspond à l’époque contemporaine à la quasi-totalité de la Navarre, les aires du nord-ouest de l’Aragon, du nord-est et du centre de La Rioja1 et du nord-est de Guipuscoa. Les Vascons, qui atteignirent un degré élevé d’intégration dans le monde romain, particulièrement dans les plaines, le long des rives de la rivière Èbre et dans les aires autour des cités romaines de Pompaelo et Oiasso, peuplèrent la région la plus au Nord et la plus montagneuse, connue comme le Vasconum Saltus, pendant la crise économique et sociale qui accompagna la décomposition de l’Imperium et la pression causée par les invasions barbares des peuples germaniques et slaves au début du 5ème siècle. Ils entrèrent par la suite en conflit à diverses occasions avec les royaumes des Wisigoths et des Francs qui sont installés sur les deux versants des Pyrénées. Après l’invasion musulmane de la péninsule ibérique au début du 8ème siècle, qui a abouti à la dissolution du Royaume wisigoth et au retrait partiel des gouverneurs francs au nord de l’Aquitaine, les descendants des Vascons, qui avaient adopté le christianisme durant le Bas Empire romain, se réorganisèrent vers le 9ème siècle autour des entités féodales du duché de Vasconie en Gascogne et de celle du royaume de Pampelune. Cette dernière entité donnera naissance durant le Moyen Âge au Royaume de Navarre.

[3] Dans le cadre des Grandes Invasions, les Suèves se sédentarisent dans la région correspondant à l’actuelle Galice et au nord du Portugal au début du 5ème siècle. Ce royaume suève prend Bracara Augusta, actuelle Braga, comme capitale et existe de 410 à 584, année de son effondrement devant l’armée du royaume wisigoth dirigée par le roi Léovigild.

[4] Hérésie chrétienne qui a cours du 4ème au 6ème siècle sur l’instigation d’Arius, condamné par l’Eglise en 325 et en 381. Cette doctrine niant la consubstantialité du Fils avec le Père , c’est-à-dire niant l’essence divine de Jésus, se scinde ensuite en plusieurs tendances qui rencontrent un vaste écho dans l’Empire et hors de celui-ci.

[5] D’abord cantonnés en Sapaudia les Burgondes commencèrent par grignoter le territoire gaulois vers l’ouest. En 457, Gondioc et Chilpéric Ier saisirent une première occasion de pousser leurs frontières. A l’été 457 le Valais, la Tarentaise, les villes de Besançon, Chalon sur Saône, Langres, Autun, Grenoble ainsi que Lugdunum, la vieille capitale des Gaules, se livrèrent pacifiquement aux Burgondes. Egidius, le généralissime de Majorien en Gaule reprit aussitôt la capitale des Gaules mais il abandonna aux rois Burgondes leurs nouvelles terres. Lugdunum reviendra aux Burgondes vers 467 lorsque Chilpéric 1er s’en empara, comme il s’empara également à la même époque de la ville de Vienne. Il profita probablement des troubles qui secouèrent entre 469 et 475 un Empire d’Occident, alors à l’agonie, pour porter jusqu’à la Durance les limites de son royaume. Les villes de Viviers, Gap, Embrun, Die, Sisteron, Orange, Apt, Cavaillon, Avignon devinrent villes burgondes. L’empereur Népos reconnut leurs conquêtes. Dès ce moment le royaume burgonde eut, ou peu s’en faut, les limites qu’il conserva dès lors. Ce territoire ne comprenait pas moins de 25 diocèses ou anciennes cités romaines : Auxerre, Langres, Besançon, Chalon sur Saône, Autun, Lugdunum, Genève, Windisch, Octodurum actuellement Martigny, en Suisse, Vienne, Valence, Carpentras, Orange, Avignon, Cavaillon, Vaison, Gap, Embrun, Sisteron, Grenoble, Aoste, Die, Viviers, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Apt. Mais les Burgondes gagnent ou perdent incessamment du terrain. Marseille et son port, Arles et la Provence gagnés vers 484, et perdus après la guerre contre les Francs, conquêtes éphémères, auront un moment fait partie de leur territoire. À son apogée, les contours du royaume burgonde touchaient, au nord, la ligne des Vosges et la Durance au midi ; d’orient en occident, ils s’étendaient de l’Aar à la Saône et la Haute-Loire. Ce fut le territoire soumis à cette royauté qui prit, une première fois, le nom de Burgondia dans une correspondance de Cassiodore et rédigée en 507 au nom de Théodoric le Grand.