Il apparaît dans les sources, comme actif de 435 à après 460. Il galvanise et organise la défense des troupes bretonnes [1] face à l’invasion saxonne [2] à partir des années 450.
Cet officier, issu de l’aristocratie bretonne romanisée et formé aux techniques militaires romaines, entame une guerre marquante contre les Saxons, conflit qui donne à son successeur, Uther Pendragon (père du roi Arthur), la notoriété qu’il a aujourd’hui.
Il aurait été parent d’ Aurelius Conanus et de Pol Aurélien, l’évangélisateur du Léon [3] en Bretagne armoricaine [4]. Il pourrait aussi être à l’origine du personnage d’Arthur par son titre théorique de Riothamus, roi des rois.
Ce sont les chroniqueurs latins de la Bretagne qui, les premiers, mentionneront l’individu entre le 6ème et le 11ème siècle. D’un récit à l’autre, le rôle et les caractéristiques du personnage évolueront et il sera, tour à tour, chef de guerre, prophète et prince romain.
Dans plusieurs légendes et traditions à son sujet, Ambroise apparaît lié tantôt à la région du Dyfed [5], tantôt du Glywysing [6], s’il n’en est originaire ; c’est une zone romanisée, où les chefs déisis latinisent leur noms et s’intègrent sans heurts.
Pour ce qui est de l’identité de son épouse ou de ses descendants, les sources restent muettes.
L’œuvre de Gildas le Sage, De Excidio et Conquestu Britanniae [7], jette les bases d’un récit qui entoure le personnage d’Ambroise. Les Bretons, aux prises avec les Pictes [8] et les Scots [9], suivront les conseils de Gurthrigern ou Vortigern et s’allieront à des mercenaires saxons.
Ceux-ci les trahirent et plusieurs Bretons s’enfuirent dans les montagnes galloises où ils se rallieront autour d’un chef de nationalité romaine qui mènera alors la résistance. Cet homme sera victorieux à la bataille du mont Badon [10]. Plus précisément, Gildas affirme qu’Ambroise Aurélien est le dernier homme de nationalité romaine encore vivant en Bretagne, et qu’il est très probablement chrétien. Il précise que ses parents auraient mérité de porter la pourpre, c’est-à-dire qu’ils avaient des charges importantes au sein de la société romaine. Le général, voire généralissime Ambroise, défenseur des valeurs et de la culture romaines traditionnelles et catholiques, aurait fait un excellent point de ralliement pour les bretons de toutes origines, qui auraient pu se rassembler autour de lui comme d’un symbole de pouvoir apte à leur redonner foi.
Des années 420/430 jusqu’à la fin des années 450, le chef Vortigern organise selon Gildas un conseil des cités bretonnes pour assurer une cohésion centralisée du pouvoir. Il en prend le commandement, bien qu’Ambrosius l’ancien semble être son principal opposant comme leader de la faction pro-romaine et catholique, comme le sous-entendrait Nennius selon certains chercheurs.
Le destin d’Ambrosius l’ancien, au pouvoir remarquable, est connu : il serait mort dans la terreur saxonne, soit la rébellion des mercenaires germains contre leurs employeurs suivie de la peste. La date de cet événement est confuse, mais elle est traditionnellement datée dans les années 440 à 450. Par la suite, le règne de Vortigern se faisant de plus en plus désastreux face aux Saxons, Ambrosius le jeune, réfugié traditionnellement en Armorique/pays de Galles, aurait pris le relais dans les années 460.
Selon la Chronique anglo-saxonne [11] et Geoffroy de Monmouth, la mort du chef de guerre coïncide avec une comète aperçue en Gaule vers 497, ce qui donnerait une idée assez précise de sa véritable date de décès.
Après le récit de Geoffroy de Monmouth, le personnage d’Ambroise disparut de la légende pendant quelque temps. Il apparaît parfois dans les récits sous le nouveau nom de Pendragon