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Fergus Mór mac Eirc ou Fergus 1er de Dal Riada

lundi 15 juillet 2024, par lucien jallamion

Fergus Mór mac Eirc ou Fergus 1er de Dal Riada

Roi légendaire de Dál Riata

Fils deErc mac Eochaid. Venant d’Irlande il aurait occupé le nord-ouest de l’Écosse et partagé sa conquête avec ses frères Loarn et Aongus.


Vers la fin du 5ème siècle, Erc mac Eochaid, descendant de Caibre Riata le fils de l’Ard ri Érenn [1], Conaire Cóem , régnait sur le Dalriada [2]. Selon le Senchus Fer n-Alban [3] document généalogique du 10ème siècle, 3 de ses 6 fils Fergus, Loarn et Oengus se mirent à la tête d’une expédition destinée à fonder ou plus sûrement à renforcer une colonie créée outremer.


Le Duan Albanach [4] accorde à Fergus Mór un règne de 27 ans. Seule sa mort fait l’objet d’une entrée en 503 dans les Annales de Tigernach [5] qui relèvent : Mort de Fergus Mor mac Erc qui occupa une partie de la Bretagne avec les gens du Dalriada.


Le Senchus Fer n-Alban n’attribue à Fergus Mór qu’un fils unique et successeur Domangart mac Fergusa. Ce dernier fut le père de Gabrán mac Domangairt éponyme du Cenél Gabráin [6] et de Comgall mac Domangairt ancêtre du Cenél Comgaill [7].

Alors que sa véritable existence est sujette à caution, l’importance posthume de Fergus Mor mac Erca en tant que fondateur du royaume dans le mythe national de l’Écosse médiévale et de la Renaissance est importante. Les souverains d’Écosse, de Kenneth 1er d’Écosse jusqu’à aujourd’hui se réclament descendants de Fergus Mór.


Andrew Wyntoun dans sa chronique du début du 15ème siècle “Orygynale Cronykil of Scotland” indique que Fergus est le premier scot [8] à régner en Écosse, et que Cináed mac Ailpín est son descendant. Il complète en précisant que Fergus apporte d’Irlande la Pierre de Scone [9] et qu’il a comme successeur un fils nommé Dúngal. Une liste de roi suit, elle est corrompue mais a des similitudes avec celles issues des premières sources.

Si l’œuvre de Wyntoun n’apporte que peu de complément aux récits initiaux, à la fin du 16ème siècle Georges Buchanan dans son “Rerum Scoticarum Historia” en ajoute de nombreux, en suivant généralement Jean de Fordun . Dans cette version, les Scots sont chassés d’Écosse quand les Romains sous Magnus Maximus conquièrent toute l’Île de Bretagne [10]. Son grand-oncle Eugenius 1er est tué par les romains et Fergus, Fergusius II dans le récit de Buchanan doit s’exiler en Scandinavie [11]. Il combat ensuite avec les Francs, avant de retourner reconquérir ses domaines en Écosse. Il est tué lors d’un combat contre Durstus, roi des Pictes [12], et il a comme successeur son fils Eugenius II. Une tradition fait remonter l’origine du Clan Cameron [13] au fils de la famille royale de Danemark qui assiste Fergus II lors de sa restauration en Écosse !

Le roi Jacques VI d’Écosse, partage le point de vue de Buchanan sur les origines de sa lignée, se décrivant lui-même dans des vers composés à l’attention de son épouse Anne de Danemark , comme l’Heureux Monarque issu de la race de Fergus. Jacques VI n’est pas le dernier souverain à partager cette croyance. La grande galerie du Palais de Holyrood [14] à Édimbourg [15] est décorée par 89 portraits de Jacob de Wet représentants les monarques écossais de Fergus à Charles II d’Angleterre.

Les partisans irlandais de Jacques II d’Angleterre souhaitent la bienvenue au roi à Kilkenny [16] pendant la campagne de Guillaume d’Orange en Irlande, en déclarant, Nous avons mené un Fergus en Écosse ; nous accueillons dans Jacques le Second l’héritier indubitable de Fergus par la descendance linéaire de 110 têtes couronnées.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Fergus Mór »

Notes

[1] Le Ard rí Érenn désigne, dans la mythologie celtique et l’histoire médiévale de l’Irlande, le souverain qui règne sur la totalité de l’île. Ard rí signifie « roi suprême » et « Érenn » provient de la déesse Ériu, véritable personnification du pays

[2] petit royaume d’Irlande situé dans l’actuel Comté d’Antrim en Ulster

[3] Le Senchus Fer n-Alban (Histoire des Hommes d’Écosse) est un texte médiéval rédigé en vieil irlandais recueillant la généalogie des rois du Dalriada ainsi que le recensement de la population des différents royaumes le formant. On estime la période de compilation du Senchus au 10ème siècle, mais il peut être issu de documents plus anciens du 7ème siècle rédigés en latin.

[4] Le Duan Albanach (Chant des Scots) est un poème composé en vers gaéliques dont la copie la plus complète est annexée à la version irlandaise de l’Historia Brittonum de Nennius. Le texte a vraisemblablement été composé à la fin du 11ème siècle.

[5] Les Annales de Tigernach sont probablement originaires du monastère de Clonmacnoise en Irlande et attribuées pour la partie la plus ancienne à Tigernach, abbé de Clonmacnoise mort en 1088. Le meilleur manuscrit subsistant est du 14ème siècle. Le texte comporte trois parties couvrant les années de 488 à 766, 974 à 1003 et 1017 à 1178. Il est composé dans un mélange de latin, de vieux et de moyen irlandais. Une traduction en anglais est désormais disponible. Les informations émanent des hypothétiques Chroniques d’Irlande dont dériveraient également les Annales d’Ulster et les Annales d’Inisfallen. La lacune de 766 à 973 est particulièrement préjudiciable à la compréhension de la fusion des royaumes des Pictes et des Scots de Dalriada et de la constitution du royaume d’Alba.

[6] un groupe familial issu du Corcu Réti qui domine le royaume de Dál Riata jusqu’à la fin du 7ème siècle et continue à fournir ensuite des souverains au royaume d’Alba puis au royaume d’Écosse et qui prétendaient être issus par lui de son grand père Fergus Mór, qui était considéré comme le premier monarque de la dynastie jusqu’au 16/17ème siècle

[7] Les Cenél Conaill est le nom des descendants de Conall Gulban, fils de Niall Noigiallach, reconnu par l’histoire orale et écrite comme le co-fondateur avec son frère Eógan mac Néill dont est issu le Cenél nEógain de la puissance des Uí Néill du Nord en Ulster. Le Cenél Conaill était également connus en Écosse comme le famille de saint Columba.

[8] Les Scots sont un peuple celte originaire de l’est de l’Irlande qui commença à s’établir dans l’île de Bretagne entre les rivières Clyde et Solway aux 3ème et 4ème siècles de l’ère chrétienne. L’Écosse actuelle leur doit son nom (Scotland). Les premiers Scots affrontèrent les Britto-romains lors de raids qui se transformèrent en établissements durables, profitant sans doute d’un dépeuplement précoce des régions où ils effectuaient leur piraterie. Peu avant 500, ces Scots s’établirent sur les côtes du Devon et du pays de Galles, mais ils n’y établirent pas d’ensembles politiques durables. On leur doit toutefois l’introduction de l’écriture oghamique sur l’île. Plus au nord, les Scots devinrent dans un premier temps les voisins immédiats et les rivaux occidentaux des Pictes, les anciens habitants de la Calédonie. Cette région, qui n’avait jamais été conquise par Rome, passa progressivement sous leur contrôle du 6ème au 9ème siècle. Dès le 6ème siècle, les Scots durent cependant résister aux Anglo-Saxons, établis durablement au sud du Forth avant 500, contrairement aux Bretons, les Scots nouèrent de nombreux contacts avec ces nouveaux venus, surtout à l’est avec le royaume septentrional de Northumbrie. Au 7ème siècle, les Scots chrétiens jouèrent en particulier un rôle important dans l’évangélisation des Anglo-Saxons, rôle qui fut ensuite éclipsé par Rome.

[9] Scone est un village d’Écosse, dans la région de Perth and Kinross. À Scone se trouvait la Pierre du destin, dite aussi Pierre de Scone, sur laquelle les rois d’Écosse étaient couronnés. La pierre fut emmenée comme butin de guerre à Westminster par le roi Édouard 1er d’Angleterre en 1296. Mais les rois écossais continuèrent à se faire couronner à Scone, jusqu’à Charles II, en 1651.

[10] e nom Bretons désigne d’abord les habitants de l’île de Bretagne, ou Bretagne insulaire (en latin : Britannia), ou plus exactement habitant la partie de l’île limitée au nord par les fleuves Clyde et Forth (en Écosse aujourd’hui).

[11] La Scandinavie est une région historique et culturelle d’Europe du Nord constituée de trois monarchies constitutionnelles, le Danemark, la Norvège et la Suède. Le terme de « Scandinavie » est souvent improprement utilisé pour désigner l’ensemble des pays nordiques, c’est-à-dire en ajoutant aux États précédents l’Åland, la Finlande, l’Islande, les îles Féroé et le Groenland. Ses habitants sont appelés les Scandinaves.

[12] Les Pictes étaient un peuple établi principalement dans les Lowlands de l’Écosse. Les migrations Pictes s’installent entre les différentes vagues de migrations goïdeliques (gaëliques) et gallo-britonniques. Leurs ancêtres seraient venus du continent à la fin de la préhistoire, peut-être au cours du 1er millénaire avant jc. Leur première mention est due à l’orateur breton Eumenius, en 297, ce dernier les cite aux côtés des Hibernii (les Irlandais) comme ennemis des Bretons.

[13] Le clan Cameron est un clan écossais des Highlands. Les terres du clan couvrent les environs du Lochaber et notamment le Ben Nevis. Le chef du clan est souvent nommé simplement "Lochiel" au lieu de la titulature complète

[14] Le palais de Holyrood se situe à Édimbourg en Écosse, dans le bas du Royal Mile, l’artère principale qui relie le palais de Holyrood au château d’Édimbourg.

[15] Édimbourg est une ville de la côte d’Écosse au Royaume-Uni, et est sa capitale depuis 1532. Elle est le siège du Parlement écossais, qui a été rétabli en 1999.

[16] Kilkenny est une ville de la république d’Irlande sur la Nore située à 150 km au sud-ouest de Dublin dans la province du Leinster. Kilkenny est le chef-lieu du comté du même nom. Elle se caractérise par ses monuments historiques qui lui confèrent un aspect médiéval, bien qu’ils soient ultérieurs au Moyen Âge.