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la gaule au 6ème siècle

vendredi 7 avril 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 9 janvier 2013).

la gaule au 6ème siècle

la gaule vers 506

En dépit des derniers temps de violence, conséquence de l’installation des Barbares et en dépit des épidémies de peste qui régulièrement déciment les populations comme celle de Marseille, le christianisme ne cesse de progresser sur tout le territoire et, peu à peu, les monastères constitueront l’un des pouvoirs essentiels. Les rôles déterminants qu’ont eu, au cours des 6ème et 7ème siècles Saint Ouen à Rouen [1], Saint Omer à Thérouanne [2], Saint Grégoire à Tours [3], Saint Éloi à Noyon [4] ou Saint Césaire à Arles [5] suffisent à le montrer.

Leurs évêchés ne sont guère peuplés que de paysans et d’esclaves qui souvent ont dû se donner à des puissants ou même à des monastères en échange de leur protection et de la garantie de l’usufruit de leurs rares biens. On ne nomme plus alors “ francs ” que ceux, rares, qui peuvent prétendre à la dignité d’hommes libres.

Le pouvoir que les rois francs exerçaient sur un royaume qu’ils confondaient avec un domaine privé est absolu. C’est en Neustrie [6], délimitée par la Loire, la Meuse et la Mer du Nord et en Austrasie [7] dont le Rhin, la Moselle et la Meuse dessinent les contours que ce pouvoir fut le plus affirmé.

Au cour du 6ème siècle les rapport des rois francs avec l’Orient évolua. A Constantinople [8] régnait alors Maurice, successeur de Justinien, qui voulait reconquérir l’Occident et reconstituer l’Empire Romain. L’Empire Romain d’Occident ne s’était effondré que depuis 100 ans. Le roi Childebert fut favorable à l’idée de devenir vassal d’un grand empereur. Gontran roi d’Auvergne et les siens au contraire ne voyaient là qu’une ingérence étrangère regrettable. Cela amènera une lutte incessante pour la maîtrise du port de Marseille entre ces 2 rois. A cette époque, le port de Marseille avait un trafic assez important et Gontran, et Childebert II, parisien en partageaient l’usage, Ainsi la ville fut partagée en 2. La ville haute à Childebert, la ville basse à Gontran.

En l’an 588, Dinamius, gouverneur de Provence commence à maltraiter violemment l’évêque du lieu Théodore. Ce dernier décida de recourir pour sa défense auprès de son souverain Childebert. Mais, Dinamius reçu l’ordre de Gontran d’arrêter l’évêque, ainsi qu’un ancien gouverneur de Provence. Le roi Gondran fut alors maître de tout Marseille. Le roi Childebert envoya alors à Marseille le duc Gundulf de Provence, avec mission de faire rendre la ville haute de Marseille. Gondulf avec son armée soumet la cité à l’autorité du roi Childebert, et rétablit l’évêque sur son siège, puis rentre auprès du Roi.

Dinamius avertit alors le roi Gontran qu’il était en train de perdre, par la faute de l’évêque, la part de la cité qui lui revenait et celui-ci ordonnera l’arrestation de Théodore.

Marseille (photo lj 2002)

Notes

[1] L’abbaye Saint-Ouen de Rouen est l’un des principaux monuments de la ville de Rouen ; son église abbatiale est un exemple achevé de l’architecture gothique en Normandie. L’abbaye a cessé son existence en tant que telle depuis la Révolution française.

[2] Le monastère fut fondé par des moines missionnés par la ville de Sithiu (future Saint-Omer), Bertin, Mommelin et Bertrand (ou Ebertram), qui avaient pour but d’évangéliser la région. Vers 648, Adroald donne à ces trois moines son domaine de Sithiu avec toutes ses dépendances, situé dans le pagus de Térouane, sur le fleuve Agnion (Aa), pour y fonder un monastère en l’honneur de saint Pierre. L’abbaye reçoit de nombreux dons : terres, domaines, dîmes... et le cas échéant achète des propriétés, ce qui lui donne rapidement un patrimoine conséquent, ainsi l’achat de plusieurs villages en 723 dans différentes contrées avoisinantes (dans le comté de Thérouanne, dans le Ponthieu, le Mempisque, dans la vallée de la Canche, dans celle de l’Authie)

[3] L’abbaye de Marmoutier est une ancienne abbaye bénédictine située sur la rive droite de la Loire, un peu en amont de Tours. Fondée par Martin de Tours, peut-être dès 372, l’abbaye connut son apogée au Moyen Âge et ses dépendances s’étendaient dans une bonne partie de la France médiévale et jusqu’en Angleterre. Elle fut démembrée sous le Révolution française.

[4] Elle est fondée, hors les murs, vers 640, sous le vocable de saint Loup par saint Éloi, évêque de Noyon, avec l’aide de Clovis II et la reine Bathilde, dans le faubourg d’Orroire, à l’est de Noyon, dans un endroit marécageux nommé le pré Saint Eloi. Saint Éloi y est inhumé en 659 ; l’abbaye lui est alors dédiée, confirmé par une bulle de Jean XV en 988.

[5] L’abbaye Saint-Césaire, initialement appelée monastère Saint-Jean, était un monastère de femmes installé à l’intérieur de la cité d’Arles dans l’angle sud-est du rempart où, sous le nom de Saint-Césaire, il demeura jusqu’à la Révolution. Le Monastère Saint-Jean est fondé le 26 août 512 par l’archevêque d’Arles, Césaire qui en nomme sa sœur Césarie, première abbesse. Ce monastère fait suite à une première tentative d’implantation hors des murs dans les années 506-507 détruite par les troupes franques et burgondes lors du siège d’Arles en 507-508.

[6] Royaume franc qui couvrait le nord-ouest de la France actuelle, et avait pour capitale Soissons. Néanmoins, il semble que le terme de Neustrie ne soit apparu qu’un siècle après la création du royaume. La Neustrie avait été créée lors du partage qui suivit la mort de Clovis 1er, en 511, et revint à Clotaire 1er, qui, au terme de son long règne de 50 ans, avait réussi à reconstituer le royaume de son père. Elle fut le 2ème grand royaume franc né lors des partages successoraux mérovingiens à partir des territoires conquis sur Syagrius. Son aire géographique était limitée par la Loire au sud, l’océan Atlantique et la Basse-Bretagne à l’ouest, et la Champagne à l’est. Elle s’étendait jusqu’en Flandre au nord.

[7] L’Austrasie désignait durant la période mérovingienne un royaume franc couvrant le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. La capitale en fut d’abord Reims, puis Metz. Les habitants de l’Austrasie étaient les Austrasiens. Ce royaume est apparu à la mort de Clovis en 511, lorsque le territoire de celui-ci est partagé entre ses fils. Berceau de la dynastie carolingienne, l’Austrasie disparaît en 751 avec le dernier roi mérovingien pour être intégrée dans le grand royaume franc que réunirent Pépin le Bref et Charlemagne.

[8] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.