Rhéteur et historien chrétien de langue grecque, né à Bethéléa [1] en Palestine. Il étudia la rhétorique et le droit sans doute à Beyrouth [2] et exerça à Constantinople [3] la profession de juriste ou d’avocat.
Il composa, entre les années 440 et 450, une “histoire ecclésiastique” allant de 323 à 425, à la suite de celle d’Eusèbe de Césarée. Il est, avec Eusèbe de Césarée, Socrate le Scolastique, Théodoret de Cyr et Évagre le Scolastique, l’un des grands historiens de l’Antiquité chrétienne.
L’Histoire comprend 9 livres et couvre la période allant de Constantin à Théodose II. Celle-ci n’est pas une apologie du christianisme, il s’agit d’une version orthodoxe de l’histoire de l’Eglise au 4ème siècle. Il montre comment "L’Eglise universelle a triomphé des machinations de ses adversaires pour attirer finalement les masses à sa vérité".
Oeuvre d’un laïc orthodoxe, c’est un document intéressant sur l’idée qu’un historien chrétien se fait de sa religion et des querelles religieuses de son temps. En particulier, il voit dans le monachisme [4] le fait spirituel le plus marquant du 4ème siècle. et il retrace la vie des grands ermites [5] du désert, il étudie les causes de la diffusion du christianisme chez les barbares, expose les origines et les développements de la crise arienne [6].
Sa documentation est due à ses recherches personnelles, pour lesquelles il voyagea beaucoup, peut-être jusqu’à Rome, due aussi à ses prédécesseurs, Eusèbe de Césarée, Rufin et Socrate le Scolastique. La crédibilité des faits rapportés par Sozomène, notamment la description de faits ou pratiques contemporains, a été souvent mise en doute.