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1805 : du 5 février à la bataille de Trafalgar

vendredi 20 octobre 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 24 mars 2021).

1805 : du 5 février à la bataille de Trafalgar

Le 4 février 1805, parait un décret fixant la numérotation des rues à Paris. En effet, jusqu’à ce jour, les maisons des rues de Paris n’étaient pas numérotées. Mais il faudra attendre 1860 pour que les 20 arrondissements soient créés.


Parce que le frère de Napoléon , Joseph , a décliné l’offre qui lui était faite de devenir roi d’Italie, Napoléon, le 17 mars, dans la salle du trône des Tuileries [1] reçoit les membres de la Consulta d’Italie et accepte la couronne de fer lombarde. Il est proclamé roi d’Italie le 18 mars. Il sera couronné le 26 mai suivant dans la cathédrale de Milan [2]. C’est avec faste que la cérémonie se déroule. Napoléon ceint la couronne de fer lombarde. Puis il désigne comme vice-roi son beau-fils, Eugène de Beauharnais . Et il repart aussitôt pour le camp de Boulogne [3].


L’armée de Napoléon franchit le Rhin le 25 septembre 1805.

Le 15 octobre 1805, c’est la prise de Michelsberg. Ce village domine Ulm [4], où les armées autrichiennes du général Karl Mack , quelque 40 000 hommes, sont retranchées. Cette prise rend possible les négociations qui conduiront à la capitulation d’Ulm 5 jours plus tard.

Quelques mois plus tôt, Napoléon 1er avait pris acte que la flotte française, bloquée à Cadix [5], n’était plus à même de couvrir la traversée de la Manche par ses troupes. En août 1805, l’Empereur avait renoncé à son projet de débarquement en Angleterre et décidé de faire face sur le Continent à une troisième coalition contre la France [6].

Son armée dite des Côtes-de-l’Océan quitte le camp de Boulogne et, à marches forcées, va attaquer les coalisés continentaux, l’Autriche et la Russie.

Le 29 août 1805, ce déploiement de troupes est pour la première fois qualifié de Grande Armée. Sous son étiquette auront été au total incorporés 2.015.000 Français et 645.000 étrangers. Les hommes ont été répartis par Napoléon 1er entre 7 corps d’armée, sous le commandement d’ Augereau , Bernadotte , Lannes , Ney , Davout, Soult et Marmont . La réserve de cavalerie est confiée au fougueux Murat et la Garde impériale placée sous le commandement de Bessières .

Les Autrichiens de Mack et de l’archiduc Ferdinand sont entrés sans attendre à Munich [7] et se proposent d’attaquer les Français sur la Forêt Noire [8], non loin du Rhin [9].

Mais Napoléon 1er contourne les ennemis par d’habiles manœuvres de diversion. C’est ainsi qu’il arrive au niveau d’Ulm, non loin des sources du Danube [10], au nord de Munich. Il coupe aux Autrichiens la route de Vienne [11]. Les ayant entraînés sur le terrain de son choix, il les oblige à l’attaque.

La bataille d’Ulm

De violents affrontements ont lieu pendant le replie autrichien dans la ville. Le général Pierre Dupont de l’Étang décide lui-même, sans ordres de l’Empereur, d’harceler les lignes ennemies. Mack est complètement déboussolé, car il ne sait quoi pensé. D’un côté, il voit la détermination des français à en finir, qui se mesure par le nombre de ses morts. Et de l’autre, l’espion Charles Schulmeister lui affirme que Napoléon se retourne vers Berlin [12], abandonnant donc ses positions, pour prévenir un rapprochement prussien dans le cours de la guerre.

L’erreur, involontaire, vient du fait que Schulmeister joue double jeu, il sert l’Empereur des Français. Il a donc délibérément mentit à Mack.

Celui-ci tente une sortie vers 12 heures. Les divisions françaises, qui s’attendaient à cette manœuvre, chargent avec furie. Pendant que les cavaliers et l’infanterie mitraillent les autrichiens, l’artillerie pilonne les murs de la ville pour appauvrir au maximum les défenses. La veille du 20 au soir, les 27 000 autrichiens et les 50 000 habitants, embrassant leur cause, sont obligés de se rendre.

Le 20 au matin, les dignitaires ennemis, avec Mack en tête, se présente devant Napoléon.

Ulm constitue la première grande victoire de la campagne d’Autriche de 1805. Une ville entière et toute sa garnison sont capturées, donnant une position stratégique à l’Empereur dans ce secteur.

Mais cette éclatante victoire sera bientôt ternie par la défaite de Trafalgar

Le lendemain de la capitulation d’Ulm, la flotte française est anéantie par l’amiral Nelson à Trafalgar. Quelques semaines plus tard, après être entré à Vienne en vainqueur, Napoléon 1er vainc les Austro-Russes à [la bataille d’Austerlitz...Victoire et défaite se rejoignent.

La troisième coalition est liquidée en quelques mois. Elle se clôt par la paix de Presbourg [13] avec l’Autriche

Notes

[1] Le palais des Tuileries est un ancien palais parisien, aujourd’hui détruit, dont la construction commença en 1564 sous l’impulsion de Catherine de Médicis, à l’emplacement occupé auparavant par l’une des trois fabriques de tuiles établies en 1372 à côté de l’hôpital des Quinze-Vingts, non loin du vieux Louvre. Agrandi au fil du temps et unifié avec le palais du Louvre en 1860, il disposait d’une immense façade (266 mètres de long pour le palais disparu, et environ 328 mètres si on compte les pavillons de Flore et de Marsan qui subsistent) et il était le point focal du grand axe historique de Paris conçu à partir de ce palais. Il a été la résidence royale à Paris de nombreux souverains (Henri IV, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI mais aussi Louis XVIII, Charles X puis Louis Philippe), et impériale (Napoléon 1er puis Napoléon III). Entretemps il a aussi été le siège de la Première République et du Consulat. Son rôle de siège officiel du pouvoir français fut interrompu par sa destruction par un incendie volontaire le 23 mai 1871, allumé par les communards Jules-Henri-Marius Bergeret, Victor Bénot et Étienne Boudin. Les ruines du palais des Tuileries furent abattues en 1883, les présidents de la Troisième République étant alors installés dans le palais de l’Élysée.

[2] La cathédrale de Milan, officiellement la cathédrale métropolitaine de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge-Marie, est une cathédrale située sur la piazza del Duomo de Milan, en Italie. Dédiée à la Nativité de Marie (Santa Maria Nascente), elle est le siège de l’archevêché de Milan. Le début de la construction de la cathédrale date de 1386, cinq siècles et demi ayant été nécessaires pour l’achever, en 1932. C’est la troisième plus grande église du monde après la basilique Saint-Pierre et la cathédrale Notre-Dame-du-Siège de Séville.

[3] Le camp de Boulogne est un camp militaire qui fut établi aux alentours de Boulogne-sur-Mer en France par Bonaparte (futur Napoléon 1er), en 1803, et maintenu par Napoléon jusqu’en 1805, où il assembla la Grande Armée ou armée des côtes de l’Océan, en vue d’un débarquement en Grande-Bretagne.

[4] Ulm est une ville du Bade-Wurtemberg, dans le sud de l’Allemagne, dont la plus grande partie se trouve sur la rive gauche du Danube. Riche d’histoire et de traditions, ancienne cité impériale libre, elle est aujourd’hui un important centre économique grâce à une forte activité industrielle. Importante ville universitaire, avec une université et une Hochschule, Ulm est aussi mondialement connue pour la flèche de sa cathédrale qui est la plus haute du monde.

[5] Cadix est la capitale de la province de Cadix appartenant à la Communauté autonome d’Andalousie, en Espagne, dans le sud-ouest extrême de l’Europe continentale. Elle est avec Jerez de la Frontera l’une des deux grandes villes de la baie de Cadix. Cadix se situe à environ 30 kilomètres au sud de l’embouchure du Guadalquivir.

[6] La guerre de la Troisième Coalition est la guerre en 1805 entre la France de Napoléon Ier et ses alliés d’une part, et la troisième coalition composée du Royaume-Uni, de l’Empire russe, de l’empire d’Autriche et de la Suède d’autre part, afin de lutter contre les progrès de la domination française en Europe

[7] Munich est une ville du sud de l’Allemagne et la capitale du Land de Bavière. En 1632, durant la guerre de Trente Ans, la ville tombe aux mains de Gustave II Adolphe de Suède. Et en 1634, la peste lui fait perdre les deux tiers de sa population. Entre 1651 et 1679, sous le règne de l’électeur Ferdinand-Marie de Bavière et grâce à sa femme Henriette-Adélaïde de Savoie, Munich s’enrichit de monuments de style baroque italien (Église des Théatins, château de Nymphenburg...) En 1705, pendant la guerre de Succession d’Espagne, l’électeur Maximilien II ayant pris parti pour les Bourbons, la ville retourne sous le patronage des Habsbourgs. L’Académie bavaroise des sciences est créée en 1759.

[8] La Forêt-Noire est un massif montagneux situé dans le Sud-Ouest de l’Allemagne, dans le Land du Bade-Wurtemberg. Elle résulte de l’effondrement du graben avorté du fossé rhénan, qu’emprunte le Rhin en coulant vers le nord, lequel fleuve constitue en cet endroit la frontière entre la France et l’Allemagne. La Forêt-Noire à l’est de la plaine rhénane est le pendant géologique des Vosges à l’ouest. Elle dévoile sur ses hauteurs des paysages variés : au nord, les épicéas bordent des routes escarpées ; au centre, les vignes des coteaux cèdent la place aux pâturages et à de riches fermes-auberges ; au sud, les lacs alternent avec les hauts sommets. Le massif, distant d’environ 25 km de Strasbourg, est visible de la ville.

[9] Le Rhin est un fleuve international d’Europe centrale et de l’Ouest, long de 1 233 km. Il est la colonne vertébrale de l’Europe rhénane, l’espace économique le plus dynamique d’Europe. Son bassin versant, de 198 000 km2, comprend le Liechtenstein, la majeure partie de la Suisse et du grand-duché de Luxembourg, une partie de l’Autriche, de l’Italie et de la Belgique, de grandes parties de l’Allemagne et des Pays-Bas et une partie de la France. Il s’agit du plus long fleuve se déversant dans la mer du Nord et de l’une des voies navigables les plus fréquentées du monde.

[10] Le Danube est le deuxième fleuve d’Europe par sa longueur (après la Volga qui coule entièrement en Russie). Il prend sa source dans la Forêt-Noire en Allemagne lorsque deux cours d’eau, la Brigach et la Breg, se rencontrent à Donaueschingen où le fleuve prend le nom de Danube. La longueur du Danube dépend du point de départ considéré : 2 852 km pour la confluence de Donaueschingen mais 3 019 km à partir de la source de la Breg. Il coule vers l’est et baigne plusieurs capitales de l’Europe centrale, orientale et méridionale

[11] Vienne est la capitale et la plus grande ville de l’Autriche ; elle est aussi l’un des neuf Länder (État fédéré) du pays. La ville est située dans l’est du pays et traversée par le Danube. Capitale du duché puis archiduché d’Autriche, elle fut de fait celle du monde germanique durant le règne de la maison de Habsbourg (devenue en 1745 la maison de Habsbourg-Lorraine) sur le Saint-Empire romain germanique (1273 – 1291, 1298 – 1308, 1438 – 1806) puis présida la Confédération germanique (1815 – 1866). Elle fut en même temps celle de l’empire d’Autriche (1804 – 1867) puis de l’Autriche-Hongrie (1867 – 1918).

[12] Berlin est la capitale et la plus grande ville d’Allemagne. Institutionnellement, c’est une ville-État nommée Land de Berlin. Fondée au 13ème siècle, Berlin a été successivement capitale de l’électorat du Brandebourg de 1247 à 1701, du royaume de Prusse de 1701 à 1871, de l’Empire allemand de 1871 à 1918, de la République de Weimar de 1919 à 1933 et du Troisième Reich de 1933 à 1945. Après 1945 et jusqu’à la chute du mur de Berlin en 1989, la ville est partagée en quatre secteurs d’occupation.

[13] Le traité de Presbourg est signé le 26 décembre 1805 entre la France et l’Autriche, à la suite des défaites autrichiennes à Ulm (16-19 octobre) et Austerlitz le 2 décembre. Une trêve est conclue le 4 décembre et les négociations commencent. Le traité est signé au palais primatial à Presbourg (en slovaque, Prešporok, aujourd’hui Bratislava) par Napoléon 1er et l’empereur François 1er d’Autriche.