Henri d’Angleterre (1268-1274)
Fils du roi d’Angleterre Édouard 1er et de son épouse Éléonore de Castille. Henri est l’héritier du trône sous le règne de son père, mais n’est jamais devenu roi, en raison de sa mort prématurée.
Issu de la famille des Plantagenêts [1], Henri est né au château de Windsor [2] durant le règne de son grand-père paternel, Henri III. Henri est alors le cinquième enfant du prince Édouard d’Angleterre et de son épouse Éléonore de Castille.
En 1270, en raison du départ de ses parents pour la 9ème croisade [3], le jeune Henri est éduqué aux côtés de sa sœur Aliénor et son cousin Jean de Bretagne au château de Windsor, auprès de leur grand-mère Éléonore de Provence, épouse d’Henri III. Le 3 août 1271, le frère aîné d’Henri, Jean , meurt alors qu’il est sous la garde de son grand-oncle Richard de Cornouailles. Sa mort fait d’Henri le fils aîné d’Édouard et le deuxième sur la succession au trône d’Henri III.
À la mort du roi d’Angleterre le 16 novembre 1272, le prince Édouard accède au trône, bien qu’il soit alors toujours en Terre sainte. Le jeune Henri devient de ce fait l’héritier du trône. Toutefois, il ne reçoit aucun titre officiel intrinsèque à son statut d’héritier, le titre de prince de Galles [4] n’étant attribué à l’héritier du trône d’Angleterre qu’en 1301.
Au cours de l’année 1273, les parents d’Henri entament leur lent retour vers l’Angleterre et marquent une étape en Aquitaine [5]. Le roi Édouard 1er profite de l’occasion pour fiancer son héritier avec Jeanne, unique fille et héritière du roi Henri 1er de Navarre. La mort du roi de Navarre en juillet 1274, suivie du départ de la jeune Jeanne pour la France, met en revanche un terme au projet matrimonial.
Les parents d’Henri rentrent enfin en Angleterre en août 1274. Le prince héritier les rejoint à Cantorbéry [6] et assiste à plusieurs cérémonies pour célébrer leur retour, dont leur couronnement, célébré à l’abbaye de Westminster [7] le 19 août. Pourtant, au début du mois de septembre, Henri tombe gravement malade à Guildford [8].
Aucun de ses parents ne fait alors le court voyage depuis Londres pour venir le voir. Comme Henri est un enfant fragile, la gravité de sa maladie n’est sans doute pas prise au sérieux par ses parents. Le prince est accompagné dans son agonie par sa grand-mère, la reine douairière Éléonore de Provence, qui s’occupe de lui depuis 4 ans et est plus apte à le réconforter.
Henri meurt finalement le 14 octobre 1274 et est enterré à l’abbaye de Westminster. Son frère cadet Alphonse lui succède en tant qu’héritier au trône.
Notes
[1] Les Plantegenêts sont dans la lignée directe de la maison de Gâtinais-Anjou, branche cadette de la maison de Châteaudun ; ils ne sont pas de la lignée des Ingelgériens mais s’y rattachent en ligne féminine ; ils sont en effet issus du mariage d’Ermengarde d’Anjou, fille de Foulque III Nerra, comte d’Anjou, avec Geoffroy II du Gâtinais. Geoffroy III, Foulque IV, Geoffroy IV, Foulque V poursuivirent leur œuvre. On désigne parfois ces comtes sous le nom de Plantegenêt pour signifier qu’il s’agit d’une seule et même lignée agnatique, bien que ce surnom n’apparaisse qu’avec leur descendant Geoffroy V. Les Plantegenêts, successeurs des Ingelgériens, constituent la deuxième maison des comtes d’Anjou. Les Plantegenêt étant, par les mâles, une branche de la maison de Châteaudun, on considère généralement qu’ils sont issus de la famille franque des Rorgonides, possiblement liée aux premiers Robertiens. Par leur branche maternelle de la première maison des comtes d’Anjou, les Plantegenêts sont issus cognatiquement de la noblesse franque, les Ingelgériens.
[2] Le château de Windsor est une forteresse médiévale située à Windsor dans le Berkshire au Royaume-Uni. Le château est célèbre pour son architecture et parce qu’il est l’une des résidences de la famille royale britannique. Sa construction commença peu après la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant au 11ème siècle. Depuis le règne d’Henri 1er d’Angleterre, le château a abrité de nombreux monarques ; il est le plus ancien palais habité sans interruption en Europe.
[3] La Neuvième croisade, menée par le prince Édouard d’Angleterre (futur Édouard 1er) en 1271-1272, est généralement considérée comme la dernière des croisades médiévales.
[4] Traditionnellement, le fils aîné du souverain britannique reçoit le titre de prince de Galles. L’actuel prince de Galles porte également les titres de duc de Cornouailles, duc de Rothesay, comte de Chester, comte de Carrick, Baron Renfrew, Lord des Îles, Prince et Grand Steward d’Écosse. Le titre de comte de Chester est attaché à celui de prince de Galles depuis le 19ème siècle. Les regalia du prince de Galles sont connus sous le nom « d’honneurs de la principauté de Galles ».
[5] L’Aquitaine est le nom donné depuis au moins le 1er siècle av. jc à une région ancrée sur la façade Atlantique et le versant nord des Pyrénées. En 507, Clovis, appelé par les évêques de Novempopulanie, l’intègre au royaume des Francs, en battant Alaric II, roi des Wisigoths, à la bataille de Vouillé. 671 voit l’indépendance de l’Aquitaine, dirigée par le duc Loup 1er de Vasconie. Entre 719 et 732, les ducs Eudes et son fils Hunald 1er détiennent l’Albigeois où ils ont des biens. Eudes combat les Sarrasins en Albigeois. En 721, le duc Eudes bat le Califat omeyyade à la Bataille de Toulouse. 732 voit la défaite du duc d’Aquitaine et l’invasion de la Vasconie par l’émir Abd el Rahman, arrêté à la bataille de Poitiers par Charles Martel, qui commence la réunion de l’Aquitaine sous contrôle des Vascons au royaume franc. 742 et 743 voient les campagnes des fils de Charles Martel, Carloman et Pépin le Bref, contre l’Aquitaine et la Vasconie (et la Bavière). Entre 760 et 768, Pépin le Bref entreprend chaque printemps des expéditions sanglantes contre le duc Waïfre, fils d’Hunald 1er. Le 2 juin 768, ce dernier est finalement tué par un des siens, Waratton, sur ordre de Pépin. En 778, l’armée de Roland, piégée par le wali de Saragosse, a été défaite par les Vascons dans les montagnes basques de Roncevaux en revenant de Pampelune. Puis Charlemagne crée en 781 pour son fils Louis le Débonnaire alors âgé de 3 ans, le royaume d’Aquitaine englobant les territoires du Rhône à l’Atlantique.
[6] Canterbury, ou en français Cantorbéry est une cité du Kent, dans l’extrémité sud-est de l’Angleterre, sur la rivière Stour, à 86,4 km de Londres. Ancienne capitale du royaume de Kent, elle est l’une des villes les plus anciennes du pays
[7] L’abbaye de Westminster est l’un des édifices religieux les plus célèbres de Londres. Sa construction date pour l’essentiel du 13ème siècle, sous Henri III. C’est le lieu de sépulture d’une partie des rois et reines d’Angleterre et aussi des hommes et des femmes célèbres. Le « Coin des poètes » fait honneur aux écrivains du royaume. La quasi-totalité des couronnements des monarques anglais a eu lieu dans cette abbaye.
[8] Guildford est une ville du sud de l’Angleterre, dans le Surrey. C’est le siège des administrations du district de Guildford et de la région Angleterre du Sud-Est. Guildford est une ville ancienne, comme en témoignent son château du 12ème et ses musées.