Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 14ème siècle > Henri de Beaumont (1er baron Beaumont)

Henri de Beaumont (1er baron Beaumont)

mercredi 14 octobre 2020, par ljallamion

 Henri de Beaumont (1er baron Beaumont) (av. 1280-1340)

8ème comte de Buchan-1er baron Beaumont

Il est une figure clé des guerres entre l’Angleterre et l’Écosse au cours du 14ème siècle, connues sous le nom de guerres d’indépendance de l’Écosse [1].

Issu d’un prestigieux lignage, Henri de Beaumont est un des fils de Louis de Brienne et d’ Agnès de Beaumont-au-Maine . Ses parents sont vicomte et vicomtesse de Beaumont-en-Maine et seigneurs de Beaumont-le-Vicomte [2], de Sainte-Suzanne [3], de La Flèche [4], de Fresnay [5] et du Lude [6]. Henri est le petit-fils de Jean de Brienne , roi de Jérusalem [7], par sa 3ème épouse Bérengère de León , ce qui fait de lui l’arrière-petit-fils du roi Alphonse IX de León et le cousin du futur Édouard II d’Angleterre. La proximité qu’entretient sa sœur Isabelle avec la cour du roi Édouard 1er d’Angleterre permet à Henri de Beaumont de commencer sa carrière militaire aux côtés de ce monarque.

Henri se rend pendant son adolescence à la cour Édouard 1er d’Angleterre et entame sa longue carrière militaire en participant à la bataille de Falkirk [8] dès 1298. Il prend part aux campagnes suivantes du roi Édouard en Écosse.

Par son mariage en 1310 avec l’Écossaise Alice Comyn , nièce et riche héritière de John Comyn 7ème comte de Buchan , Henri de Beaumont est reconnu comme comte au nom de son épouse, même si la présence de Robert Bruce sur le trône d’Écosse ne lui permet pas d’entrer en possession de ses terres.

Au cours de son séjour en Angleterre, Henri de Beaumont acquiert les faveurs des rois Édouard 1er et Édouard II. Il soutient ce second souverain tant dans ses combats face à Robert Bruce, notamment à la bataille de Bannockburn [9] en 1314, que dans sa lutte contre son vassal Thomas de Lancastre 2ème comte de Lancastre, lors de la bataille de Boroughbridge [10] en 1322. Lorsque le roi Édouard II, lassé de ses sempiternels échecs, se détourne peu à peu du conflit écossais et envisage de négocier la paix avec Robert Bruce, Henri de Beaumont rompt avec lui et soutient la rébellion conduite par la reine Isabelle de France et Roger Mortimer qui aboutit à la déchéance d’Édouard en 1327. Mais il ne tarde pas à se quereller avec le nouveau régime, qui abandonne la politique guerrière intransigeante menée par le passé, et doit vivre en exil.

De retour en Angleterre lorsque le roi Édouard III atteint sa majorité en 1330, Henri s’impose comme le leader naturel des nobles anglo-écossais connus sous le nom de déshérités et s’arrange pour contourner la paix établie entre l’Angleterre et l’Écosse à la suite du traité d’Édimbourg-Northampton de 1328 [11]. Il initialise ainsi en 1332 la seconde guerre d’indépendance écossaise et permet le bref avènement sur le trône d’Écosse de son allié Édouard Balliol. Mais l’échec progressif de son mouvement conduit Henri à se retirer du conflit.

Bien qu’il ne soit pas unanimement reconnu, Henri de Beaumont a néanmoins, de son vivant, une importance militaire et politique considérable. Sa longue expérience aux cours des guerres d’Écosse le conduit à développer une nouvelle tactique militaire qui aura plus tard des conséquences décisives à Crécy [12] et Azincourt [13].

En septembre 1334, Édouard Balliol, confronté à une révolte à grande échelle, envoie des courriers urgents en Angleterre pour obtenir une aide supplémentaire. La situation des déshérités s’aggrave lorsqu’ils commencent à se déchirer à cause de leur avidité : au cours d’un différend concernant la succession d’Alexandre de Mowbray, tué à Annan [14] en 1332, Balliol a l’imprudence de se quereller avec Beaumont qui, dans un excès de colère, se retire de la cour écossaise pour se réfugier à Dundarg [15]. Le régime de Balliol s’effondre une nouvelle fois et Balliol doit à nouveau s’enfuir en Angleterre. Beaumont, pendant ce temps, est assiégé à Dundarg par Andrew Murray de Bothwell, le nouveau gardien du royaume [16] au nom de David II.

À court de vivres, il est obligé de capituler le 23 décembre 1334. Dundarg est détruit une seconde fois par les Écossais et n’a jamais été reconstruit depuis. Après une brève peine d’emprisonnement, Henri de Beaumont est rançonné et retourne en Angleterre à temps pour accompagner Édouard III lors de sa campagne à l’été 1335. Il s’agit de la plus grande invasion jamais organisée au nom de Balliol mais les résultats escomptés ne se manifestent pas.

En novembre, les gains incertains de l’été sont perdus lors de la bataille de Culblean [17], où Murray de Bothwell défait et tue David III Strathbogie . En représailles, Henri se livre à de violents outrages.

Après Culblean, le royaume fantoche de Balliol se désagrège : Perth [18] est reprise et seuls Cupar [19] et Lochindorb lui restent fidèles. À Lochindorb, la veuve de Strathbogie, Catherine de Beaumont est assiégée par Murray de Bothwell à la fin de l’année 1335. Le sauvetage de Catherine doit permettre à Édouard III d’accomplir un acte chevaleresque au cours de cette période d’activité militaire incessante. Les Anglais entament un raid punitif à grande échelle, destiné à écraser la résistance écossaise et, en même temps, à prévenir un éventuel débarquement français dans le nord-est.

Édouard III donne d’abord le commandement de cette armée à Henri de Grosmont , le gendre de Beaumont, avant de décider finalement de commander personnellement cette offensive.

Édouard pénètre dans l’Aberdeenshire [20] à l’été 1336. Beaumont l’accompagne, tout comme Édouard Balliol. Catherine est secourue, tandis que le nord-est de l’Écosse fait l’objet de destructions de la part des envahisseurs.

En 1337, Édouard III, qui vient de commencer la guerre de Cent Ans avec la France, perd presque tout intérêt pour Balliol et sa cause désespérée. Même Henri de Beaumont, le plus déterminé des déshérités, décide de se retirer.

Plutôt que de retourner en Écosse avec Balliol, le vieux guerrier accompagne le roi d’Angleterre en Flandre [21], où il avait déjà accompagné son grand-père en 1297. Beaumont y meurt en mars 1340.

Son corps est rapatrié en Angleterre et inhumé à l’abbaye de Vaudey [22], située dans la ville de Bourne [23] dans le Lincolnshire [24].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Michael Brown, Bannockburn. The Scottish War and the British Isles 1307-1323, Édimbourg, Edinburgh University Press, 2008 (ISBN 0752423126)

Notes

[1] Les guerres d’indépendance de l’Écosse furent une série de campagnes militaires qui opposèrent l’Écosse à l’Angleterre durant la fin du 13ème siècle et le début du 14ème siècle. La première guerre (1296-1328) débuta avec l’invasion anglaise de l’Écosse et se termina avec la signature du traité d’Édimbourg-Northampton en 1328. La deuxième guerre (1332-1357) éclata lors de l’invasion d’Édouard Balliol, soutenu par les Anglais, en 1332, et se termina en 1357 à la signature du traité de Berwick. Ces guerres firent partie d’une grande crise nationale pour l’Écosse et l’époque fut décisive pour l’histoire du pays. À la fin des deux guerres, l’Écosse maintint son statut de nation libre et indépendante, ce qui fut son objectif tout au long du conflit. Ces guerres furent notables pour d’autres raisons, comme l’émergence de l’arc long en tant qu’élément clé de l’armement médiéval.

[2] Beaumont-sur-Sarthe est une commune française, ancienne cité médiévale, située dans le département de la Sarthe. La vicomté de Beaumont entra dans la Maison de Brienne avant le mois de février 1253, par le mariage d’Agnès, vicomtesse de Beaumont, dame de La Flèche, de Fresnay, de Sainte-Suzanne et du Lude, fille héritière de Richard II de Beaumont, dernier descendant des premiers vicomtes, avec Louis d’Acre, troisième fils de Jean de Brienne, roi de Jérusalem, empereur de Constantinople, et de Bérangère de Castille-León, sa seconde femme.

[3] Sainte-Suzanne est une ancienne commune française, située dans le département de la Mayenne. Dotée du plus ancien monument de la Mayenne, le dolmen des Erves, la cité a connu une histoire particulièrement riche. Seul donjon à avoir résisté victorieusement à Guillaume le Conquérant, invaincu ensuite pendant plus de 3 siècles, le château de Sainte-Suzanne tombe aux mains des Anglais en 1425 et reste anglais 14 ans avant d’être repris par les Français du sire de Bueil.

[4] La Flèche naît après l’an mil et voit rapidement son importance grandir. Vers 1050, Jean de Beaugency recherche un site pour y construire un château dans son domaine de fissa, ou fisca. Il choisit d’établir sa forteresse sur une île du Loir, à l’emplacement de l’actuel château des Carmes. Il fait construire un pont afin de détourner une partie du trafic commercial allant de Blois à Angers par cet endroit. Passant au pied de la forteresse, les marchands seraient contraints de payer des droits de passage. Jean de Beaugency est considéré à ce titre comme le premier seigneur de La Flèche.

[5] Fresnay-sur-Sarthe est une commune française, située dans le département de la Sarthe. La ville est située à 17 km au sud d’Alençon, 16 km au nord-est de Sillé-le-Guillaume et 27 km à l’ouest de Mamers, elle surplombe un méandre de la Sarthe.

[6] Le Lude est une ancienne commune française, située dans le département de la Sarthe. La prospérité du Lude s’accroît dès la Renaissance. Jean Daillon, ami d’enfance et chambellan du roi de France Louis XI, fait l’acquisition du château en 1457. Rentré en grâce auprès du roi en 1468, Daillon décide de relever le château de sa ruine et fait appel à Jean Gendrot, architecte du roi René d’Anjou afin d’examiner les dégâts causés à la forteresse pendant la guerre de Cent Ans et décider des travaux de restauration à entreprendre. Jean Gendrot arrive au Lude en 1479 et prend la direction des travaux qui durent près d’un demi-siècle. L’ancienne forteresse médiévale est entièrement transformée en logis de plaisance, tout en conservant son aspect militaire.

[7] Le royaume de Jérusalem fut fondé par des princes chrétiens à la fin de la 1ère croisade, lorsqu’ils s’emparèrent de la ville. C’est l’un des États latins d’Orient. On peut distinguer plusieurs périodes dans son histoire : celles où le titre de roi de Jérusalem est associé à la mainmise croisée sur la ville (1099-1187 et 1229-1244), et celles où le titre représente le plus haut niveau de suzeraineté des croisés en Terre sainte, mais durant lesquelles la ville en elle-même n’appartient pas aux soldats croisés. Le royaume de Jérusalem fut créé en 1099 après la prise de la ville et ne disparut réellement qu’avec le départ des derniers croisés de Tortose en août 1291, soit moins de 2 siècles plus tard. Les rois occidentaux qui, postérieurement à la disparition des États chrétiens de Terre sainte, se revendiqueront rois de Jérusalem, parmi eux les rois de France

[8] La bataille de Falkirk, qui eut lieu en juillet 1298, marqua la fin de l’épopée de William Wallace lors de la Première Guerre d’indépendance de l’Écosse.

[9] La bataille de Bannockburn est une écrasante victoire de l’armée écossaise menée par Robert Bruce sur les troupes anglaises dirigées par Édouard II d’Angleterre pendant la première guerre d’indépendance écossaise. Elle est marquée par l’utilisation par Robert Bruce de carrés de piquiers nommés schiltrons sur lesquels viennent s’écraser les charges de cavalerie anglaises. Cette bataille entraîne une remise en question tactique de l’armée anglaise, ce qui aura un impact majeur sur les tactiques de combat de la guerre de Cent Ans.

[10] La bataille de Boroughbridge a opposé le 16 mars 1322 les barons rebelles au roi Édouard II d’Angleterre, près de Boroughbridge, au nord-ouest de York. Point culminant de l’antagonisme opposant le souverain anglais à son vassal le plus puissant, le comte de Lancastre, elle se solda par la défaite du rebelle et son exécution. Le roi Édouard pu ainsi réaffirmer son autorité, et conserver le pouvoir pour cinq années encore. Sans vraiment s’inscrire dans les Guerres d’indépendance de l’Écosse, cette bataille est marquante dans l’histoire militaire par l’emploi dans une guerre civile anglaise des tactiques apprises dans les guerres avec l’Écosse : emploi à grande échelle des fantassins plutôt que de la cavalerie, mais aussi utilisation massive de l’arc long anglais ; elle préfigure les victoires anglaises de la guerre de Cent Ans.

[11] Le traité d’Édimbourg-Northampton est un traité de paix signé en 1328 entre les royaumes d’Angleterre et d’Écosse. Il marque la fin de la première guerre d’indépendance écossaise, qui avait commencé avec l’invasion anglaise de l’Écosse en 1296. Le traité fut signé à Édimbourg par Robert 1er d’Écosse, le 17 mars 1328, et ratifié par le Parlement anglais à Northampton le 1er mai. Le document est écrit en français, et est détenu par les Archives nationales d’Écosse à Édimbourg.

[12] La bataille de Crécy opposa à partir du milieu de l’après-midi du 26 août 1346 l’armée du royaume de France à une armée venue d’Angleterre pour saccager et piller les terres proches des rivages de la Manche. Cette bataille violente et sanglante où les monarques respectifs, Philippe VI de Valois et Édouard III, furent présents et actifs, se conclut au soir du second jour par une victoire écrasante de l’armée anglaise, pourtant en infériorité numérique, sur la chevalerie et l’infanterie française et de ses alliés, qui accusèrent des pertes très importantes du fait de l’indiscipline et des lacunes du commandement. Cette grande bataille marqua le début de la guerre de Cent Ans et le retour d’une technique traditionnelle d’archerie.

[13] La bataille d’Azincourt (Artois) se déroule le vendredi 25 octobre 1415 pendant la guerre de Cent Ans. Les troupes françaises, fortes de quelque 18 000 hommes, tentent de barrer la route à l’armée du roi d’Angleterre Henri V, forte d’environ 6 000 hommes et qui tente de regagner Calais, devenue anglaise depuis 1347, et donc par là même l’Angleterre.

[14] Annan est une ville et ancien burgh royal d’Écosse, situé dans le council area de Dumfries and Galloway et dans la région de lieutenance du Dumfriesshire.

[15] Le château de Dundarg est un château en ruines situé à environ 2 kilomètres au nord-est de New Aberdour, dans l’Aberdeenshire en Écosse. Il fut un des « Neuf châteaux de Knuckle ». Il fut construit au 13ème siècle par la famille Comyn, puis détruit, probablement par Robert Bruce, en 1308. Il fut reconstruit en 1334 mais détruit presque immédiatement au cours d’un siège resté célèbre.

[16] Entre les 13ème et 16ème siècles, l’histoire du royaume d’Écosse se caractérise par de nombreuses minorités, périodes au cours desquelles, les rois sont captifs, absents ou empêchés, voire de vacances du pouvoir qui impliquèrent la mise en place de régences, parfois collectives, pendant lesquelles le pouvoir fut exercé par des Régents ou des Gardiens du Royaume.

[17] La bataille de Culblean eut lieu le 30 novembre 1335, durant la Seconde Guerre d’indépendance de l’Écosse. Ce fut une victoire pour les Écossais indépendantistes menés par Sir Andrew Murray sur les forces anglo-écossaises commandées par David III Strathbogie, comte d’Atholl et partisan d’Édouard Balliol.

[18] Perth est une ville d’Écosse, capitale du council area et de la région de lieutenance de Perth and Kinross.

[19] Cupar est une ville et ancien burgh royal d’Écosse, situé dans le council area et région de lieutenance du Fife, à 20 kilomètres au sud de Dundee.

[20] L’Aberdeenshire est une région située dans le nord-est de l’Écosse, sur la mer du Nord. Elle est arrosée principalement par les deux rivières qui convergent vers Aberdeen : la Dee et la Don. La partie côtière, à l’est, est une région de plaines fertiles tandis que vers l’ouest, les Monts Grampians avec des sommets à plus de 1 000 mètres d’altitude (Cairngorm et Ben Macdui) ne sont presque pas cultivés.

[21] Le comté de Flandre a été un pagus carolingien, puis l’une des principautés du royaume de France, particulièrement impliquée dans les conflits franco-anglais, aux frontières et à l’influence durement disputées depuis sa création au 9ème siècle jusqu’en 1384, date de la mort du comte Louis de Male. Le comté, possédé par la Maison de Flandre de 863 jusqu’à la mort de la dernière comtesse, Marguerite de Constantinople, en 1280, puis par la Maison de Dampierre-Flandre, puis devenu l’une des possessions de la Maison capétienne de Bourgogne en 1385, devint alors l’un des principaux centres des États bourguignons. Après la Guerre de succession de Bourgogne il fut ensuite progressivement intégré aux Pays-Bas bourguignons et fut finalement détaché du royaume de France par le Traité de Madrid en 1526 en faveur des Habsbourg d’Espagne. Louis XIV en reconquit une partie sur les Espagnols. Le comté cessa d’exister en 1795 après la conquête des Pays-Bas autrichiens par les Français. Le territoire de ce comté correspond approximativement aux provinces belges actuelles de Flandre-Occidentale et de Flandre-Orientale, à l’ouest de la province de Hainaut (arrondissements de Tournai et Mouscron), plus la partie de la province d’Anvers située à l’ouest de l’Escaut, la Flandre zélandaise et la région historique de Flandre française (région de Lille, Dunkerque, Hazebrouck, Douai,…).

[22] L’abbaye de Vaudey est une ancienne abbaye cistercienne située dans la ville de Bourne (dans le comté du Lincolnshire), en Angleterre. Comme la plupart des abbayes britanniques, elle a été fermée par Henry VIII à la fin de la campagne de dissolution des monastères.

[23] Bourne est une ville du Lincolnshire, dans l’Est de l’Angleterre. La ville, mentionnée pour la première fois dans un document de 960, apparaît dans le Domesday Book sous le nom de Burne. Elle abritait une abbaye jusqu’à la dissolution des monastères ordonnée par Henri VIII au 16ème siècle.

[24] Le Lincolnshire est un comté d’Angleterre situé sur le littoral de la mer du Nord. Il a pour voisins, du nord au sud, les comtés du Yorkshire de l’Est, du Yorkshire du Sud, du Nottinghamshire, du Leicestershire, du Rutland, du Cambridgeshire et du Norfolk. Son chef-lieu est la ville de Lincoln.