- "Le transfert de pouvoir le 20 décembre 1803 à la Nouvelle-Orléans, source : herodote.net "
C’est le 3 mai 1803 que les Etats-Unis achètent la Louisiane à la France. Envoyé par le président américain Thomas Jefferson , l’ambassadeur James Monroe offre 80 000 000 francs à la France en échange de la Louisiane. La France se trouve a cette date dans une situation financière difficile et Bonaparte cède aussitôt.
Ce territoire, qui occupe à peu près tout le bassin du Mississipi [1], est alors plus vaste que les États-Unis et à peine peuplé de 50.000 colons d’origine européenne, non compris les Indiens.
Il a été colonisé par Louis XIV. En 1763, avec le désastreux traité de Paris, la France a du céder la rive occidentale du Mississipi à l’Angleterre tandis que la rive orientale revenait à l’Espagne.
Celle-ci, en perte de vitesse, concède aux jeunes États-Unis d’Amérique le droit d’utiliser le fleuve Mississipi ainsi que le port de La Nouvelle-Orléans [2].
Napoléon Bonaparte. Le Premier Consul rêve de reconstituer un vaste empire colonial français en Amérique. Il récupère la rive droite du Mississipi par un traité secret signé avec le roi d’Espagne Charles IV à San Ildefonso, le 1er octobre 1800. La rétrocession devient effective en 1802. Au même moment, la France signe avec l’Angleterre un traité à Amiens. Le Premier Consul a les mains libres pour réaliser son rêve colonial.
Mais le président américain Thomas Jefferson s’inquiète du retour de la France sur le Mississipi.
Pendant l’été, un corps expéditionnaire se prépare à embarquer à Dunkerque [3] sous la conduite du général Victor en vue de restaurer l’autorité de la France à la Nouvelle Orléans.
En janvier 1803, le président envoie à Paris un plénipotentiaire, James Monroe, en vue de négocier au plus vite un arrangement concernant la Nouvelle Orléans.
Entre-temps, Bonaparte a envoyé une puissante flotte à Haïti en vue de restaurer dans cette île à sucre la souveraineté française et l’esclavage.
L’opération tourne au désastre. En mars 1803, Bonaparte apprend la mort de dizaines de milliers de soldats et du général Charles Victoire Emmanuel Leclerc , son beau-frère.
Le Premier Consul voit par ailleurs se profiler la perspective d’une nouvelle guerre contre l’Angleterre et quelques autres pays d’Europe. Dans cette perspective, il a besoin de la neutralité américaine et d’argent. Il ne veut pas non plus prendre le risque que l’Angleterre mette la main sur la Louisiane.
Il annule l’expédition du général Victor et confie au marquis François Barbé-Marbois le soin de négocier la vente pure et simple de toute la Louisiane aux États-Unis.
C’est plus que n’osaient l’espérer les négociateurs américains. Sans perdre de temps et sans en référer à leur président, ils acceptent le « Louisiana Purchase » pour 80 millions de dollars, soit une fois et demi le produit intérieur brut annuel de leur pays !
Pour financer cette transaction, les États-Unis sont contraints de s’endetter mais ne le regrettent pas ! Ils doublent leur superficie et de surcroît prennent en tenaille la colonie espagnole des Florides que Madrid se résignera à leur vendre à son tour en 1819. C’en est fini de l’épopée inaugurée par Cavelier de La Salle en 1682.
L’État actuel de Louisiane conserve de cette lointaine époque un Code civil en langue française à l’exception des articles introduits après le 20 décembre 1803 et l’entrée en vigueur d’une législation propre.