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René Robert Cavelier de la Salle

dimanche 30 décembre 2012

René Robert Cavelier de la Salle (1643-1687)

Explorateur

René Robert Cavelier de la Salle Explorateur

Né à Rouen, fils d’un riche commerçant Jean Cavelier. Il étudie au Collège des Jésuites de Rouen et entre au noviciat de la Compagnie de Jésus, au sein de laquelle il formule ses vœux en 1660. Il pratique l’enseignement dans cette institution, à Alençon, Tours et Blois, puis demande à être relevé de ses vœux pour « infirmités morales », ce qu’il obtient le 27 mars 1667. Lorsqu’il sort de chez les jésuites chez lesquels il a reçu son éducation, il part pour le Canada y chercher fortune à Montréal où son frère Jean, un prêtre de Saint-Sulpice, était arrivé l’année précédente. Il occupe une terre au Sud-Ouest de l’île de Montréal qu’il nomme « Saint-Sulpice », mais que les habitants nomment La Chine pour se moquer de son désir de trouver un itinéraire pour aller en Chine.

Il obtient une concession non loin de Montréal, et apprend plusieurs langues indiennes. En 1669, il explore le cours de l’Ohio puis les grands lacs, Ontario, Erié, Huron, Michigan. Vers 1670, obtint une commission du marquis de Seignelay, ministre de la marine, pour explorer le Mississippi, navigua sur ce fleuve en compagnie de Louis Joliet et du Père Marquette depuis le pays des Illinois jusqu’à son embouchure. En 1674, il établit le fort Frontenac* (maintenant Kingston) sur le lac Ontario en tant que premier élément d’une entreprise de commerce de fourrures, peaux de castor. Le fort a été baptisé du nom du gouverneur de la Nouvelle-France, Louis de Buade de Frontenac. Il part ensuite pour la France en 1674-1675, voyage au cours duquel il reçoit, avec l’appui de Frontenac, non seulement une concession pour le commerce de fourrures, avec la permission d’établir des forts de frontière, mais également des lettres patentes d’anoblissement.

À son retour en Nouvelle-France, il est accompagné de Henri de Tonti, qui se joindra à ses explorations. Le 7 août 1678, La Salle appareille sur Le Griffon, que lui et Tonti ont construit au fort Conti, près des chutes du Niagara. Devenant les premiers à naviguer sur les Grands Lacs, ils voguent jusqu’au lac Érié et au lac Huron puis redescendent jusqu’au lac Michigan.

Le 1er novembre 1678, La Salle fonde un fort à l’embouchure du Saint-Joseph, aujourd’hui fleuve Michigan, et attend le retour d’une équipe menée par Tonti, qui a traversé la péninsule à pied. Tonti arrive le 20 novembre, et le 3 décembre l’équipage entier remonte le Saint-Joseph, jusqu’à atteindre un port sur la rivière Kankakee. Ils suivent le Kankakee jusqu’au fleuve Illinois, où ils établissent le fort Crèvecœur près de l’actuelle Peoria.

La Salle marche alors jusqu’au fort Frontenac pour se ravitailler. Pendant ce temps, Louis Hennepin suit l’Illinois jusqu’à sa jonction avec le Mississippi, mais est capturé lors d’une guerre entre Sioux et transporté au Minnesota. Pendant l’absence de La Salle, les soldats du fort Crèvecœur se mutinent et bannissent Tonti, que La Salle avait laissé à la direction du fort. La Salle capturera les mutins sur le lac Ontario et retrouvera par la suite Tonti à Michilimackinac, aujourd’hui appelée Mackinaw.

La Salle rassemble ensuite son équipage pour une nouvelle expédition. Laissant le fort Crèvecœur avec 23 Français et 18 Amérindiens, il atteint le sud du lac Michigan en 1680 et descend le Mississippi en 1682, jusqu’au golfe du Mexique. Là, il prend possession de la région proche de l’embouchure du fleuve le 9 avril et, en l’honneur du roi Louis XIV, la baptise du nom de Louisiane. À l’embouchure du Mississippi, près de l’actuelle Venice en Louisiane, La Salle enterre un plat gravé et une croix revendiquant le territoire pour la France. En 1683, sur son voyage de retour, il établit un nouveau fort à la roche affamée* (Starved Rock) sur le fleuve Illinois, pour remplacer le fort Crèvecœur. Tonti dirige le fort tandis que La Salle retourne une fois de plus en France afin de réunir des moyens pour une nouvelle expédition, afin d’installer un comptoir à l’embouchure du fleuve Mississippi et développer un commerce de fourrures concurrent à celui des jésuites de la vallée laurentienne.

C’est le roi de France Louis XIV, à qui l’Espagne vient de déclarer la guerre en octobre 1683, qui lui apporte son soutien pour monter une expédition afin de s’assurer une meilleure maîtrise de la France sur l’Amérique du Nord et également de surveiller les mines d’argent du Mexique qui alimentent les caisses de Charles II d’Espagne. Si ce mandat royal est le moyen pour un La Salle couvert de dettes de faire financer son expédition, la motivation réelle de l’explorateur est sa soif de richesse et de grandeur. La Salle quitte donc le port de La Rochelle le 24 juillet 1684 avec le titre de gouverneur de la Louisiane et à la tête d’une expédition composée de quatre bateaux et 300 colons dont une troupe armée. L’expédition sera malmenée par des attaques de pirates, et accumulera les erreurs de navigation. Le Saint François tombe aux mains de corsaires espagnols aux Indes occidentales, au large d’Hispaniola. La navigation de l’époque est imprécise et si la détermination de la latitude est à peu près correcte, celle de la longitude, en l’absence de chronomètres précis qui n’apparaîtront qu’au 18ème siècle, est très déficiente. Les navires atterrissent sur la côte du golfe de Mexico très à l’Ouest de l’embouchure du Mississippi.

En 1684, il est chargé de dresser la carte de l’embouchure du Mississipi et celle de la côte mexicaine. Longeant la côte, arrivé près de la baie de Matagorda, au Texas, La Salle décide d’y faire relâche. Lors de la manœuvre pour entrer dans cette baie L’Aimable s’échoue sur un banc de sable, et coule. La quasi totalité de sa cargaison est perdue. Le commandant Tanguy Le Gallois de Beaujeu, capitaine de la marine royale commandant le Joly, rentre en conflit avec La Salle et décide de rentrer en France. Il fait débarquer le chargement du Joly et retourne vers la France en mars 1685 avec à son bord du personnel qui fait défection. À son arrivée en France, il prédit l’échec fatal et suicidaire de l’expédition. Celle-ci ne compte alors plus qu’un navire, La Belle, et 180 personnes sur les 300 embarqués à La Rochelle quelques mois plus tôt.

Les membres restant de l’expédition sont finalement contraint d’établir à terre un fort, le fort Saint-Louis , près de Victoria au Texas. De là, La Salle mène avec opiniâtreté des recherches vers l’Est pour essayer de retrouver le Mississippi. Malheureusement pour lui, il est à plus de 600 km du fleuve. Et ses tentatives infructueuses se heurtent surtout à des indiens hostiles, aux désertions, à la malnutrition, et aux morts accidentelles.

En février 1686, son dernier navire, La Belle, est pris dans une tempête et s’échoue dans la baie de Matagorda. Après 2 années difficiles qui voient la colonie de 180 âmes réduite à 40 personnes dont 7 enfants, La Salle décide de tenter le destin. Il quitte le campement accompagné de 16 hommes, parmi eux son frère aîné Jean Cavelier, prêtre de son état, Colin Crevel de Moranger, le neveu de La Salle, et Henri Joutel, son homme de confiance.

Mais des hommes se mutinent et La Salle est assassiné le 19 mars 1687, près de Navasota.

Les derniers membres de la colonie survivent jusqu’en 1688, quand les Indiens de Karankawa massacrent les 20 adultes restants et prennent 5 enfants comme captifs. Henri Joutel ayant survécu à la mutinerie qui coûta sa vie à La Salle poursuit la route accompagné de Jean Cavelier et de 5 autres hommes jusqu’au Mississippi à pieds, puis jusqu’à Québec, où la majeure partie d’entre eux s’arrêta. Quand il apprend le destin de l’expédition, Tonti envoie des missions de recherche en 1689, mais aucun survivant n’est retrouvé.