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Procopius Anthemius dit Anthémius

samedi 18 avril 2015, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 20 août 2011).

Procopius Anthemius dit Anthémius (420-472)

Empereur de 467 à 472

Anthémius Empereur de 467 à 472

Il est né à Constantinople, son grand-père maternel était un sénateur puissant, de même appelé Anthemius, qui était Préfet de l’est de 405 à 414, consul en 405, et patricien. Son père, Procope, était maître des soldats de l’est de 422 à 424 et aussi patricien. Comme son père, il s’engagea dans une carrière militaire. Après son mariage avec la fille de Marcien empereur d’Orient. Il travailla à la défense de la frontière du Danube, qui était en état de rupture après la mort d’Attila en 453. A son retour à Constantinople en 454, Marcien lui accorda des honneurs élevés, le rendant principal des soldats et patricien, et le nommant consul en 455 avec l’empereur occidental Valentinien III. Sous l’empereur Léon 1er, il continua comme maître des soldats. En Illyrie [1], vers 460, il défit un groupe d’Ostrogoths [2] commandé par Valamir. Durant l’hiver de 466/467, il soumis un groupe d’huns sous le commandement de Hormidac qui avait soulevé les peuplades du Danube et pillait la Dacie [3]. En 467 les incursions de vandale [4] s’étendirent à la Grèce et en avril, l’empereur byzantin Léon 1er désigna Anthémius comme empereur d’Occident.

Cette nomination était la conséquence d’un traité d’alliance conclu avec le patrice Ricimer, ce général d’origine Suève [5] qui présidait aux destinées de l’Empire romain d’Occident,réduit à la seule Italie, depuis plus de 15 ans.

Comme on le voit, en envoyant Anthémius à Rome, il faisait d’une pierre deux coups. La cour impériale d’Occident était un véritable nid de vipères où l’espérance de vie des souverains était extrêmement limitée. Léon se débarrassait donc à bon compte d’un concurrent potentiel. Et si, contre toute attente, Anthémius réussissait à survivre aux intrigues de ce Ricimer qui avait déjà sur les mains le sang de 4 empereurs, et s’il parvenait à briser la puissance de l’empire maritime des Vandales, ce qui constituait la finalité de l’accord entre les 2 empires romains, Léon pourrait s’attribuer tout le mérite de la victoire.

En arrivant en Occident, Anthémius fut assez habile pour sceller son alliance avec Ricimer en lui octroyant la main de sa fille. Les noces furent célébrées à Rome dans l’allégresse générale. Ensuite, on se prépara à attaquer les Vandales d’Afrique. Les affaires s’annonçaient plutôt bien : contre toute attente, l’usurpateur Marcellinus s’était rallié à Anthémius. Or, ce Marcellinus qui s’était taillé un royaume quasi indépendant en Dalmatie [6], disposait d’une flotte redoutable, capable à elle seule de rivaliser avec les galères du roi vandale Genséric.

L’armée byzantine attaqua Carthage par voie de terre tandis que les forces navales coalisées d’Anthémius et de Marcellinus bloquaient la capitale vandale du côté de la mer. Désespéré, le roi des Vandales demanda une trêve de quelques jours. Contre toute logique militaire, ce court cessez-le-feu fut accepté par ses adversaires. Naturellement, Genséric profita de ce délai inespéré pour rassembler ses troupes, puis il contre-attaqua vigoureusement, anéantit la flotte ennemie et contraignit l’armée de terre byzantine à une retraite précipitée en 468.

Les années suivantes virent l’Empire romain, dirigé par un Anthémius retranché en Italie, perdre ses dernières possessions en Gaule et en Espagne. Les Wisigoths [7] du roi Euric s’emparèrent de toutes les provinces au Sud de la Loire tandis que les Gallo-romains du préfet Aégidius tentaient, tant bien que mal, de protéger le Nord des empiétements des Francs de Childéric.

Mais même en Italie, le pouvoir d’Anthémius était contesté. Ricimer n’avait pas longtemps supporté d’être relégué au second rang. Il abandonna Rome à l’empereur et se retira, menaçant, à Milan. Pour éviter une guerre civile désastreuse, Saint Épiphane, évêque de Pavie, tenta de réconcilier les adversaires. Épiphane réussit presque. L’accord était quasi conclu quand Ricimer, qui n’avait feint de négocier que pour gagner un temps précieux et réunir toutes ses forces, fonça sur Rome à la tête d’une imposante armée composée, en majeure partie, de Burgondes [8] et de Suèves. Dans ses bagages, il amenait aussi le sénateur Olybrius, destiné à remplacer l’empereur Anthémius à la tête d’un Empire décidément bien malade.

Une fois de plus, Rome fut assiégée, prise, et saccagée. Quant à Anthémius, il fut massacré sur son trône le 11 juillet 472.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de histoire des empereurs romains Anthémius (Procopius Anthemius)/

Notes

[1] L’Illyrie est une région historique des côtes de la rive orientale de l’Adriatique, correspondant à peu près à l’ouest de la Croatie, de la Slovénie, de la Bosnie-Herzégovine, du Montenegro de l’Albanie et du Kosovo actuelles.

[2] Les Ostrogoths étaient une des deux fractions des Goths, peuple germanique venu des confins de la Baltique et établi au 4ème siècle en Ukraine et en Russie méridionale, au nord de la mer Noire, l’autre fraction étant celle des Wisigoths. Ils jouèrent un rôle considérable dans les événements de la fin de l’Empire romain.

[3] La Dacie est, dans l’Antiquité, un territoire de la région carpato-danubiano-pontique correspondant approximativement à ceux des actuelles Roumanie, Moldavie et des régions adjacentes. Le mot Dacie vient du nom romain de ses occupants principaux, les Daces, qui sont très proches des Thraces.

[4] Les Vandales sont un peuple germanique oriental. Lors des Grandes invasions du 5ème siècle, leur migration les conduisit successivement en Gaule, Galice et Bétique en Espagne, Afrique du Nord puis dans les îles de Méditerranée occidentale Ils fondèrent également le « royaume vandale d’Afrique », ou « royaume de Carthage ». L’origine des Vandales est scandinave. Les Sillings seraient originaires du Nord du Jutland, les Hasdings du golfe d’Oslo qu’ils quittent pour le Jutland également : ils sont mentionnés pour la première fois par Tacite. Entre le 1er et le 3ème siècle, ils sont établis en Germanie orientale, dans une région située entre la Vistule et l’Oder, au bord de la mer Baltique.

[5] Dans le cadre des Grandes Invasions, les Suèves se sédentarisent dans la région correspondant à l’actuelle Galice et au nord du Portugal au début du 5ème siècle. Ce royaume suève prend Bracara Augusta, actuelle Braga, comme capitale et existe de 410 à 584, année de son effondrement devant l’armée du royaume wisigoth dirigée par le roi Léovigild.

[6] Croatie actuelle

[7] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.

[8] D’abord cantonnés en Sapaudia les Burgondes commencèrent par grignoter le territoire gaulois vers l’ouest. En 457, Gondioc et Chilpéric Ier saisirent une première occasion de pousser leurs frontières. A l’été 457 le Valais, la Tarentaise, les villes de Besançon, Chalon sur Saône, Langres, Autun, Grenoble ainsi que Lugdunum, la vieille capitale des Gaules, se livrèrent pacifiquement aux Burgondes. Egidius, le généralissime de Majorien en Gaule reprit aussitôt la capitale des Gaules mais il abandonna aux rois Burgondes leurs nouvelles terres. Lugdunum reviendra aux Burgondes vers 467 lorsque Chilpéric 1er s’en empara, comme il s’empara également à la même époque de la ville de Vienne. Il profita probablement des troubles qui secouèrent entre 469 et 475 un Empire d’Occident, alors à l’agonie, pour porter jusqu’à la Durance les limites de son royaume. Les villes de Viviers, Gap, Embrun, Die, Sisteron, Orange, Apt, Cavaillon, Avignon devinrent villes burgondes. L’empereur Népos reconnut leurs conquêtes. Dès ce moment le royaume burgonde eut, ou peu s’en faut, les limites qu’il conserva dès lors. Ce territoire ne comprenait pas moins de 25 diocèses ou anciennes cités romaines : Auxerre, Langres, Besançon, Chalon sur Saône, Autun, Lugdunum, Genève, Windisch, Octodurum actuellement Martigny, en Suisse, Vienne, Valence, Carpentras, Orange, Avignon, Cavaillon, Vaison, Gap, Embrun, Sisteron, Grenoble, Aoste, Die, Viviers, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Apt. Mais les Burgondes gagnent ou perdent incessamment du terrain. Marseille et son port, Arles et la Provence gagnés vers 484, et perdus après la guerre contre les Francs, conquêtes éphémères, auront un moment fait partie de leur territoire. À son apogée, les contours du royaume burgonde touchaient, au nord, la ligne des Vosges et la Durance au midi ; d’orient en occident, ils s’étendaient de l’Aar à la Saône et la Haute-Loire. Ce fut le territoire soumis à cette royauté qui prit, une première fois, le nom de Burgondia dans une correspondance de Cassiodore et rédigée en 507 au nom de Théodoric le Grand.