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Sui Wendi ou Yáng Jian

vendredi 15 novembre 2019

Sui Wendi ou Yáng Jian (541-604)

Empereur et fondateur de la dynastie Sui de 581 à 604

Fils d’un général, puis devenant le plus puissant général des Zhou du Nord [1], sa fille est mariée à la lignée impériale.

Sous son impulsion militaire, les Zhou du Nord conquièrent les Qi du Nord [2] en 577 ; son petit-fils et dernier empereur zhou est détrôné à son profit en 581, fondant la dynastie Sui [3] et en 589, il écrase les dernières dynasties méridionales notamment la dynastie Chen [4], unifiant ainsi l’ensemble du bassin populeux chinois.

Il règne sur la Chine unie de 589 à 604. Souverain énergique, il a restauré les routes, les canaux, une partie de la Grande Muraille [5], des digues. Il a aussi reconstruit des écoles.

En 577, le puissant ministre confucéen Yang Jian parvient à soumettre et à annexer le royaume des Qi du Nord. le Nord est réunifié au profit du royaume Zhou. Continuant à gérer les affaires de l’État, Yang Jian impose en 581, après quelques oppositions militaires, sa dynastie, la dynastie Sui. Il renforce son royaume, envoie des agitateurs dans l’empire chinois des Chen au Sud, faisant courir des rumeurs dans le but d’affaiblir la fidélité aux Chen, faisant de l’empereur des Chen un débauché luxurieux. En 589, il parvient à soumettre la Chine du Sud et reconstitue donc l’unité de l’Empire chinois : c’est la période Sui (589-618).

Cet empereur sobre et pragmatique construit la prospérité de son empire en le défendant sur ses limites. Il refond les institutions, pourchasse les fonctionnaires corrompus, casse le système fondé sur la naissance, instaure celui des examens impériaux et des charges en fonctions du mérite. Les fonctionnaires et officiers méritants des Chen sont acceptés et encouragés à rejoindre ses rangs. Il engage une réforme agraire pour stabiliser les campagnes : des terres collectives sont organisées, puis redistribuées équitablement aux familles selon le nombre de bouches à nourrir. Les taxes sont abaissées.

Matériellement, il engage de grands travaux, tels que le Grand Canal [6] pour que le Nord et le Sud soient unis par le commerce, la restauration de la Grande Muraille de Chine et des routes, la construction de grands greniers pour stocker les surplus dus à la paix soudaine. L’agriculture est florissante.

Persuadé de la grande mission unificatrice et céleste de sa naissance et lignée, il demande la soumission de tous les royaumes limitrophes. Lorsque la Corée refuse, il insiste, puis se décide à envoyer une armée de 300 000 hommes qui sera laminée par les aléas climatiques en 598.

À l’extérieur, l’empire devient suffisamment puissant pour ne plus craindre d’invasions ou d’attaques barbares.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité, issu du dictionnaire d’histoire universelle, le petit mourre édition Bordas 2004 p 1408/texte de Arthur F. Wright, The Cambridge History of China, Volume 3 : Sui and T’ang China, 589–906, Part 1, Cambridge, Denis Twitchett, 1979 (ISBN 9780521214469), « The Sui dynasty (581–617) »

Notes

[1] La dynastie des Zhou du Nord régna en Chine du nord-ouest de 557 à 577 puis en Chine du nord de 577 à 581 lors de la période des Dynasties du Nord et du Sud. Elle fut précédée par la dynastie des Wei de l’Ouest et suivie par la dynastie des Sui, qui réunifia la Chine en 589. Cette dynastie a joué un rôle capital dans la fin de la longue période de division de la Chine, posant les bases de la réunification.

[2] La dynastie des Qi du Nord (Bei Qi), régna en Chine du nord-est de 550 à 577 lors de la période des Dynasties du Nord et du Sud, dite également période des Six Dynasties. Elle fut précédée par la dynastie des Wei de l’Est (Dong Wei), les États des Wei de l’Est et des Qi du Nord furent en fait une même entité politique, fondée et dominée par Gao Huan, qui domina les Wei de l’Est sans monter sur le trône, tandis que ses successeurs furent les empereurs des Qi du Nord. Cette dynastie fut rivale de celle des Wei de l’Ouest à laquelle succéda directement celle des Zhou du Nord (Bei Zhou), qui la vainquit et réunifia la Chine du Nord en 577.

[3] La dynastie Sui (581-618) succède aux dynasties du Nord et du Sud et précède la dynastie Tang, en Chine. La dynastie Sui est une dynastie pivot dans l’histoire de la Chine dans la mesure où elle met fin à quatre siècles de division, et impose par ses réformes et ses grands travaux une unité qui sera à partir d’elle vue comme naturelle. La dynastie Sui est fondée par Yang Jian, le puissant général semi-barbare des Zhou du Nord. Devenant dès lors l’empereur Wendi des Sui, il soumet la Chine du sud, puis impose comme capitale Daxing (plus tard renommée Chang’an, actuelle Xi’an). En dépit de sa faible durée de vie, cette dynastie se caractérise par l’importante réunification du Nord et du Sud, par les immenses tâches de construction du Grand Canal et de reconstruction-expansion de la Grande Muraille de Chine.

[4] La dynastie Chen est la quatrième et dernière dynastie du Sud de la Chine. Elle régna de 557 à 589. Elle fut précédée par la dynastie Liang et suivie par la dynastie Sui, qui réunifia la Chine. À la mort de Houzhu en 589, toute la Chine est réunifiée par Sui Wendi de la dynastie Sui qui succéda aux dynasties du Nord et du Sud. Quand la dynastie est fondée par Wudi, elle est extrêmement faible, ne possédant qu’une petite portion de l’ancien territoire de la dynastie Liang. Laquelle région est dévastée par les guerres précédentes. Cependant Wudi et ses successeurs, Wendi et Feidi, sont de bons dirigeants qui parviennent à consolider leur empire qui retrouve une puissance comparable à celle de leurs rivaux Zhou et Qi. Après que la dynastie des Zhou est détruite par celle des Qi en 577, l’empire des Chen se retrouve encerclé. L’empire Chen s’en retrouve balayé par l’État Sui qui a succédé à la dynastie des Zhou.

[5] La Grande Muraille est un ensemble de fortifications militaires chinoises construites, détruites et reconstruites en plusieurs fois et à plusieurs endroits entre le 3ème siècle av. jc et le 17ème siècle pour marquer et défendre la frontière nord de la Chine. C’est la structure architecturale la plus importante jamais construite par l’Homme à la fois en longueur, en surface et en masse. Populairement, on désigne sous le nom de « Grande Muraille » la partie construite durant la dynastie Ming qui part de Shanhaiguan sur le territoire de la ville de Qinhuangdao dans la province du Hebei à l’Est pour arriver à Jiayuguan dans la province du Gansu à l’Ouest. Sa longueur varie selon les sources. Selon un rapport de 1990, la longueur totale des murs serait de 6 259,6 km.

[6] Le Grand Canal de Chine, également connu sous le nom de Grand Canal Pékin-Hangzhou est le plus grand canal ancien ou rivière artificielle du monde (1 794 km). Les parties les plus anciennes remontent au 5ème siècle av. jc.