Fils de Clopas , 2ème ou 3ème chef de l’Église de Jérusalem après la chute de Jérusalem, de 73 jusqu’à 107/117.
Le précédent dirigeant connu du mouvement est Jacques le Juste mort vers 61/62 et dont Flavius Josèphe mentionne la condamnation, puis la lapidation.
La tradition chrétienne retient que l’apôtre Simon-Képhas [1] aurait lui aussi occupé cette fonction, sans que l’on puisse déterminer si cela a eu lieu avant ou après Jacques le Juste.
Eusèbe de Césarée le dit cousin germain de Jésus, fils de Clopas, celui-ci étant selon lui le frère de Joseph, le père de Jésus, dans un passage qui est une citation de l’historien Hégésippe.
Siméon paraît donc être l’un des cousins de Jésus, et de ses autres frères dont Jacques le Juste, auquel il a succédé à la tête de la communauté nazôréenne [2]. On ne sait si sa mère est Marie Jacobé la femme de Clopas et une demi-sœur de Marie la mère de Jésus , donc s’il est le frère de Jacques le Mineur et de Joset mentionnés dans les évangiles, ou s’il est seulement leur demi-frère.
C’est aussi un cousin germain des apôtres Jean et Jacques de Zébédée, puisque Marie Salomé , la mère des fils de Zébédée, est la troisième fille appelée Marie que Anna , la grand-mère de Jésus, a eue avec son troisième mari Salomé, parfois orthographié Salomas.
Au cours de la révolte juive en 66/70, il aurait abandonné Jérusalem avec une partie de la communauté nazaréenne [3] de la ville pour se réfugier à Pella [4] vers 68, ce qui aurait permis son retour après sa chute et la destruction du Temple en août 70.
Des quelque 40 années pendant lesquelles Siméon a dirigé la communauté de Jérusalem, nous ne savons quasiment rien, sinon que c’est vraisemblablement durant ce dernier quart du 1er siècle que s’élargit la rupture entre les Nazôréens et la communauté juive, notamment avec une nouvelle rédaction de la Birkat haMinim [5] contenant une malédiction à l’égard des hérétiques parmi lesquels les Nazôréens sont inclus.
C’est aussi durant cette période qu’ Eliezer ben Hyrcanos comparaît devant un Légat romain pour hérésie, tout au moins selon le Talmud [6]. Éliezer ben Hyrcanos est visiblement soupçonné d’être un sympathisant du mouvement créé par Jésus, appelé dans les sources juives Yeshu haNotzri [7], ou le plus souvent Jésus ben Pantera, c’est-à-dire Jésus fils de Pantera, ou Pentera.
Il sauve toutefois sa tête car le Légat n’a pas compris le véritable sens des propos tenus en sa présence par Éliezer.
Hégésippe situe le martyre de Siméon sous l’empereur Trajan, lors de l’année consulaire d’Atticus et à l’époque du soulèvement des populations dans certaines villes. Il en fournit deux récits qu’Eusèbe de Césarée nous a transmis. Dénoncé comme Davidique et Chrétien par des hérétiques anonymes, arrêté et torturé, il serait mort crucifié à l’âge de 120 ans.
Le successeur de Siméon est appelé Justus [8] dans la plupart des sources. Il est toutefois désigné sous le nom de Judas chez Épiphane de Salamine ainsi que dans la liste des Constitutions apostoliques