Fils du duc de Normandie Richard l’Irascible et d’une frilla [1] du nom de Papia issue d’une famille du Talou [2].
Selon Ordéric Vital, il eut un fils nommé Michel un chevalier brave et digne, aimé et traité avec honneur dans sa vieillesse par le roi Henri Beauclerc comme “probatum militem et legitum” [3].
Membre important des Richardides, il devient l’un des adversaires les plus acharnés de son jeune neveu Guillaume le Bâtard, duc de Normandie depuis 1035, et contesté par de nombreux barons normands et par la majeure partie des Richardides.
En 1037, malgré son jeune âge, Mauger devient archevêque de Rouen, capitale du duché, et succède à un autre richardide, son oncle Robert le Danois, comte d’Évreux [4].
Entre 1052 et 1054, il se conduit comme un prince rebelle. Peu après la défaite et le bannissement de son frère Guillaume de Talou, comte d’Arques [5], et la victoire du duc Guillaume à la bataille de Mortemer [6], Mauger est déposé au concile de Lisieux en mai 1055, en présence d’Hermenfroi, évêque de Sion [7] et légat du pape [8].
En effet, non seulement le duc Guillaume tient à affirmer son pouvoir et à éliminer ses opposants, en particulier les Richardides mais en plus, il fait entreprendre de nombreuses réformes concernant l’Église normande, s’opposant notamment à ce que les prêtres entretiennent ouvertement des concubines.
Mauger, qualifié de débauché et d’ivrogne, accusé d’entretenir des concubines et de s’opposer constamment au pouvoir du duc, est condamné au ban avant d’être envoyé sur l’île de Guernesey [9], où il meurt noyé, alors qu’il est ivre. Néanmoins malgré sa vie de débauche il convoqua un concile à Rouen qui condamna la simonie [10] avant que le pape ne lance sa réforme depuis Reims. Il est inhumé à Cherbourg.