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Godefroid 1er de Louvain dit le Barbu ou le Courageux ou le Grand

samedi 12 mars 2016, par lucien jallamion

Godefroid 1er de Louvain dit le Barbu ou le Courageux ou le Grand (vers 1060-1139)

Comte de Louvain et de Bruxelles-Landgrave de Brabant de 1095 à 1139-Duc de Basse Lotharingie de 1106 à 1125-Marquis d’Anvers de 1106 à 1139

Miniature représentant Godefroid 1er de Louvain dit le Barbu ou le Courageux ou le Grand par Jan van Boendale, Bibliothèque royale de Belgique. Source : wiki/Godefroid Ier de Louvain/ domaine publicFils d’ Henri II comte de Louvain et de Bruxelles , et d’Adèle. En 1095, il succéda à son frère Henri III comte de Louvain et landgrave [1] de Brabant.

En 1099, il épousa en premières noces Ida de Chiny, probablement fille d’ Otton II comte de Chiny et d’Adélaïde de Namur.

Son premier conflit fut contre l’évêque de Liège Otbert à propos du comté de Brunengeruz [2] que les deux revendiquaient. L’arbitrage de l’empereur Henri IV attribua en 1099 le comté à l’évêque, qui le confia à Albert III comte de Namur . Il arbitra ensuite un litige entre Henri IV comte de Luxembourg et de Limbourg, et Arnould 1er de Looz , à propos de la nomination de l’abbé de Saint-Trond [3]. Il se montre partisan de l’empereur en Lotharingie [4] et défend ses intérêts face au comte de Flandre qui envahit le Cambrésis en 1102.

L’empereur Henri IV meurt en 1106. Le nouvel empereur, Henri V, qui s’était révolté contre son père, décida de se venger des partisans de son père. Il emprisonna Henri de Limbourg et lui retira le duché de Basse Lotharingie [5] pour le donner à Godefroy. Évadé, Henri tenta de reprendre son ancien duché et prit Aix-la-Chapelle, mais Godefroy le vainquit.

En 1114, à l’occasion d’une brouille entre l’empereur et le pape Pascal II, une insurrection éclata en Germanie [6], à laquelle prit part le duc Godefroy. Ce ne fut qu’en 1118 que l’empereur Henri V rallia Godefroy à sa cause.

L’année suivante mourut le comte de Flandre Baudouin VII à la Hache. N’ayant pas de fils, la Flandre fut disputé entre plusieurs héritiers, dont Guillaume d’Ypres qui avait épousé une nièce de la seconde femme de Godefroy. Godefroy le soutint, mais ne réussit pas à l’imposer face à Charles de Danemark .

Cette même année mourut Otbert, évêque de Liège, deux candidats furent élus pour lui succéder et se firent la guerre, dans laquelle intervint Godefroid, qui fut également du côté du perdant. Mais peu après débuta une période où, par ses alliances, il dominait la Lotharingie, maria sa fille avec le roi d’Angleterre, lequel était le beau-père de l’empereur. Mais ce dernier mourut en 1125, et deux seigneurs briguèrent le trône impérial, Lothaire de Supplimbourg et Conrad de Souabe. Godefroy soutint Conrad, et Lothaire fut élu. Celui-ci retira la Basse Lotharingie à Godefroy pour la donner à Waléran de Limbourg , mais Godefroy parvint à conserver le marquisat d’Anvers [7] et le titre ducal.

Veuf, il se remarie vers 1120 avec Clémence de Bourgogne veuve de Robert II comte de Flandre , sœur du pape [Calixte II-1703] et fille de Guillaume 1er comte de Bourgogne et d’Étiennette.

En Flandre, Charles le Bon fut assassiné en 1127, et la succession fut revendiquée par plusieurs seigneurs. Guillaume Cliton est choisi, mais son autorité cause rapidement du mécontentement et des révoltes, et Godefroy intervint à nouveau dans la lutte, sans grand succès et finit par s’allier avec le vainqueur, Thierry d’Alsace. Il eut encore l’occasion de se battre, contre l’évêque de Liège, puis contre le comte de Namur.

Godefroid meurt le 25 janvier 1139 et fut enterré à l’abbaye d’Affligem [8]. Son fils Godefroid II de Louvain lui succéda.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Alphonse Wauters, « Godefroid Ier », Académie royale de Belgique, Biographie nationale, vol. 7, Bruxelles,‎ 1883

Notes

[1] Titre porté au Moyen Âge par plusieurs princes germaniques possesseurs de terres relevant directement de l’empereur, en particulier les comtes d’Alsace, de Hesse et de Thuringe.

[2] Le Brunengeruz ou Brugeron est un ancien comté situé dans l’actuelle Belgique. Il est également parfois appelé comté de Hoegaarden. Il était à l’origine compris dans le pagus de Hesbaye et s’étendait de Tirlemont jusqu’à la Dyle et aux portes de Louvain, de Binkom et Glabbeek jusqu’à Opheylissem, Zétrud, Hoegaarden, Mélin, Roux-Miroir, Chaumont-Gistoux. L’église de Liège, désireuse de s’agrandir, réussit à se faire octroyer tous les droits régaliens que l’on qualifiait de comitatus sur ce territoire. C’est vraisemblablement Alpaïde, épouse de Godefroy de Basse-Lotharingie, qui légua le Brunengeruz à l’église Saint-Lambert.

[3] L’ancienne abbaye de Saint-Trond, sise au cœur de la ville belge de Saint-Trond était une abbaye d’origine mérovingienne, fondée vers 657 par saint Trond. Devenue bénédictine et très florissante, elle attira une population qui forma le bourg aujourd’hui appelé Saint-Trond. Après onze siècles d’existence elle fut supprimée par le régime révolutionnaire français en 1793.

[4] la lorraine actuelle)

[5] Le duché de Basse Lotharingie est la partie nord de la Lotharingie (lorraine). Avec le temps, il sera appelé duché de Lothier.

[6] La Germanie (Germania Magna) est le nom donné, dans l’Antiquité, à la région d’Europe centrale et septentrionale séparée du monde romain par le Rhin et le Danube et s’étendant approximativement, à l’est, jusqu’à la Vistule.

[7] Le marquisat d’Anvers était une seigneurie faisant partie du duché du Brabant. Il était composé de la ville d’Anvers et de son district, et de sept cantons qu’on appelait les sept quartiers d’Anvers. Avant le 7ème siècle, il était appelé le « pays de Ryen », het land van Ryen ; et obtint par la suite le titre de comté et celui de marquisat du Saint-Empire.

[8] L’abbaye Saint-Pierre-et-Saint-Paul d’Affligem, située dans la section Hekelgem, à Affligem, aux confins du Brabant flamand et de la Flandre-Orientale (Belgique), est un très ancien monastère fondé le 28 juin 1062 en tant qu’ermitage. À partir de 1085, l’abbaye bénédictine eut une grande importance dans le duché de Brabant. Supprimée en 1796, l’abbaye reprit vie en 1870 avec l’arrivée d’une nouvelle communauté monastique : elle compte aujourd’hui une vingtaine de moines.