Il est le premier qui porte effectivement le titre de pape.
Fils d’un dénommé Tiburce. Selon son épitaphe, il est lecteur, puis diacre, sous le pontificat de Libère.
Une lettre de l’empereur Valentinien II au préfet de Rome indique que Sirice est élu pape à l’unanimité à la mort du pape Damase.
Son premier acte officiel revêt une portée historique très importante. En effet, Himérius, évêque de Tarragone, avait adressé à Damase une liste de 15 questions portant sur le baptême, la pénitence, l’ordination ou encore le mariage. Fraîchement élu, Sirice lui répond le 10 février 385. Les indications données n’ont rien de révolutionnaire : elles reprennent des dispositions du concile de Nicée de 325 ou encore du concile de Sardique [1] en 343. Cependant, Sirice les assortit de sanctions.
Pour la première fois un avis de l’évêque de Rome devient une loi pour l’ensemble de l’Église. Cette lettre constitue la première décrétale [2] authentique connue. Sirice a pleinement conscience de son autorité sur l’ensemble de l’Église.
Cette décrétale est suivie d’autres missives incitant les évêques d’Afrique à appliquer les canons de 2 conciles romains, l’un convoqué par Damase et l’autre par lui-même en 386. Le premier canon concerne la consécration de l’évêque et l’obligation de chasteté des clercs. Le second exige une enquête préalable sur les candidats aux ordres. Ainsi s’amorce la législation pontificale.
Sirice œuvre avec énergie contre les hérétiques, en collaboration avec Ambroise, évêque de Milan. Lors du concile de Capoue en 392, il condamne Bonose, évêque de Sardique, qui nie la virginité de Marie. La même année, il condamne lors d’un concile romain le moine Jovinien, qui non seulement nie aussi la virginité de Marie, mais récuse la vie de célibat et de chasteté. Il laisse cependant aux églises locales le soin de sanctionner les 2 hérétiques.
À la suite de Damase, il intervient dans la controverse des priscillianistes [3].
Après la mort de l’empereur Maxime en 388, il sanctionne les évêques ayant livré Priscillien et ses compagnons au bras séculier. C’est le cas en particulier de Ithace, évêque de la cité où avait été exécuté Priscillien. Sirice condamne également Félix, évêque de Trèves, qui soutient Ithace. Enfin, il autorise le retour au sein de l’Église des priscillianistes.
Sous son règne est bâtie la basilique Saint-Paul-hors-les-murs, sur la tombe présumée de l’apôtre, sur la via Ostiensis. Sirice la consacre en 390 ; son nom figure sur l’un des piliers ayant survécu à l’incendie de 1823. Il fut, à l’origine, inhumé dans la Catacombe de Priscille, à Rome.
Saint Jérôme évoque dans une lettre son manque de jugement. Il lui reproche d’avoir délivré à Rufin d’Aquilée, suspecté d’hérésie, un certificat d’orthodoxie. Au contraire, saint Ambroise loue dans une lettre son action contre les hérésies. Isidore de Séville le qualifie de clarissimus pontifex [4].