Né en Lusitanie [1], lors de son élection, le 1er octobre 366, 7 prêtres et 3 diacres, à la tête d’un certain nombre de fidèles lui reprochent de s’être rallié un certain temps, sous le pontificat précédent, à son compétiteur, l’antipape Félix II. Ils désignèrent l’un d’entre eux Ursin, comme successeur de Libère.
En fait,ces rebelles sont des fonctionnaires ecclésiastiques qui montrent un luxe alimenté par les richesses de l’Église qui sont administrées par des diacres, en général irréprochables, comme Damase lui-même. Les rebelles massacrent un certain nombre de fidèles. Le gouverneur de Rome Prétextat, sous l’autorité impériale, triomphera de l’émeute. L’antipape Ursin doit prendre le chemin de l’exil et meurt après 16 ans de schisme, sans avoir abdiqué à ses prétentions.
Il fut un fidèle gardien de la tradition. Dès le début de son pontificat, l’empereur Valentinien ordonne que toutes les causes de religion soient soumises au pape, sans droit pour les juges séculiers d’y intervenir.
Son successeur, Gratien est aussi un empereur chrétien. Les synodes de Rome en 369 et d’Antioche en 378 édictent qu’un évêque doit être considéré comme légitime lorsqu’il est reconnu par le pape, ce qui a comme conséquence que le pape dépose les évêques qui demeurent attachés à l’arianisme [2] et que cette hérésie commence à refluer dans l’Empire.
La Gaule est évangélisée avec ardeur. Des monastères y sont fondés par Martin de Tours, celui de Ligugé [3] et celui de Noirmoutier. Sous Gratien et Théodose 1er, l’hérésie n’est plus que tolérée et seule l’Église catholique a une existence officielle.
Priscillien est condamné par le concile de Saragosse [4] en 380 pour avoir propagé une hérésie fondée sur l’interprétation personnelle des Écritures. Damase tolère que l’empereur exile ces hérétiques, et donc que le pouvoir temporel se mêle d’affaires religieuses, et refuse ensuite la grâce à Priscillien.
Il meurt le 10 décembre 384 et a pour successeur le Romain Sirice. On attribue à Damase le passage au latin de la liturgie romaine, jusque là semble-t-il largement célébrée en grec.
Pour éviter la construction d’églises dédiées aux martyrs, Damase fait restaurer les catacombes et encourage les pèlerinages. Il fait rechercher les tombes des martyrs et fait placer sur chacune une pierre avec une inscription relatant les circonstances de leur martyre. Il est l’auteur de poèmes en vers, qu’il fait magnifiquement graver par le lapicide [5] Furius Dyonisius Filocalus, ces inscriptions, qui sont parmi les plus belles de l’Antiquité, sont placées sur des tombes de martyrs ou dans d’autres sites aménagés par Damase. Il a laissé quelques poésies chrétiennes et des écrits théologiques.