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Antonio Michele Ghisleri dit Pie V

jeudi 1er août 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 16 février 2013).

Antonio Michele Ghisleri dit Pie V (1504-1572)

225ème Pape de l’Église catholique de 1566 à 1572

Pie V 225ème Pape de l'Église catholique

Né dans une famille de paysans aisés, il entre chez les dominicains [1] à l’âge de 14 ans et est ordonné prêtre en 1528. Il enseigne la philosophie et la théologie pendant 16 ans au sein de l’ordre, et devient maître des novices [2].

En 1546, il entre au Saint-Office [3]. Son activité à Côme [4] et Bergame [5] attire l’attention du cardinal Carafa, futur Paul IV, qui le nomme commissaire général de l’Inquisition à Rome en 1551. En 1556 Paul IV le nomme évêque de Sutri [6] et inquisiteur de la foi à Milan [7] et en Lombardie [8].

En 1557, il reçoit le chapeau de cardinal au titre de Santa Maria sopra Minerva [9] créé à cette occasion par Paul IV et est fait grand inquisiteur en 1558 par le même pape.

En 1559 il est transféré au diocèse de Mondovi [10]. Il y mène une intense activité pastorale. Il se bat contre le duc de Savoie [11] pour maintenir les privilèges de l’Église et protège les Barnabites [12], de fondation récente.

Au sein du Sacré Collège [13], il s’oppose vigoureusement mais en vain au successeur de Paul IV, mort en 1559, le pape Pie IV, qui entend y admettre le fils du grand-duc de Toscane, Ferdinand de Médicis, âgé d’à peine 13 ans, ainsi qu’à l’empereur Maximilien II, qui, influencé par les idées luthériennes, veut autoriser le mariage des prêtres. Il tombe en disgrâce.

Pendant le concile de Trente [14], il reste fidèle au clan Carafa.

À la mort de Pie IV, il est élu pape le 7 janvier 1566 et couronné le 19. Le conclave n’a duré que 18 jours.

Le caractère ascétique du nouveau pape, qui apparaît sur ses portraits, contraste avec le tempérament jouisseur de ses prédécesseurs notamment Alexandre VI, Jules II, Léon X, et Pie IV.

Dès son élection, il s’emploie à réduire le luxe et la dissipation à la cour pontificale. Sa première cible est la collection de statues gréco-romaines du Belvédère [15], qu’il considère comme des idoles. Les statues sont cachées au public et les plus sensuelles transférées au Capitole [16].

Il décrète des peines qui sanctionnaient la profanation du dimanche et des jours de fête, punissaient le concubinage ou le blasphème. Dès la première année de son pontificat, il posa la première pierre du Palais de l’Inquisition qui remplacerait celui que le peuple avait démoli au lendemain de la mort de Paul IV.

En 1566, Pie V fait réviser le procès institué par son prédécesseur, le pape Pie IV, contre la famille de Paul IV, la famille Carafa, dont plusieurs membres avaient été exécutés, les autres exilés ou frappés d’interdit. La sentence, estimée injuste, fut cassée et les Carafa furent réintégrés dans leurs titres et honneurs. Enfin, Pie V créa cardinal Antonio Carafa , l’un des neveux bannis de Paul IV, en 1568.

Le 1er novembre 1567, Pie V publie la Bulle “De salute Gregis dominici” interdisant formellement et pour toujours les courses de taureaux, et décrétant la peine d’excommunication immédiate contre tout catholique qui les autorise et y participe, ordonnant également le refus d’une sépulture religieuse aux catholiques qui pourraient mourir des suites d’une participation à quelque spectacle taurin que ce soit. Face aux réticences de Philippe II d’Espagne, son successeur le Pape Grégoire XIII reviendra sur cette décision dès 1575.

Il crée également en 1571 la congrégation de l’Index [17], dont la mission est de veiller à l’orthodoxie et au niveau moral des publications. Enfin, il fait rédiger le Catéchisme romain issu du Concile de Trente, un bréviaire et un missel latin, qui feront autorité jusqu’aux réformes liturgiques de Vatican II en 1965. Il réaffirme la primauté du pape face au pouvoir civil par la bulle “In Cœna Domini”.

Décidé d’en finir avec l’anglicanisme [18], il excommunie Élisabeth 1ère d’Angleterre en 1570 par la bulle “Regnans in Excelsis”. Il surveille de près la politique religieuse des princes européens catholiques, notamment Maximilien II du Saint Empire, proche des protestants et disposé à leur faire des concessions. Il met en garde la reine de France, Catherine de Médicis, contre l’entourage huguenot de son fils Charles IX et soutient le duc d’Albe dans sa répression dans les Pays-Bas espagnols [19].

Il publie une Constitution contre les Juifs et les expulse de ses États, sauf de Rome, d’Ancône [20] et du Comtat Venaissin [21] par la bulle“ Hebraeorum gens”.

À l’extérieur, Pie V s’efforce d’unir la Chrétienté contre les Turcs. La première année de son règne, il proclame un jubilé [22] pour implorer de Dieu la victoire.

Dans cette même optique, il soutint les chevaliers de Malte [23] et les chrétiens de Hongrie.

Cette entreprise va lui sourire : la Sainte Ligue qu’il a formée avec l’Espagne et la République de Venise remporte le 7 octobre 1571 la victoire navale de Lépante [24]. Si la victoire peut être imputée à la supériorité technique écrasante de la flotte de Don Juan d’Autriche sur celle des Turcs, le pape l’attribue également à la dévotion au rosaire : ainsi la tradition catholique attribue la victoire de Lépante à la Vierge Marie, d’autant que le pape Pie V avait appelé à un rosaire universel pour obtenir la victoire et qu’Il en eut surnaturellement connaissance avant que la nouvelle ne fut parvenue à Rome

Pie V meurt le 1er mai 1572 de la maladie de la pierre [25]. Ses réformes ont engagé l’Église sur une voie nouvelle et opéré un redressement moral de l’institution ecclésiale.

Il sera béatifié par Clément X en 1672 et canonisé par Clément XI le 4 août 1712.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la papauté, Paris, Fayard, 2003 (ISBN 2-213-618577)

Notes

[1] L’ordre des Prêcheurs ou des Frères Prêcheurs, plus connu sous le nom d’ordre dominicain, est un ordre catholique né sous l’impulsion de saint Dominique en 1215. Il appartient, comme l’ordre des Frères mineurs ou franciscains, à la catégorie des ordres mendiants. Suivant la règle de saint Augustin, ainsi que ses propres Constitutions, en partie inspirées de celles des prémontrés, il s’est donné pour mission l’apostolat et la contemplation. Les dominicains sont des religieux mais pas des moines : ils ont la particularité de ne prononcer qu’un seul vœu, celui d’obéissance, dans les mains du maître de l’ordre (ou de son représentant), les vœux de pauvreté et de chasteté étant implicitement inclus. Ils ne font, par contre, pas vœu de stabilité comme les moines. Ils vivent dans des couvents et non dans des monastères. Leur vocation étant de prêcher, leurs couvents sont souvent situés dans de grandes villes.

[2] Personne qui passe un temps d’épreuve (ou noviciat nom masculin) dans un couvent, avant de prononcer des vœux définitifs.

[3] Le Dicastère pour la Doctrine de la foi ou DDF (auparavant Congrégation pour la Doctrine de la foi) est l’une des neuf congrégations actuelles de la Curie romaine. Il a remplacé en 1965 la Sacrée congrégation du Saint-Office, qui a elle-même succédé à l’Inquisition romaine (de son nom complet « Sacrée Congrégation de l’Inquisition romaine et universelle ») instaurée initialement pour combattre les hérésies et les apostasies. Il possède un rôle fondamental au sein de l’Église catholique avec pour mission de « promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique ».

[4] Côme est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom dans la région de Lombardie. Elle est particulièrement connue pour être située sur le lac qui porte son nom et pour être la cité d’origine des écrivains romains Pline l’Ancien et Pline le Jeune.

[5] Bergame est une ville italienne, capitale de la province du même nom, située en Lombardie, région de la plaine du Pô, à environ 50 km au nord-est de Milan. Sous les Francs, Bergame est le siège d’un comté. Aux 10 et 11ème siècle, elle passe sous la tutelle de l’évêque. Au temps des cités-états, elle est déchirée entre les factions de l’aristocratie locale, ce qui suscite l’émergence des classes populaires. Cet affaiblissement favorise les ingérences extérieures : à partir de 1329, elle passe sous la tutelle des Visconti de Milan. En 1412, elle est assiégée par Facino Cane, puis, en 1419, par Carmagnola, qui finit par s’en emparer, pour le compte de Venise, en 1427. En 1797, Bonaparte la rattache à la République cisalpine, puis au Royaume d’Italie. Elle suit ensuite l’histoire de la Lombardie sous domination autrichienne

[6] Sutri est une commune italienne, située dans la province de Viterbe, dans la région Latium, en Italie centrale. Sutri, la « porte de l’Étrurie », est une vieille cité étrusque, prise par Camille en 389 av. jc, et devenue ainsi Sutrium sous la Rome antique. Le roi lombard Liutprand la céda avec d’autres villes de la région, au pape Grégoire II en 728, lors de la Donation de Sutri.

[7] Milan est une ville d’Italie située au nord de la péninsule, à proximité des Alpes. Chef-lieu de la région Lombardie, située au milieu de la plaine du Pô.

[8] La Lombardie est une région d’Italie septentrionale, située au sud de la Suisse, à l’est du Piémont, à l’ouest de la Vénétie et du Trentin-Haut-Adige et au nord de l’Émilie-Romagne. La ville de Milan en est le chef-lieu. La superficie est de 23 857 km2. Pendant et après la chute de l’Empire romain, l’Italie fut ravagée par des séries d’invasions tribales. La dernière et la plus marquante fut celle des Lombards, qui vinrent vers 570. Leur long règne donna à la région, dont Pavie était la capitale, son nom actuel, la Lombardie. Les noblesses franque, bavaroise et lombarde entretinrent des relations étroites pendant plusieurs siècles. Après des querelles initiales et la conversion des Lombards au christianisme, les relations entre les Lombards et les populations locales s’améliorèrent. Finalement, la langue et la culture des Lombards s’assimilèrent avec la culture latine, laissant des traces dans de nombreux mots de la langue italienne, des noms (notamment des toponymes), le code civil, des lois, etc. Le règne lombard prend fin en 774 lorsque le roi franc Charlemagne conquit Pavie et annexa le royaume d’Italie (principalement l’Italie du nord et centrale) à son empire

[9] La basilique sur la Minerve, ou église Sainte-Marie sur la Minerve est une basilique mineure située à Rome, place de la Minerve, dans le quartier du Panthéon. Fondée au 8ème siècle, reconstruite au 13ème siècle, souvent modifiée jusqu’au 19ème siècle, c’est une des rares églises romaines de style majoritairement gothique. Comme d’autres églises romaines antiques, elle fut construite sur les fondations d’un lieu de culte antérieur, dédié à la divinité romaine Minerve, ce qui explique son nom.

[10] Le diocèse de Mondovi est un diocèse de l’Église catholique en Italie, suffragant de l’archidiocèse de Turin et appartenant à la région ecclésiastique du Piémont.

[11] Le duché de Savoie est un ancien duché indépendant, noyau des États de Savoie, devenu Royaume de Sardaigne en 1713, et divisé entre la France et l’Italie en 1860. Le 19 février 1416, l’empereur Sigismond 1er érige le comté de Savoie en duché de Savoie, lui offrant une autonomie politique sans précédent. Les successeurs d’Amédée VIII de Savoie portent désormais le titre de duc jusqu’à ce qu’ils deviennent rois de Sicile, puis de Sardaigne au début du 18ème siècle.

[12] Les Clercs réguliers de Saint-Paul ou ordre des Barnabites sont des clercs réguliers de droit pontifical. La congrégation est fondée en 1530 à Milan en Italie par Antoine-Marie Zaccaria, auquel se joignent Barthélemy Ferrari et Jacques Antoine Morigia, dans le but de prêcher, d’instruire la jeunesse et d’établir des missions. Outre les vœux communs aux différents ordres religieux, ils faisaient celui de ne pas rechercher les dignités de l’Église. L’ordre est reconnu par le pape Clément VII en 1533, qui donne à ses membres le titre de chanoines réguliers de Saint-Paul, et ses constitutions sont approuvées le 7 novembre 1579.

[13] Le Collège des cardinaux ou Collège cardinalice, appelé autrefois « Sacré Collège », est l’ensemble des cardinaux de l’Église catholique. C’est sous le pontificat du pape Eugène III que les cardinaux formèrent en 1150 le Sacré Collège. Au fil des siècles, leur nombre a augmenté passant d’une dizaine à un peu plus de deux cents, et leur origine s’est diversifiée avec l’expansion du catholicisme. Certains cardinaux occupent des positions particulières au sein du Collège cardinalice : son doyen porte le titre honorifique d’évêque d’Ostie ; le camerlingue assure la gestion temporelle du Saint-Siège lors des périodes de vacances pontificales ; le protodiacre assure des fonctions cérémonielles comme l’annonce des résultats de l’élection pontificale. Les événements qui réunissent le Collège cardinalice sont le conclave ou un consistoire. Les papes sont élus par l’ensemble des cardinaux lors de conclaves.

[14] Le concile de Trente est le 19ème concile œcuménique reconnu par l’Église catholique. Convoqué par le pape Paul III le 22 mai1 1542, en réponse aux demandes formulées par Martin Luther et Jean Calvin dans le cadre de la réforme protestante, il débute le 13 décembre 1545 et se termine le 4 décembre 1563. Étalées sur 18 ans, ses 25 sessions couvrent 5 pontificats (Paul III, Jules III, Marcel II, Paul IV et Pie IV) et se tiennent à Trente dans la cathédrale de San Vigilio, puis à Bologne et enfin à nouveau à Trente, dans l’église Santa Maria Maggiore. En réponse aux théories protestantes, le concile confirme la doctrine du péché originel affirmée lors du 16ème concile de Carthage en 418, précise celle de la justification, de l’autorité de la Bible spécifique au catholicisme romain et confirme les 7 sacrements, le culte des saints et des reliques ainsi que le dogme de la transsubstantiation. Sur le plan disciplinaire, il crée les séminaires diocésains, destinés à former les prêtres.

[15] Le palais du Belvédère, au Vatican, fait partie du vaste complexe urbanistique constitué autour du Palais apostolique. Sur la colline à l’arrière du Palais du Vatican, Antonio Pollaiuolo a construit, à l’origine, un petit pavillon appelé le « Palais du Belvédère », pour le pape Innocent VIII, à partir de 1482. Le pape commande une série de fresques (détruites au 17ème siècle) pour la chapelle à Andrea Mantegna qui s’installe à Rome à partir de 1488. Quelques années plus tard, Donato Bramante a relié le palais apostolique au Belvédère, sur commande du pape Jules II, en créant la Cour du Belvédère (Cortile del Belvedere), où s’élève l’Apollon du Belvédère, l’une des plus fameuses sculptures antiques, avec également le Torse du Belvédère. Ainsi naquît l’engouement au cours du 16ème siècle pour le Belvédère. En 1522, le pape hollandais Adrien VI, pendant son court pontificat, nomma Jan van Scorel conservateur des collections pontificales du Belvédère. Après la mort du pape, un an plus tard, le peintre retourna en Hollande

[16] Les musées du Capitole sont un ensemble de musées d’art et d’archéologie situés sur la place du Capitole, à Rome. Ils constituent le principal musée civique municipal de Rome, faisant partie du Sistema Musei di Roma Capitale (système muséal de Rome Capitale), avec une surface d’exposition de 12 977 m2. Fondés en 1471 et ouverts au public en 1734 sous le pape Clément XII, ils sont considérés comme le premier musée au monde, conçu comme un lieu où l’art pourrait être apprécié par tous et pas seulement par les propriétaires d’œuvres. On parle de « musées », au pluriel, car à la collection originale de sculptures antiques a été ajoutée par le pape Benoît XIV, au 18ème siècle, la pinacothèque capitoline, constituée d’œuvres illustrant principalement des sujets romains. Leurs collections comprennent des statues en marbre ou en bronze, des peintures, des mosaïques et des inscriptions, toutes en provenance de Rome et de sa région. Elles sont conservées dans les deux palais de la place du Capitole conçue par Michel-Ange, le palais Neuf et le palais des Conservateurs, siège historique des musées du Capitole, ainsi que plus récemment dans le palais Caffarelli al Campidoglio tout proche et à la centrale Montemartini, dans un faubourg de Rome.

[17] L’Index librorum prohibitorum ou ILP (Index des livres interdits), aussi appelé Index expurgatorius, Index librorum prohibitorum juxta exemplar romanum jussu sanctissimi domini nostri, est un catalogue instauré à l’issue du concile de Trente (1545-1563). Il s’agit d’une liste d’ouvrages que les catholiques romains n’étaient pas autorisés à lire, des « livres pernicieux », accompagnée des règles de l’Église au sujet des livres. Le but de cette liste était d’empêcher la lecture de livres jugés immoraux ou contraires à la foi. Depuis la « Notification de la suppression de l’index des livres interdits », émise par le Vatican en 1966, cet index perd son caractère obligatoire et n’a plus valeur de censure, même s’il reste un guide moral.

[18] L’anglicanisme est une confession chrétienne présente principalement au Royaume-Uni, dans les pays de culture anglophone, à la fois dans les anciennes colonies britanniques et sur les terres d’expatriation des Britanniques de par le monde

[19] Les Pays-Bas espagnols étaient les États du Saint Empire romain rattachés par union personnelle à la couronne espagnole sous le règne des Habsbourgs, entre 1556 et 1714. Cette région comprenait les actuels Pays-Bas, Belgique, Luxembourg, ainsi que des territoires situés en France et en Allemagne. La capitale était Bruxelles.

[20] Ancône est une capitale des Marches et chef-lieu de la province d’Ancône en Italie. Ancienne ville fortifiée d’Italie centrale au riche passé gréco-romain et religieux médiéval, Ancône est une ville d’art et une station balnéaire et possède un port très actif sur la mer Adriatique.

[21] Le Comtat Venaissin, ou Comtat, est un ancien État qui faisait partie des États de l’Eglise. Il a été fondé au Moyen Âge en 1274 et a été totalement dissous le 14 septembre 1791. Aujourd’hui c’est une partie de l’actuel département français de Vaucluse en couvrant presque son entièreté, entre Rhône et Durance, mont Ventoux et Dentelles de Montmirail, comprenant les villes de Carpentras, Vaison-la-Romaine, L’Isle-sur-la-Sorgue et Cavaillon. Avignon était par ailleurs une cité-État depuis son rachat en juin 1348 par le Pape Clément VI.

[22] Une Année sainte est, dans l’Église catholique romaine, une célébration ordinaire destinée à raviver la foi des catholiques et prenant place tous les 25 ans. Exceptionnellement, le pape peut décider d’un « jubilé » à d’autres occasions. Durant cette année, l’indulgence plénière est accordée à certaines conditions : confession, communion sacramentelle, aumônes ou autres bonnes œuvres et le pèlerinage de Rome qui implique la visite des basiliques majeures. Ces conditions sont généralement précisées dans la bulle d’indiction promulguée par le pape qui fixe également les dates d’ouverture et de clôture de l’Année sainte. L’Année sainte est donc un temps de conversion, de pénitence, de pardon et de rémission des peines temporelles encourues pour le péché. C’est aussi, par conséquent, une année de liesse et d’action de grâce. Lors de l’Année sainte, la Porte Sainte de chacune des quatre basiliques majeures de Rome est solennellement ouverte. L’Année sainte puise son symbolisme dans le jubilé juif, prescrit tous les cinquante ans par les commandements du Lévitique (25,8–55). Cette année-là les juifs célébraient leur libération de l’exil à Babylone par la remise des dettes et l’affranchissement des esclaves.

[23] L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, aussi appelé ordre des Hospitaliers ou encore La Religion (terme principalement utilisé dans la marine de l’Ordre) est un ordre religieux catholique hospitalier et militaire qui a existé de l’époque des croisades jusqu’au début du 19ème siècle.

[24] La bataille de Lépante est une bataille navale qui s’est déroulée le 7 octobre 1571 dans le golfe de Patras, en Grèce, à proximité de Naupacte appelée alors Lépante, dans le contexte de la Quatrième Guerre vénéto-ottomane. La puissante marine ottomane y affronta une flotte chrétienne comprenant des escadres vénitiennes et espagnoles renforcées de galères génoises, pontificales, maltaises et savoyardes, le tout réuni sous le nom de Sainte-Ligue à l’initiative du pape Pie V. La bataille se conclut par une défaite pour les Turcs qui y perdirent la plus grande partie de leurs vaisseaux et près de 20 000 hommes. L’événement eut un retentissement considérable en Europe car, plus encore que la défaite des janissaires lors du Grand Siège de Malte de 1565, il sonna comme un coup d’arrêt porté à l’expansionnisme ottoman. C’est d’ailleurs en souvenir de cette victoire que fut instituée la fête de Notre-Dame de la Victoire, puis fête du Saint-Rosaire à partir de 1573.

[25] La lithiase urinaire est une maladie caractérisée par la formation de calculs (du latin calculus, caillou), c’est-à-dire des accrétions cristallines qui se forment, à partir de minéraux dissous dans l’urine, dans les voies urinaires : cavités rénales (calices et bassinet), uretères et vessie.