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Don Juan d’Autriche

dimanche 24 février 2013

Don Juan d’Autriche (1547-1578)

Prince espagnol de la famille des Habsbourg

Don Juan d'Autriche Prince espagnol de la famille des Habsbourg

Fils illégitime de Charles Quint et de Barbara Blomberg. Il a été élevé en Castille, dans la ville proche de Madrid de Leganés, dans la rue qui porte actuellement son nom. Il n’a pas connu son père jusqu’à l’âge de onze ans, lorsque celui-ci le fit venir en 1556 après son abdication au monastère de Yuste, où il s’était retiré.

Son frère, Philippe II, respectant la volonté de leur père, le reconnut comme membre à part entière de la famille royale et lui attribua le nom de « Don Juan d’Autriche », lui accordant les honneurs et les revenus dignes d’un infant en 1559. Il vécut son adolescence à la cour d’Espagne avec son demi-frère Philippe II. Il fit ses études à la prestigieuse université d’Alcalá de Henares, mais refusa de se consacrer à la carrière ecclésiastique à laquelle on l’avait destiné. En 1566, il est fait chevalier de la Toison d’or.

Ayant manifesté son désir de faire une carrière militaire, le roi le nomma au commandement d’une escadre chargée de combattre les pirates barbaresques en Méditerranée en 1568. Il démontra dans cette expédition de réelles capacités militaires, aussi fut-il chargé, l’année suivante, de diriger la répression de la révolte des Morisques, ces descendants des Musulmans du royaume de Grenade restés en Espagne après la fin de la Reconquête en 1492 convertis officiellement au catholicisme, mais qui continuaient à pratiquer leur religion en 1569. Ce soulèvement commencé en 1567 contre la violation des droits qui avaient été accordés à l’époque aux Morisques encore appelé Guerre des Alpujarras dura 4 ans et se termina par leur défaite devant Don Juan d’Autriche.

Ces succès lui permirent aussi d’obtenir ce qui fut le sommet de sa carrière militaire, le commandement suprême de la flotte de la Sainte Ligue formée par l’Espagne, Venise et le pape Pie V contre les Turcs en 1570. Face à la stratégie défensive que préconisaient ses conseillers plus prudents, il imposa son choix d’aller à la rencontre de la flotte turque d’Ali Pacha et de la vaincre, ce qu’il fit à la Bataille de Lépante le 7 octobre 1571. Lors de cette expédition il eut sous ses ordres, parmi les soldats, un certain Miguel de Cervantes, le futur auteur de Don Quichotte qui y perdit l’usage de sa main gauche, ce qui lui valut plus tard le surnom de « manchot de Lépante ». Si cette victoire chrétienne qui mettait fin à la suprématie des Turcs en Méditerranée eut un grand retentissement, elle n’eut guère de suite, Tunis, conquis par don Juan d’Autriche, ayant été perdue peu après. Cette victoire valut à Don Juan de recevoir du pape, en 1576, la rose d’or, d’abord réservée exclusivement au préfet de Rome, puis, plus tard offerte à un fidèle catholique qui avait rendu un service important à l’ Église.

Par contre, le retentissant succès de Lépante accrut ses ambitions. Philippe II a prudemment rejeté ses plans de profiter de la situation pour se lancer dans une grande expansion territoriale en Méditerranée. Il a également repoussé ses demandes d’être officiellement reconnu comme infant avec traitement d’altesse. Peut-être est-ce pour mettre fin à ses ambitions que le roi l’a envoyé comme gouverneur aux Pays-Bas en 1576, poste extrêmement difficile dans lequel avaient déjà échoués le duc d’Albe et Luís de Zúñiga y Requesens, incapables de mettre fin à la rébellion protestante.

Pour le convaincre d’accepter cette mission périlleuse, Philippe II a insinué la possibilité de lancer par la suite une invasion de l’Angleterre, destinée à placer sur le trône britannique une reine catholique, Marie Stuart.

À son arrivée, il trouve toutes les provinces unies, sinon contre le pouvoir, du moins contre les armées espagnoles qui ravagent le pays. Les États Généraux ayant pris l’initiative de se réunir et de proclamer la “Pacification de Gand”, cet acte est ratifié par le nouveau gouverneur mais rapidement remis en cause par le noyau dur des orangistes qui prennent alors le nom de “Patriots”.

Il tente de rétablir le calme mis à mal par ses prédécesseurs. Il a peu obtenu avec son compromis de “l’Édit perpétuel” de Marche en Famenne en 1577, par lequel il offrait de retirer le tiers des forces espagnoles et de respecter les libertés flamandes en échange de quoi les rebelles reconnaîtraient la foi catholique et la souveraineté espagnole et renonceraient au protestantisme. Mais la proposition est rejetée par le duc Guillaume d’Orange. La guerre est alors inévitable.

Les intrigues qu’organisait à la Cour Antonio Pérez placèrent Don Juan dans une situation délicate avec le roi et les ressources dont il avait besoin arrivaient avec parcimonie. Philippe II le chargea d’établir des contacts avec la France, les Anglais et les factions rebelles en vue de régler la situation insurrectionnelle, tâche bien trop grande pour le piètre diplomate qu’il était.

Le 31 mars 1578, son secrétaire et plus proche collaborateur, Juan de Escobedo, était assassiné. Le 31 août il battit l’armée des États généraux à Gembloux près de Bruxelles. Il mourut du typhus, maladie contractée au cours d’une campagne militaire, le 1er octobre 1578.