Fils aîné de Conrad II de Głogów et de Salomé de Grande Pologne , fille de Ladislas Odonic . Lorsque son père décède en 1273, il n’est pas encore majeur.
Il entre dans l’arène politique en 1277 quand, en compagnie de Przemysl II de Grande Pologne et des chevaliers du duché de Wrocław [1], il prend part à l’expédition militaire contre Boleslas II le Chauve qui avait enlevé son neveu Henri IV le Juste et l’avait enfermé dans son château de Legnica [2].
Les coalisés, sont écrasés le 24 avril 1277 par l’armée du duché de Legnica, dirigée par Henri V le Gros, le fils de Boleslas II le Chauve. Un an plus tard, il prend sa revanche en se battant dans le camp de Rodolphe 1er de Habsbourg qui écrase Ottokar II de Bohême.
La même année, les possessions de son père sont partagées entre lui et ses frères. Il reçoit le duché de Głogów [3], Przemko de Ścinawa reçoit le duché de Żagań [4] et Conrad II le Bossu reçoit le duché de Ścinawa [5].
En février 1281, Henri III, Henri V le Gros et Przemysl II de Grande Pologne sont invités par Henri IV le Juste. Celui-ci, rompant avec toutes les règles de l’hospitalité, les emprisonne et ne les relâche qu’en échange de la promesse qu’ils le soutiendront systématiquement. Ainsi, Henri III et son frère Przemko soutiennent Henri IV le Juste dans son conflit avec l’évêque de Wrocław Thomas II Zaremba. Ce n’est qu’après la mort d’Henri IV le Juste que les relations entre Henri III et l’Église se normaliseront.
En 1288, il soutient Henri IV le Juste et s’empare du trône de Cracovie [6]. Le 23 juin 1290, Henri IV le Juste meurt empoisonné.
Dans son testament, il a désigné Henri III Głogów pour lui succéder en Basse Silésie [7]. Mais les bourgeois et les nobles de Wrocław ne l’acceptent pas comme souverain et celui-ci, devant la révolte, doit s’enfuir en juillet 1290.
La population de Wrocław offre le trône à Henri V le Gros, le duc de Legnica. Henri III ne se résigne pas à perdre la Basse Silésie et un conflit de longue durée s’ouvre avec Henri V le Gros pour la possession du duché de Wrocław.
Il se lie avec Albert 1er duc de Brunswick et épouse sa fille Mathilde en mars 1291. Il s’allie aussi avec Othon IV, le margrave du Brandebourg [8], ainsi qu’avec Przemysl II de Grande Pologne. Avec ce dernier, il arrive aussi à un accord selon lequel il sera son successeur en Grande Pologne si Przemysl II n’a pas de descendant masculin. Mais, celui-ci sera remis en cause en 1293.
Au début de novembre 1293, Henri III réussit à faire enlever Henri V le Gros et à l’emprisonner pendant 6 mois dans son château de Głogów, dans des conditions très difficiles, jusqu’au moment où celui-ci accepte de lui céder une grande partie de son duché [9] et de lui verser la somme de 30 000 marks. Après son retour de captivité, Henri V le Gros n’arrive pas à se remettre de ses difficiles conditions de captivité et décède au début du mois de février 1296.
Przemysl II, devenu roi de Pologne en 1295, décède en février 1296. L’alliance entre Henri III de Głogów et la Grande Pologne s’était terminée en 1293, quand Przemysl II s’était rapproché de Ladislas Ier le Bref, le duc de Cujavie [10].
La Grande Pologne choisit Ladislas 1er le Bref pour succéder à Przemysl II, mais Henri III veut faire valoir ses droits sur le trône de Grande Pologne. Les deux parties trouvent un accord le 10 mars 1296, grâce notamment à l’intervention de Jan Gerbicz. Henri III de Głogów reçoit toute la région au sud de l’Obra [11]. De plus, Ladislas 1er le Bref adopte Henri IV le Fidèle , le fils d’Henri III, à qui il promet d’offrir, lorsque celui atteindra l’âge de sa majorité, le duché de Poznań [12]. Et si Ladislas décède sans descendance, Henri IV le Fidèle héritera de toute la Grande Pologne.
En mars 1296, alors que Henri III négociait avec Ladislas 1er, Bolko Ier de Świdnica s’empare de Chojnów [13] et de Bolesławiec [14]. La guerre se termine en mars 1297, suite à la médiation de Venceslas II. Bolko 1er de Jawor abandonne les deux villes conquises.
La même année, Henri III est invité à Prague pour le couronnement de Venceslas II. Les relations avec Ladislas 1er se détériorent et conduisent à la guerre entre les deux ducs. En juin 1298, à Kościan, Henri III conclut un accord avec André Zaremba, évêque de Poznań et chef de file des opposants à Ladislas 1er. En échange d’un soutien pour s’emparer de la Grande Pologne, de la Poméranie [15] de Gdańsk [16] et de la couronne de Pologne, il promet d’élargir les privilèges de l’Église et d’offrir le poste de chancelier du royaume à une personne du camp des opposants à Ladislas 1er. Ce conflit affaiblit les ducs Piasts et sert les intérêts de Venceslas II. Le 23 août 1298, Ladislas le Bref reconnaît Venceslas II comme suzerain. Peu de temps après, Venceslas II envahit la Grande Pologne et expulse Ladislas.
Henri III resta passif lors de la conquête de la Grande Pologne et de la Poméranie de Gdańsk par les Tchèques, parce qu’un conflit l’opposait dans son propre duché à l’évêque de Wrocław. Ce conflit a pour origine l’annexion par Henri III, en mars 1299, du duché de Żagań, qui appartenait jusque là à son frère Conrad II le Bossu. Henri III justifiant cette annexion parce que son frère avait obtenu de hautes fonctions au sein de l’Église. Immédiatement, Conrad II rentra pour récupérer son duché mais Henri III ne voulu rien entendre et emprisonna son jeune frère. Suite à l’intervention de nombreux vassaux et hommes d’église, Henri III dû libérer son frère et lui rendre son duché. Le conflit avec l’Église se termina le 24 avril 1300 quand Henri III confirma les privilèges de l’évêque de Wrocław.
En 1301, il se donne le titre de Seigneur du royaume de Pologne, duc de Silésie, maître de Głogów et de Poznań. Un conflit armé avec Venceslas II, roi de Bohême, qui s’était fait aussi couronner roi de Pologne, semble de plus en plus inévitable. Henri III se fâche vraiment quand Venceslas prend sous sa protection les fils d’Henri V le Gros. Malgré la tension extrême, la guerre n’éclate pas, Venceslas II étant trop occupé à vouloir faire monter son fils sur le trône de Hongrie. La mort de son frère Conrad II le Bossu, le 11 octobre 1304, lui permet d’annexer sans aucun problème le duché de Żagań. La mort de Venceslas II en 1305, suivie de celle de son fils l’année suivante, rendent Henri III maître de la situation en Grande Pologne.
Au printemps 1306, Henri III réussit à s’emparer de la plus grande partie de l’héritage de Przemysl II. Seules lui résistent les zones frontalières avec la Cujavie et avec la Poméranie de Gdańsk où s’était installé Ladislas 1er. De même, Kalisz [17], où s’était retranché Boleslas III le Prodigue le fils de Boleslas V le Gros, résiste pendant 2 ans. Celui-ci ambitionnait de succéder à Venceslas II dont il avait épousé la fille. Une action conjointe d’Henri III et du nouveau roi tchèque ramena à la raison Boleslas le Prodigue.
Il pu maintenir la paix sur tous ses territoires. En Grande Pologne, il s’appuya sur des étrangers, sans doute des Silésiens et des Allemands. Il a mené une politique de développement économique dans son duché. Il fit des réformes administratives, judiciaires et monétaires. Il fonda de nombreuses villes [18]. Il fit également bâtir des églises et des monastères et il encouragea des artistes à mettre en valeur sa propre dynastie. C’est aussi à sa demande que fut réalisé le tombeau de Przemysl II dans la cathédrale de Poznań.
Henri III est mort le 9 décembre 1309 et fut inhumé dans l’église cistercienne de Lubiąż [19]. Son territoire se disloqua après avoir été partagé entre ses fils.