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Przemysl II

mardi 29 août 2023, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 5 juin 2012).

Przemysl II (1257-1296)

Duc de Poznań de1273 à 1296-Duc de Grande Pologne de 1279 à 1296-Duc de Cracovie de 1290 à 1291-Duc de Poméranie de 1294 à 1296-Roi de Pologne de 1295 à 1296

Fils du duc Przemysl 1er de Grande Pologne [1] et d’ Élisabeth de Wrocław , fille d’Henri II le Pieux. Son père décède 4 mois avant sa naissance. Son oncle Boleslas le Pieux devient le souverain du duché de Poznań [2] et prend Przemysl II sous sa protection.

En 1272, il participe à la guerre contre le Brandebourg [3] qui permet de récupérer les territoires de Strzelce [4] et Drezdenko [5] qui avait été envahit par les Allemands. La même année, il conclut une alliance avec Mestwin II , le duc de la Poméranie [6] de Gdańsk [7].

À partir de 1273, Przemysl II quitte la cour de son oncle et revendique l’héritage de son père. Boleslas le Pieux accède à sa demande et lui donne le duché de Poznań. La même année, il intervient dans la guerre civile en Silésie [8] et épouse Lutgarde, la fille du duc de Mecklembourg [9]. En 1276/1277, les relations avec Boleslas le Pieux se refroidissent, Przemysl II s’alliant à Henri IV le Juste alors que son oncle souhaitait une alliance avec les Piasts de Silésie.

En 1277, Henri IV se fait enlever par des hommes de Boleslas II le Chauve. Przemysl II, Henri III de Głogów et des chevaliers du duché de Wrocław mettent sur pied une opération militaire pour délivrer Henri IV. C’est un fiasco.

Les coalisés sont écrasés le 24 avril 1277 par l’armée du duché de Legnica [10], dirigée par Henri V le Gros, le fils de Boleslas II le Chauve. Przemysl II et Henri III de Głogów sont capturés. Boleslas ne relâche ses prisonniers qu’à la fin de l’année, suite à la médiation d’Ottokar II de Bohême.

En 1279, après le décès de son oncle, Przemysl hérite de toute la Grande Pologne.

En février 1281, Henri IV le Juste invite les ducs Henri III de Głogów, Henri V le Gros et Przemysl II à le rencontrer. En réalité, il s’agit d’un piège. Dès leur arrivée, les ducs sont arrêtés et emprisonnés. Ils ne sont relâchés qu’en échange d’un hommage de vassalité. En outre, Przemysl II est forcé de donner au duc de Wrocław la région de Wieluń [11]. À Kępno [12], le 15 février 1282, Przemysl conclut un accord avec Mestwin II, en vertu duquel la Poméranie de Gdańsk doit lui revenir après le décès de Mestwin.

Le 14 décembre 1283, à Poznań, Lutgarde est assassinée sur ordre de son mari, ce qui ternit la réputation du duc de Grande Pologne.

En 1285, il écrase une révolte d’une partie des nobles de son duché qui voulaient se rapprocher de la Silésie. La même année, il épouse Richezza de Suède , la fille de Valdemar 1er de Suède, qui lui donne une fille, Élizabeth Ryksa, qui deviendra l’épouse de Venceslas II, ensuite de Rodolphe de Habsbourg.

Le 23 novembre 1287, à Słupsk [13], Przemysł II et Mestwin II concluent une alliance avec Bogusław IV de Poméranie occidentale contre le Brandebourg et mettent sur pied un plan pour reprendre la Poméranie de Gdańsk au duc Wisław II de Rügen . Les relations de Przemysl II avec Henri IV le Juste se réchauffent et ce-dernier lui rend la région de Wieluń.

Henri IV le Juste décède le 23 juin 1290. Dans son testament, il offre le trône de Cracovie [14] à Przemysl. Celui-ci s’empare de la Petite Pologne [15] mais Ladislas 1er le Bref, le duc de Cujavie [16], reste le maître du duché de Sandomierz [17] qui normalement revient aussi au duc de Cracovie.

Venceslas II de Bohême revendique également le trône de Cracovie. La bourgeoisie allemande de Cracovie et beaucoup de petits nobles appuient les prétentions de Venceslas, qui en termes de sécurité, de prestige et d’espoir de développement économique offre plus que Przemysl II, mais avec le danger que la Pologne soit intégrée au Saint-Empire.

Menacé par Ladislas 1er le Bref et impopulaire à Cracovie, Przemysl II est contraint de signer un accord avec Venceslas II. Il lui abandonne la Petite Pologne ainsi que le duché de Sandomierz dont Ladislas le Bref s’est emparé.

Ne pouvant se résoudre à abandonner le trône, le 6 janvier 1293, à Kalisz [18], à l’initiative de l’archevêque Jakub Świnka, il conclut un accord avec Ladislas le Bref et son frère Casimir II de Łęczyca pour mener une action commune afin de reprendre la Petite Pologne au souverain de Bohême. En échange de leur soutien, Przemysl, qui n’a pas de fils, fait de Ladislas le Bref son héritier en Grande Pologne, en Petite Pologne et dans le duché de la Poméranie de Gdańsk. La même année, il épouse Marguerite, la fille du margrave de Brandebourg Albert III. Mestwin II décède le 25 décembre 1294 et Przemysl lui succède.

Le 26 juin 1295, à Gniezno [19], Jakub Świnka couronne Przemysl II roi de Pologne, sans attendre l’accord du pape et du Saint Empire.

Le 8 février 1296, Przemysl II est enlevé et assassiné par des sbires à la solde des margraves de Brandebourg car le nouveau roi, qui voulait réunifier tous les territoires polonais, était un obstacle à leur expansion territoriale vers l’est. Il est inhumé dans la cathédrale de Poznań [20].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Przemysl II/ Portail de la Pologne : Catégories  : Souverain de Pologne/ Duc de Grande Pologne/ Duc de Poméranie au XIIIe siècle

Notes

[1] La Grande Pologne est une région historique de la Pologne, située dans le centre ouest du pays, comportant une grande partie du secteur irrigué par le fleuve Warta et ses affluents, ainsi que le fleuve Noteć.

[2] Poznań est une ville de l’Ouest de la Pologne sur la Warta, capitale de la voïvodie de Grande-Pologne. Les origines de Poznań sont étroitement liées aux débuts de l’État polonais. Les premières bourgades slaves découvertes dans la région datent du 9ème siècle : un château fut alors construit sur Ostrów Tumski, île sur la Warta. Le développement de la ville débuta au temps du prince Mieszko 1er et du roi Boleslas le Vaillant, les premiers souverains polonais. Dès 968, un évêché y fut fondé. Poznań était alors un des deux centres clés de l’État polonais ; l’autre était Gniezno.

[3] La marche de Brandebourg est un ancien État du Saint Empire romain. Elle tire son nom de l’ancienne résidence des margraves à Brandebourg-sur-la-Havel. Fondée le 11 juin 1157, elle joue un rôle majeur dans l’histoire de l’Allemagne. La Bulle d’or de 1356 confirme le margrave au statut de prince électeur, lui permettant ainsi d’élire le roi des Romains. De ce fait, son margraviat devient plus connu sous le nom d’électorat de Brandebourg. Le territoire englobe la Vieille-Marche à l’ouest du fleuve Elbe, la Moyenne-Marche s’étendant entre l’Elbe et l’Oder, et la Nouvelle-Marche (l’ancien pays de Lubusz) dans l’est, ainsi que la Prignitz et l’Uckermark au nord. La dynastie des Hohenzollern obtient la souveraineté en 1415 et déplace la résidence au château de Berlin. Sous leur règne, le margraviat croît en puissance et s’étend territorialement. À partir de 1618, ils règnent également sur le duché de Prusse en union personnelle ; en 1701, l’État de Brandebourg-Prusse est érigé en royaume de Prusse. Le margraviat devient alors de fait une province

[4] Strzelce Krajeńskie est une ville de Pologne. Elle est le chef-lieu d’un district (powiat) appelée Powiat de Strzelce-Drezdenko et d’une gmina appelée gmina de Strzelce Krajeńskie et fait partie de la voïvodie de Lubusz. Elle se situe à environ 28 kilomètres au nord-est de Gorzów Wielkopolski (capitale de la voïvodie) et 140 kilomètres au nord-de Zielona Góra (siège de la diétine régionale).

[5] Drezdenko est une ville de Pologne. Elle se trouve dans le district (Powiat) de Strzelce-Drezdenko (powiat strzelecko-drezdenecki) qui fait partie de la voïvodie de Lubusz. Drezdenko est située sur la Noteć, à la frontière entre la Poméranie et la Grande-Pologne, 40 km à l’est de Gorzów Wielkopolski. Drezdenko est une des plus anciennes places fortes polonaises sur la frontière avec la Poméranie. Elle est mentionnée pour la première fois en 1092 dans la chronique de Gallus Anonymus sous le nom de Drzeń. Au 12ème siècle, elle devient le siège d’un castellan. Vers 1296, le Brandebourg s’empare de la ville. Les Polonais la récupèrent brièvement de 1309 à 1314. En 1317, une charte est remise à la ville. En 1356, elle devient un fief de la Pologne, passe aux mains des Chevaliers Teutoniques en 1405, est achetée par Frédéric II de Brandebourg en 1454.

[6] Le duché de Poméranie est un ensemble de principautés féodales apparues au 11ème siècle et restées pendant environ 5 siècles possession patrimoniale de la dynastie des Greifen (nom francisé en « Griffons »), mais rarement dirigées par un seul homme. Le duché a en effet le plus souvent été divisé entre différents lignages de la famille des Greifen : Szczecin, Wolgast, Barth, Darłowo, Demmin, Słupsk et Stargard. Selon les époques, il a été vassal de la Pologne, du Danemark, du Saint-Empire, plus particulièrement de la Saxe ou du Brandebourg. Malgré les bouleversements politiques survenus au cours de son histoire, son emplacement correspond à celui de l’actuelle région géographique de Poméranie, située de part et d’autre de l’estuaire de l’Oder, de la rivière Recknitz à l’ouest au delta de la Vistule à l’est.

[7] Gdańsk ou Dantzick en français, située sur la mer Baltique, est la 6ème ville de Pologne par sa population et la plus grande ville portuaire de ce pays.

[8] La Silésie est une région qui s’étend sur trois États : la majeure partie est située au sud-ouest de la Pologne, une partie se trouve au-delà de la frontière avec la République tchèque et une petite partie en Allemagne.

[9] Le Mecklembourg est une monarchie gouvernée par la maison de Mecklembourg jusqu’en 1918. Il trouve ses origines dans la tribu slave des Obodrites, qui peuple la région au moment de l’arrivée des colons allemands au 12ème siècle. À partir de leur château de Mecklembourg, les princes de la lignée de Niklot (mort en 1160) règnent sur la région. Le prince Albert II reçoit l’immédiateté impériale en 1348 et devient le premier duc de Mecklembourg.

[10] Legnica (autrefois Lignica) est une ville de la voïvodie de Basse-Silésie, en Pologne. Elle forme elle-même un powiat et est aussi le chef-lieu du powiat de Legnica dont elle ne fait pas partie.

[11] Wieluń est une ville du centre de la Pologne. Située dans la voïvodie de Łódź depuis 1999, elle était précédemment dans la voïvodie de Sieradz Fondée en 1217, la localité est fortifiée en 1281 et obtient le statut de ville en 1283. La cité prospère durant le Siècle d’or polonais.

[12] Kępno est une ville de Pologne. Elle est le chef-lieu d’un district (powiat) de la voïvodie de Grande-Pologne. La ville de Kępno est située dans le sud de la Grande-Pologne, à 80 km de Wrocław, à 60 km d’Ostrów Wielkopolski, à 70 km de Kalisz et à 75 km d’Opole.

[13] Słupsk est une ville de Pologne (voïvodie de Poméranie), au nord-est de la Poméranie et située à 150 km environ à l’ouest de Gdańsk et à 18 kilomètres de la mer Baltique. Słupsk est une ville-powiat et est le chef-lieu du powiat de Słupsk sans se trouver sur son territoire.

[14] Chef-lieu de la voïvodie de Petite-Pologne, elle est située à 300 km au sud de Varsovie, sur la Vistule. Datant du 7ème siècle, c’est une des villes les plus anciennes et les plus importantes de Pologne, dont le patrimoine architectural est très bien conservé. La ville historique se situe au pied de la colline du Wawel. Cracovie était, avant Varsovie, la capitale de la Pologne et elle est souvent considérée comme le véritable centre du pays avec ses traditions et son passé vieux de plus de 1 000 ans. Elle est le centre culturel et scientifique du pays, avec l’Université jagellonne de Cracovie, la deuxième plus ancienne université d’Europe centrale (1364, après celle de Prague fondée en 1348 ; celle de Varsovie date de 1816).

[15] La Petite-Pologne est une des régions historiques de Pologne. Située au sud-est du territoire de l’actuelle république de Pologne, elle avait une superficie triple de celle de la voïvodie qui aujourd’hui porte ce nom. Sa capitale est Cracovie. Le nom de Petite-Pologne provient d’une habitude polonaise. Lorsqu’un nouveau village est situé près d’un plus ancien, le nouveau prend le nom de l’ancien précédé du terme petit, l’ancien village étant lui-même précédé de grand.

[16] La Cujavie, ou Coujavie, ou Couïavie, est une région historique de la Pologne, bordée par la Vistule à l’est et la Noteć à l’ouest, par la Noteć et la Krówka au sud. Au début du Moyen Âge, la Cujavie faisait partie de la Grande-Pologne et se limitait principalement à la région de Kruszwica. Au 12ème siècle, l’influence politique des ducs locaux s’est étendue à une grande partie de la Mazovie. Grâce aux sols très fertiles et à la densité élevée des rivières, la région s’est développée très rapidement. L’histoire politique de la Cujavie est aussi compliquée que celle de la région voisine de Mazovie. Au 11ème siècle, Kruszwica devient le siège d’un évêché. Il est très vite supprimé mais vers 1123 un nouvel évêché est fondé à Włocławek qui devient la capitale de la région. En 1186 ou 1194, Mieszko III le Vieux s’empare de la région qu’il offre à son fils Boleslas qui devient duc de Cujavie. En 1195, à la mort de Boleslas, la Cujavie réintègre le duché de Mazovie. Vers 1231, Conrad 1er de Mazovie recrée le duché de Cujavie et l’offre à son fils Casimir 1er de Cujavie. Après sa mort en 1267, la Cujavie est divisée en deux parties (ayant pour capitales Inowrocław et Brześć Kujawski) sur lesquelles règneront ses successeurs.

[17] Le duché de Sandomierz, est un ancien duché de la Pologne médiévale, créé au début du 12ème siècle, par scission de la province séniorale, lors de la période de fragmentation de la Pologne. Sandomierz en est la capitale.

[18] Kalisz (en latin Calisia, en allemand Kalisch, en russe Калиш) est une ville de Pologne. Elle devient le siège d’un gouverneur (castellan) en 1136. En 1139, les premiers Juifs commencent à s’installer à Kalisz. Suite au démembrement féodal de la Pologne, la ville devient la capitale d’un duché en 1190. En 1233, Henri 1er le Barbu détruit l’ancien fort dans sa guerre contre Ladislas Odonic. Il fait reconstruire la ville et un nouveau fort. Boleslas le Pieux accorde les privilèges urbains (droit de Magdebourg) à Kalisz vers 1257. Le 16 août 1264, la communauté juive de Kalisz est la première à être gratifiée par Boleslas le Pieux de statuts particuliers, calqués sur les droits des Juifs du Saint Empire : liberté de culte, statut juridique distinct (permission de commercer et de pratiquer l’usure) et protection ducale (Charte de Kalisz). Après la réunification des territoires polonais par Ladislas 1er le Bref, Kalisz devient le chef-lieu d’une voïvodie en 1314. En 1343, Casimir III le Grand conclut à Kalisz un traité de paix avec les Teutoniques.

[19] Gniezno est une ville du centre-ouest de la Pologne, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Poznań. Gniezno était une ville importante à l’époque de la naissance de l’État polonais. Elle a été la première capitale de la Pologne. Elle est intimement associée aux débuts du christianisme en Pologne.

[20] La basilique-archicathédrale Saints-Pierre-et-Paul de Poznań est une église située à Poznań en Pologne. Dédiée à l’apôtre saint Pierre et à saint Paul de Tarse, elle est le siège de l’archidiocèse métropolitain de Poznań. Incendiée, démolie et reconstruite à plusieurs reprises, elle est actuellement de style néo-gothique. Son titre d’archicathédrale résulte de la bulle De salute animarum du 16 juillet 1821, par laquelle le pape Pie VII a élevé le diocèse de Poznań au rang d’archidiocèse métropolitain. La cathédrale est le lieu de sépulture de plusieurs souverains de Pologne