Mercure (mythologie)
dieu du commerce dans la mythologie romaine
Assimilé à l’Hermès grec, il devient également le dieu des voleurs, des voyages et le messager des autres dieux.
Ses attributs traditionnels sont la bourse, le plus souvent tenue à la main, le pétase [1], le caducée [2], des sandales ailées ainsi qu’un coq et/ou un bouc. Il était célébré le 15 mai en particulier lors des Mercuralia [3].
Le culte de Mercure est ancien et la tradition le faisait remonter aux lendemains de l’expulsion des Tarquins [4].
Le temple de Mercure fut construit en 495 av. jc dans le Circus Maximus [5], entre les collines de l’Aventin [6] et du Palatin [7]. Lieu particulièrement adapté pour adorer un dieu du commerce connu pour sa rapidité, car c’était un centre majeur du commerce et on y trouvait un hippodrome.
La situation du temple de Mercure placé entre l’Aventin tenu par la plèbe [8] et le Palatin, centre politique des patriciens [9], souligne son rôle en tant que médiateur. En tout état de cause, les circonstances de la fondation montrent que le culte de Mercure est dès lors lié au commerce et spécialement au ravitaillement.
Mercure n’appartenant pas au groupe des premières divinités romaines, il n’avait pas reçu de flamine [10]. On l’honorait cependant lors d’une fête importante, le 15 mai, les Mercuralia.
Mercure n’apparaît pas parmi les divinités di indigetes [11] de la religion romaine archaïque. Au moment de son assimilation avec le dieu grec Hermès, commençant vers le 4ème siècle avant l’ère commune, il réunit les fonctions des Dei Lucrii* ( [12]).
Enfin, Mercure est aussi un dieu psychopompe [13], qui conduit les âmes récemment mortes dans l’au-delà.
Selon la reprise romaine de la légende grecque d’Hermès, Mercure est le fils de Jupiter et de la nymphe [14] Maïa , fille de Atlas.
Il a eu plusieurs relations avec des déesses comme avec Vénus ou Chioné, ou avec Hersé. La plupart de ses enfants ont des caractéristiques sexuelles particulières avec Hermaphrodite , Pan ou Cupidon dans les traditions plus tardives.
Notes
[1] Le pétase est un chapeau rond de feutre ou de paille, à bord large, souple et plat dont se coiffaient principalement les voyageurs grecs. Un cordon, noué sous le menton ou derrière la tête, le maintenait en place.
[2] Le caducée est un des attributs du dieu Hermès dans la mythologie grecque, représenté comme une baguette de laurier ou d’olivier surmonté de deux ailes et entouré de deux serpents entrelacés. Le caducée sert à guérir les morsures de serpents et c’est pourquoi il en est orné.
[3] fête au cours de laquelle les marchands s’arrosaient la tête et leurs marchandises d’eau tirée de son puits sacré situé près de la Porta Capena. Comme le raconte Ovide, ceux-ci lui offraient alors de l’encens et le priaient de leur assurer des profits
[4] Les Tarquins sont une dynastie étrusque qui domine Rome avant la République. Les Tarquins règnent sur Rome de 616 à 509 av. jc. Le premier est nommé Tarquin l’Ancien et règne jusqu’à son assassinat en 579 av. jc. Servius Tullius assure l’intérim et règne jusqu’en 535 av. jc, date à laquelle il est renversé par Lucius Tarquinus.
[5] Le Circus Maximus, Grand Cirque ou parfois cirque Maxime (en italien, Circo Massimo) est un immense édifice public de Rome, situé dans la vallée de la Murcia entre le Palatin et l’Aventin, où étaient organisées des courses de chars. C’est le plus vaste et le plus ancien hippodrome de Rome. De nos jours, il se trouve dans le rione de Ripa et reste le théâtre de grands rassemblements (concerts, etc.).
[6] L’Aventin est l’une des sept collines de Rome, de toutes la plus méridionale, située entre le Tibre, le mont Cælius et le mont Palatin, de nos jours dans la zone urbaine qui porte son nom.
[7] Le mont Palatin est une des sept collines de Rome. Il occupe une position centrale dans l’ancienne Rome dont c’est une des parties les plus anciennes. Il donne sur le Forum Romain au nord et sur le Circus Maximus au sud. Sous l’Empire, le Palatin est occupé par d’imposantes demeures construites pour les empereurs, ce qui a donné naissance au mot « palais ». Leurs ruines occupent encore aujourd’hui une grande partie de la colline.
[8] La plèbe est une partie du peuple (populus) romain, c’est-à-dire les citoyens romains, distincts des esclaves. La plèbe ou les plébéiens se définit par opposition aux patriciens. Dans le langage courant, la plèbe désigne le peuple par opposition aux élites de pouvoir.
[9] Un patricien est durant la période romaine un citoyen qui appartient, par sa naissance, à la classe supérieure ancienne et traditionnelle, et par ce rang détient diverses prérogatives politiques et religieuses. La classe des patriciens se distingue à Rome du reste de la population dite plébéienne
[10] prêtre
[11] Les di indigetes étaient une catégorie de dieux de la Rome antique, qui s’opposait aux di novensides (ou novensiles) empruntés à d’autres peuples. Ils étaient les dieux d’origine de la religion et de la mythologie romaines primitives. Cette catégorisation est due au philologue allemand et spécialiste de l’histoire de Rome Georg Wissowa. Elle est aujourd’hui partiellement abandonnée.
[12] anciennes divinités du commerce, de l’échange et du profit
[13] En mythologie, un dieu psychopompe est un conducteur des âmes des morts (comme un guide ou un passeur). Beaucoup de croyances et de religions possèdent des esprits, des déités, des démons, des saints ou des anges qui ont la tâche d’escorter les âmes récemment décédées vers l’autre monde, comme le Paradis ou l’Enfer. Ils sont souvent associés à des animaux tels que les chevaux, les phoques, les corbeaux, les chiens, les chouettes, les moineaux, ou encore les dauphins. Chez certains peuples sibériens, un cheval sacrifié par le chaman sert également de psychopompe.
[14] Dans la mythologie grecque et romaine, les nymphes sont des divinités subalternes, membres d’un large groupe d’esprits de sexe féminin associé à la nature. De fait, les nymphes personnifient les activités créatives et productives de la nature. Elles sont quelquefois liées à un lieu ou un élément particulier, et pouvaient faire l’objet d’un culte local. Elles accompagnent parfois d’autres divinités, dont elles forment le cortège.