Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 8ème siècle > Abdallāh ibn Abd al-Malik

Abdallāh ibn Abd al-Malik

mercredi 27 septembre 2023, par lucien jallamion

Abdallāh ibn Abd al-Malik (vers 677-749/750)

Prince omeyyade

Fils du calife [1] Abd Al-Malik ibn Marwān, général et gouverneur d’Égypte.

Abdallāh grandit à la capitale du Califat, Damas [2]. Durant sa jeunesse, il accompagne son père dans plusieurs campagnes. Il conduit sa première campagne la première fois en 700/701, en représailles des attaques du général byzantin Héraclius (frère de Tibère III) .

Lors de cette expédition, il capture la forteresse frontalière de Théodosiopolis [3] et mène des raids en Arménie Mineure [4]. En 701, il est envoyé, aux côtés de son oncle Muḥammad ibn Marwān , en Irak [5] pour aider Al-Hajjaj ben Yusef à soumettre la rébellion d’ Abd er-Rahman ibn Mohammed ibn el-Achath .

L’année suivante, les provinces arméniennes byzantines à l’est de l’Euphrate [6], récemment conquises par Muḥammad ibn Marwān, se soulèvent et la révolte gagne une grande partie de l’Arménie. En 703, Abdallāh conquiert Mopsueste [7] en Cilicie [8], qu’il re-fortifie comme la place forte majeure du Califat dans la région, et conduit alors la répression de la révolte arménienne avec son oncle Muḥammad.

À la fin de l’année 704, cependant, il est rappelé d’Arménie pour devenir gouverneur d’Égypte, succédant ainsi à son oncle Abd al-Azīz ibn Marwān. Son mandat est marqué par ses efforts pour affirmer le contrôle du gouvernement califal sur la province aux dépens des élites locales : il congédie les personnes mandatées par son oncle et ordonne que les affaires du gouvernement soient faites en arabe plutôt qu’en copte.

Son mandat est cependant terni par la première famine sous le contrôle islamique et par des accusations de corruption et de détournement de fonds publics. Il est rappelé en 708-709 et ses biens confisqués par le calife.

Rien n’est connu de lui après cet épisode, hormis la mention par Al-Yaqubi qu’il est exécuté par crucifixion par le premier calife abbasside [9] Al-Saffah, à Al-Hira [10] en 749/750.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Abdallah ibn Abd al-Malik »

Notes

[1] Le terme calife, est une romanisation de l’arabe khalîfa, littéralement « successeur » (sous-entendu du prophète), titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 et, pour les sunnites, jusqu’à l’abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les ibadites ne reconnaissent plus aucun calife depuis 657. L’autorité d’un calife s’étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants, titre aboli chez les chiites après la mort d’Ali. Les critères de choix sont différents entre les chiites et les sunnites mais le porteur du titre a pour rôle de garder l’unité de l’islam et tout musulman lui doit obéissance : c’est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.

[2] Damas est l’une des plus anciennes villes continuellement habitées. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au 4ème millénaire av. jc). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse, et plusieurs fois dans les Livres des Rois et des Prophètes. Damas connut l’influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du 12ème siècle av. jc à 734 av. jc, elle est la capitale du royaume d’Aram-Damas. Elle fut l’un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d’Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l’année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd’hui dans le quartier chrétien de Bab Touma). En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l’adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l’empire musulman durant près d’un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la mer Méditerranée et l’Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l’Inde).

[3] Erzurum ou Erzéroum est une ville d’Anatolie orientale (ancienne Arménie occidentale), en Turquie. Préfecture de la province du même nom

[4] L’Arménie Mineure ou Arménie Inférieure, également Petite-Arménie couvre les régions autrefois peuplées d’Arméniens situées à l’ouest et au nord-ouest du royaume d’Arménie. Cette couverture géographique a quelque peu varié avec le temps. Durant l’Antiquité, l’Arménie Mineure connaît une lignée arménienne de rois, ultérieurement remplacés par des rois désignés par Rome, dont le dernier est Aristobule ; la région est alors annexée à l’Empire romain.

[5] L’histoire de l’Irak commence avec la Mésopotamie ; la région abrite quelques-unes des plus anciennes civilisations du monde, Sumer, Assyrie, Babylone. Les vallées du Tigre et de l’Euphrate appartiennent ensuite à une succession d’empires qui lui sont étrangers : empires perse achéménide, grec (Alexandre le Grand suivi des Séleucides), Parthes, Sassanides. À l’époque pré-islamique, cette région porte le nom de Khvarvaran, qui est une des provinces de l’empire Sassanide. Le nom Irak dérive du terme persan Erak, qui signifie « bas-Iran ». Conquis par les Arabes sous les Omeyyades, l’Irak est, un temps, le centre du monde musulman sous les Abbassides. L’Irak redevient ensuite un champ de bataille entre les empires du Moyen-Orient, jusqu’à la conquête britannique en 1918, qui en fait un État souverain sous mandat anglais.

[6] L’Euphrate est un fleuve d’Asie de 2 780 km de long. Il forme avec le Tigre dans sa partie basse la Mésopotamie. Son débit est particulièrement irrégulier puisque plus de la moitié de son flux s’écoule de mars à mai et que le débit peut tomber à 300 m3/s contre un débit moyen de 830 m3/s à l’entrée en Syrie. En période de crue, il peut atteindre 5 200 m3/s pouvant provoquer de graves inondations. Les deux branches mères de l’Euphrate naissent sur le haut-plateau anatolien : celle de l’ouest, ou Karasu, naît près d’Erzurum, dont elle traverse la plaine ; celle de l’est, le Murat, se forme au Nord du lac de Van, sur les flancs d’un contrefort occidental de l’Ararat. Il traverse ensuite la zone de piémont, zone aride partagée entre la Syrie et l’Irak. Arrivé aux environs de Ramadi en Irak, il entre dans la plaine fertile de Mésopotamie, passant par Fallujah à proximité de Bagdad, et puis à environ 1 km à l’ouest des ruines de Babylone. Il rejoint le Tigre dans le sud-est du pays à Qurna à environ 100 km au nord-ouest de Bassorah pour former le Chatt-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

[7] Mopsueste est une ville antique de Cilicia Campestris (plus tard la province de Cilicia Secunda) sur le Pyramos (l’actuel Ceyhan Nehri), un fleuve situé à 20 km de l’actuelle Adana (l’antique Antioche de Cilicie). La ville s’est appelée Misis, et depuis les années 1960, elle s’appelle Yakapinar.

[8] La Cilicie est une ancienne province romaine située dans la moitié orientale du sud de l’Asie Mineure en Turquie. Elle était bordée au nord par la Cappadoce et la Lycaonie, à l’est par la Pisidie et la Pamphylie, au sud par la Méditerranée et au sud-est par la Syrie. Elle correspond approximativement aujourd’hui à la province d’Adana : région comprise entre les monts Taurus, les monts Amanos et la Méditerranée. Vers 27, sous l’empereur Tibère, la Cilicie est rattachée à la province de Syrie. Certaines parties de la région restent néanmoins dirigée par des souverains locaux jusqu’à l’annexion complète par Vespasien en 74. La province est suffisamment importante pour qu’un proconsul y soit nommé.

[9] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.

[10] Al-Hîra est une ville d’Irak située sur la rive droite de l’Euphrate à 18 km au sud-est de Nadjaf. Al-Hîra est déjà une ville assez importante avant l’ère islamique. C’est à l’origine un campement militaire. Des populations arabes poursuivent une migration vers le Proche-Orient depuis des siècles. La population locale, principalement araméenne (Beth Aramayè), comporte bien avant l’islam de bonnes proportions d’arabes. Les Sassanides appellent Arabistan le sud de l’Irak, l’île (Gzîrta en syriaque, al-Jazirâ en arabe, ou localement Djezirzh). L’un des premiers royaumes arabes en dehors de l’Arabie s’établit à Al-Hîra. La dynastie locale des Lakhmides, vassale des Sassanides depuis Shapur II, a pour mission de protéger l’empire Sassanide des incursions des autres tribus arabes. Elle devient la capitale des Lakhmides au 5ème et 6ème siècles.Al-Hîra1 est une ville d’Irak située sur la rive droite de l’Euphrate à 18 km au sud-est de Nadjaf. Al-Hîra est déjà une ville assez importante avant l’ère islamique. C’est à l’origine un campement militaire. Des populations arabes poursuivent une migration vers le Proche-Orient depuis des siècles. La population locale, principalement araméenne (Beth Aramayè), comporte bien avant l’islam de bonnes proportions d’arabes. Les Sassanides appellent Arabistan le sud de l’Irak, l’île (Gzîrta en syriaque, al-Jazirâ en arabe, ou localement Djezirzh). L’un des premiers royaumes arabes en dehors de l’Arabie s’établit à Al-Hîra. La dynastie locale des Lakhmides, vassale des Sassanides depuis Shapur II, a pour mission de protéger l’empire Sassanide des incursions des autres tribus arabes. Elle devient la capitale des Lakhmides au 5ème et 6ème siècles.