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Abd al-Azīz ibn Marwān

dimanche 24 octobre 2021, par ljallamion

Abd al-Azīz ibn Marwān (mort en 705)

Membre de la dynastie omeyyade-Gouverneur d’Égypte de 685 à 705

Fils du calife [1] Marwān 1er et père du calife Umar II. Sa femme Umm Asim Layla bint Asim est la petite fille du second calife Omar ibn al-Khattâb.

Abd al-Azīz est principalement connu pour son mandat de 20 ans comme wali [2] d’Égypte. Il est nommé à ce poste par son père Marwān 1er immédiatement après que les Omeyyades [3] aient repris le contrôle de la province lors de la guerre civile les opposant à Ibn al-Zubayr, et le garde jusqu’à sa mort. Il jouit d’une grande autonomie dans sa gouvernance de l’Égypte, et fait office, de facto, de vice-roi du pays.

Il s’avère être un gouverneur capable et son mandat est une période de paix et de prospérité, marqué par son attitude conciliante et coopérative envers les jund [4].

Au cours de son mandat, Abd al-Azīz se repose sur eux plutôt que sur les Syriens [5], qui sont ailleurs les principaux piliers du régime omeyyade. Il gouverne de Fostat [6], ne quittant la ville que pour 2 visites à la cour califale à Damas [7] et 4 visites à Alexandrie [8], bien que quand la peste frappe Fostat en 690, il déménage le siège de son gouvernement dans la ville voisine Helwan [9]. Abd al-Azīz supervise également la conquête musulmane d’Afrique du Nord, et nomme d’ailleurs Musa ibn Nusayr à son poste de gouverneur d’Ifriqiya [10].

Marwān 1er désigne Abd al-Azīz comme son second héritier après son frère aîné Abd Al-Malik. Abd Al-Malik, cependant, souhaite que son fils, le futur Al-Walīd 1er lui succède, et persuade Abd al-Azīz de ne pas protester. Finalement, Abd al-Azīz meurt peu de temps avant Abd Al-Malik.

Abd al-Azīz espère cependant que son propre fils aîné, al-Asbagh lui succède comme gouverneur d’Égypte, faisant de cette province un apanage héréditaire de sa famille, mais son fils meurt quelques mois avant lui. C’est le fils d’Abd Al-Malik, Abdallāh , qui finalement lui succède. Il mène alors une politique qui vise à restaurer le contrôle califal sur la province et, retirer toute trace de l’administration d’Abd al-Aziz . Les descendants d’ʿAbd al-Azīz restent tout de même influents dans les affaires égyptiennes jusqu’au début de la période abbasside [11].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Abd al-Aziz ibn Marwan »

Notes

[1] Le terme calife, est une romanisation de l’arabe khalîfa, littéralement « successeur » (sous-entendu du prophète), titre porté par les successeurs de Mahomet après sa mort en 632 et, pour les sunnites, jusqu’à l’abolition de cette fonction par Mustafa Kemal Atatürk en 1924. Les ibadites ne reconnaissent plus aucun calife depuis 657. L’autorité d’un calife s’étend sur un califat. Il porte aussi le titre de commandeur des croyants, titre aboli chez les chiites après la mort d’Ali. Les critères de choix sont différents entre les chiites et les sunnites mais le porteur du titre a pour rôle de garder l’unité de l’islam et tout musulman lui doit obéissance : c’est le dirigeant de l’oumma, la communauté des musulmans.

[2] gouverneur

[3] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[4] les chefs des colons arabes locaux

[5] La Syrie fut occupée successivement par les Cananéens, les Phéniciens, les Hébreux, les Araméens, les Assyriens, les Babyloniens, les Perses, les Grecs, les Arméniens, les Romains, les Nabatéens, les Byzantins, les Arabes, et partiellement par les Croisés, par les Turcs Ottomans et enfin par les Français à qui la SDN confia un protectorat provisoire pour mettre en place, ainsi qu’au Liban, les conditions d’une future indépendance politique.

[6] Fostat, aussi appelée Fustat ou al-Fustat fut la première capitale arabe de l’Égypte. La ville fut fondée par le général Amru ben al-As à la suite de la conquête de l’Égypte par les Arabes en 641. C’est là que la première mosquée du pays et de l’Afrique fut bâtie. La ville-camp de Fostat est fondée sur l’emplacement d’une ancienne forteresse byzantine, appelée Babylone. Fostat était aux temps des dynasties omeyyades (661-750) et abbassides (750-1050) un camp fortifié, misr. Misr al-Fustat ou Fustat-Misr Elle connut son apogée au 12ème siècle. La ville était le centre du pouvoir administratif de l’Égypte jusqu’en 1168, lorsqu’elle fut incendiée par son propre vizir, Shawar, qui voulait empêcher les croisés de piller ses richesses. Ce qui subsistait de la ville fut alors incorporé au Caire voisin.

[7] Damas est l’une des plus anciennes villes continuellement habitées. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au 4ème millénaire av. jc). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse, et plusieurs fois dans les Livres des Rois et des Prophètes. Damas connut l’influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du 12ème siècle av. jc à 734 av. jc, elle est la capitale du royaume d’Aram-Damas. Elle fut l’un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d’Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l’année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd’hui dans le quartier chrétien de Bab Touma). En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l’adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l’empire musulman durant près d’un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la mer Méditerranée et l’Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l’Inde).

[8] Alexandrie est une ville en Égypte. Elle fut fondée par Alexandre le Grand en -331 av. jc. Dans l’Antiquité, elle a été la capitale du pays, un grand centre de commerce (port d’Égypte) et un des plus grands foyers culturels hellénistiques de la mer Méditerranée centré sur la fameuse bibliothèque, qui fonda sa notoriété. La ville d’Alexandrie est située à l’ouest du delta du Nil, entre le lac Maréotis et l’île de Pharos. Cette dernière était rattachée à la création de la ville par l’Heptastade, sorte de digue servant aussi d’aqueduc, qui a permis non seulement l’extension de la ville mais aussi la création de deux ports maritimes.

[9] Helwan est une ville d’Égypte sur le bord du Nil, face aux ruines de Memphis.

[10] L’Ifriqiya, est une partie du territoire d’Afrique du Nord pour la période du Moyen Âge occidental, qui correspond aux provinces d’Afrique romaine dans l’Antiquité tardive. Le territoire de l’Ifriqiya correspond aujourd’hui à la Tunisie, à l’est du Constantinois (est de l’Algérie) et à la Tripolitaine (ouest de la Libye). C’est sous ce nom que ce territoire est connu au moment de l’arrivée des Arabes musulmans et de la résistance qui leur est opposée par les populations berbères païennes, chrétiennes ou juives. Le continent, qui était auparavant nommé « Libye » par Hérodote tire son nom de cette dénomination que les Romains imposèrent par leur conquête.

[11] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.