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Jean Kaloian dit Kaloyan

vendredi 21 avril 2023, par ljallamion

Jean Kaloian dit Kaloyan (1170-1207)

Tsar de l’empire bulgare entre 1197 et 1207

Tsar [1] du Regnum Bulgarorum et Valachorum [2]) appelé aujourd’hui Second empire bulgare ou encore Royaume Bulgaro-Valaque [3].

Frère d’Ioan Asen 1er et de Pierre IV , fondateurs de la dynastie des Asénides [4], il est envoyé comme otage à Constantinople [5], d’où il s’échappe et rentre en Bulgarie vers 1189. Après l’assassinat d’Ioan Asen 1er, il rejoint son frère Pierre comme co-tsar du pays, et après la mort de Pierre en 1197, il reste le seul souverain.

Il a suivi une politique hostile à l’Empire byzantin [6] en faisant flèche de tout bois : ainsi, il obtînt l’allégeance d’Ivanko, assassin d’Ioan Asen, qui avait été récompensé par les Byzantins par le poste de thémarque [7] de Philippopolis [8].

En 1199, le pape Innocent III l’invite à unir l’Église bulgare et valaque à l’Église catholique. Il répond à cette demande en 1202, en échange du titre de tsar pour lui et de la nomination du patriarche de Tarnovo [9] comme archevêque-primat de l’Église bulgaro-valaque. Le pape, qui ne voulait pas faire une telle concession, envoya un cardinal, qui l’a simplement reconnu comme rex Bulgarorum et Blachorum, tandis que le basileus [10] byzantin Alexis III Ange le reconnaît comme tsar et lui promet de reconnaître au métropolite [11] de Tàrnovo le titre de patriarche de l’Église bulgare et valaque.

En 1204, la 4ème croisade [12] aboutit à la prise de Constantinople par les croisés et à la fondation de l’Empire latin d’Orient [13]. Baudouin VI de Hainaut en devient l’empereur, et décide de conquérir les anciennes terres de l’Empire byzantin, y compris le Regnum Bulgarorum et Valachorum. Le conflit qui s’annonçait était attendu par l’aristocratie grecque en Thrace [14], mécontente des croisés, qui offrit sa soumission à Kaloyan.

Le 14 avril 1205, l’armée de celui-ci surprend la cavalerie latine dans le nord d’Andrinople  [15] et vainc l’armée de la 4ème croisade. L’empereur Baudouin est capturé, le comte Louis de Blois est tué, et le Doge de Venise [16] Enrico Dandolo, qui survit à la bataille, ramène précipitamment les restes de l’armée à Constantinople, mais meurt d’épuisement durant cette retraite. Dans la même campagne, Kaloyan conquiert Serres et Philippopolis, et aussi une grande partie des territoires latins en Thrace et Macédoine.

Kaloyan est assassiné le 8 octobre 1207 pendant le siège de Thessalonique [17], par le chef de ses mercenaires Coumans [18], Manastar. Les Grecs ne manquent pas d’attribuer sa mort soudaine à un miracle réalisé par saint Démétrios le patron de la ville.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Kaloyan of Bulgaria »

Notes

[1] Le mot tsar désigne un souverain de Russie (de 1547 à 1917), de Bulgarie (de 893 à 1422), et de Serbie (de 1346 à 1371).

[2] royaume des Bulgares et des Valaques

[3] Le Second Empire bulgare était une monarchie médiévale des Balkans, nommée dans les documents de son temps Regnum Bulgarorum et Blachorum (et son souverain rex Bulgarorum et Blachorum : « roi des Bulgares et des Valaques »), mais que l’historiographie moderne bulgare et, à sa suite, internationale, désignent comme « Second État Bulgare » ou, plus simplement « Bulgarie ». En fait, cet État multiethnique s’étendait non seulement sur l’actuelle Bulgarie (sauf le littoral) mais aussi sur l’actuelle Roumanie (Valachie), en Macédoine, Grèce septentrionale et Serbie orientale.

[4] Les Assénides forment une dynastie fondée en 1189 par Ivan Asen 1er et qui règne sur la Bulgarie, la Macédoine, le nord de la Grèce et le sud de la Roumanie jusqu’en 1280, au début du Second Empire bulgare.

[5] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes

[6] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[7] Les thèmes ont constitué des divisions administratives de l’Empire byzantin.

[8] Plovdiv

[9] Veliko Tarnovo est une ville du centre nord de la Bulgarie, et le centre de la province du même nom. Elle est célèbre pour avoir été la capitale historique du Second Empire Bulgare jusqu’à sa chute le 17 juillet 1393.

[10] Basileus signifie « roi » en grec ancien. L’étymologie du mot reste peu claire. Si le mot est originellement grec mais la plupart des linguistes supposent que c’est un mot adopté par les Grecs à l’âge du bronze à partir d’un autre substrat linguistique de Méditerranée orientale, peut-être thrace ou anatolien.

[11] Métropolite est un titre religieux porté par certains évêques des Églises d’Orient. À l’origine, le métropolite est l’évêque d’une capitale de province (métropole) romaine investi de la charge de présidence des conciles ou synodes provinciaux. Dans l’Église d’Occident, on prit l’habitude de dire « métropolitain » pour désigner un archevêque assurant un rôle de coordination entre les évêques titulaires des sièges qui composent la province ecclésiastique. En Orient on utilise le terme de métropolite qui, au cours de l’histoire, est souvent synonyme d’archevêque.

[12] La quatrième croisade est une campagne militaire qui fut lancée de Venise en 1202. Levée à l’origine en vue de reconquérir les lieux saints sous domination musulmane, elle aboutit en fait à la prise et au pillage de la ville chrétienne de Constantinople par les croisés, et à la fondation de l’Empire latin de Constantinople qui dura de 1204 à 1261.

[13] L’Empire latin de Constantinople ou Empire latin d’Orient est un État fondé en avril 1204 sur le territoire de l’Empire byzantin à la suite de la quatrième croisade et la chute de Constantinople aux mains des croisés latins. Il se maintient jusqu’à la reconquête de la ville par l’empereur Michel Paléologue, restaurateur de l’Empire byzantin, en 1261

[14] La Thrace désigne une région de la péninsule balkanique partagée entre la Grèce, la Bulgarie et la Turquie ; elle doit son nom aux Thraces, la peuplade qui occupait la région dans l’Antiquité. Au 21ème siècle, la Thrace fait partie, à l’ouest, de la Grèce, Thrace occidentale, au nord, de la Bulgarie et, à l’est, de la Turquie, Thrace orientale.

[15] Edirne (autrefois Andrinople ou Adrianople) est la préfecture de la province turque du même nom, limitrophe de la Bulgarie et de la Grèce. Elle est traversée par la Maritsa (Meriç en turc).

[16] Le doge de Venise était le magistrat en chef et le dirigeant de la république de Venise entre 726 et 1797. Les doges étaient élus à vie par l’aristocratie de la cité-État. Il incarne de manière symbolique le bon fonctionnement de l’État.

[17] Thessalonique ou Salonique est une ville de Grèce, chef-lieu du district régional du même nom, située au fond du golfe Thermaïque. Aujourd’hui, elle est la capitale de la périphérie (région) de Macédoine centrale en Macédoine grecque mais aussi celle du diocèse décentralisé de Macédoine-Thrace.

[18] Les Coumans désignent les Turcs kiptchaks (Kaptchaks ou Qiptchaqs) de la région du fleuve Kouban. Ils étaient appelés en russe Polovtses (« de couleur fauve »). Peuple turcophone semi-nomade, les Kiptchaks occupèrent un vaste territoire qui s’étendait du nord de la mer d’Aral jusqu’à la région au nord de la mer Noire. En 888, les Coumans, alors établis entre la Volga et le fleuve Oural, avaient chassé les Petchenègues de ces territoires. Au 11ème siècle, ils se répandirent sur la steppe pontique entre le Dniepr, le Don, la Volga et le fleuve Oural (Iaïk), puis ils ont occupé une partie de l’Ukraine actuelle au 12ème siècle en affrontant la Rus’ de Kiev. Au 11ème siècle, ils se sont répandus dans les territoires peuplés de Valaques, qui formeront plus tard la Moldavie, la Valachie et la Transylvanie. De là, ils continuèrent leurs campagnes dans l’Empire byzantin, dans le royaume de Hongrie, en Serbie et dans l’Empire bulgare, soit comme pillards, soit s’engageant comme mercenaires. La plus grande partie d’entre eux passa en Hongrie, où ils s’établirent dans la région appelée depuis Coumanie.