Geoffroy II Plantagenêt ou Geoffroy II de Bretagne (1158-1187)
Fils du roi d’Angleterre, Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine, duchesse d’Aquitaine [1], il devint duc de Bretagne [2] au nom de sa fiancée, Constance de Bretagne, en 1169.
Le duc de Bretagne Conan IV avait pu arracher le pouvoir à son tuteur Eon de Porhoët ou Eudon II de Porhoët grâce à l’appui du roi d’Angleterre. Mais cette rivalité comme l’intervention brutale d’Henri II provoquèrent les révoltes successives de beaucoup de ses vassaux sous la conduite d’Eon et des princes du Léon [3]. Proclamé duc en 1156, il dut abdiquer en 1166 quand Henri II Plantagenêt envahit la Bretagne à la tête d’une armée et dévasta les villes insurgées. Pour mieux contrôler la Bretagne, Henri II fiança deux enfants, son fils Geoffroy et l’héritière Constance, fille de Conan IV. Henri II se fit reconnaître comme gardien du duché jusqu’à la majorité de Geoffroy.
Leur mariage eut lieu en juillet 1181, mais le pouvoir effectif de Geoffroy fut bref, car il mourut à 28 ans en 1186 dans un tournoi à la cour de France où il s’était réfugié après s’être rebellé contre son père le roi Henri II. Il eut le temps de faire rédiger en 1185 par une assemblée de juriste un texte juridique, “l’Assise au Comte Geoffroy” qui visait à limiter la division des grands fiefs, ce qui lui valut la faveur des barons. Il mourut des blessures reçues dans un tournoi le 19 août 1186. Il fut inhumé dans la cathédrale Notre-Dame de Paris [4].
Il laissait 2 très jeunes enfants, Aliénor et Arthur 1er de Bretagne, fils posthume destiné à hériter du duché. Le nouveau roi d’Angleterre, Richard Cœur de Lion, continua la politique paternelle de sujétion de la Bretagne et s’empara de la duchesse en 1197 à Carhaix [5]. Une réaction des Bretons mit son armée en déroute. C’est pourquoi, Arthur de Bretagne fut confié au roi de France, Philippe Auguste pour assurer sa sécurité. Aliénor prisonnière de Jean sans terre mourut en 1241.
Constance se maria en 3ème noces avec Guy de Thouars.
Notes
[1] Le duché d’Aquitaine est constitué en 675, à la mort de Childéric II. Il se reconstitue au 9ème siècle, comme héritier du royaume d’Aquitaine attribué à Pépin 1er d’Aquitaine (mort en 838). Il fut ensuite l’objet de luttes entre les comtes d’Auvergne, de Toulouse et de Poitiers. Le duc d’Aquitaine était l’un des six pairs laïcs primitifs. L’Aquitaine a regroupé au fil des temps différents territoires. Pendant le règne d’Aliénor d’Aquitaine, Poitiers était la résidence habituelle des ducs.
[2] Le Duché de Bretagne est un duché féodal qui a existé de 939 à 1547. Son territoire, partie de celui de l’ancienne Armorique, correspond à la région Bretagne actuelle avec une grande partie du département de la Loire-Atlantique où se trouvent la ville de Nantes et l’ancien pays de Retz. Le duché s’est trouvé, au fil des siècles, dans les zones d’influence du duché de Normandie, du royaume de France et du royaume d’Angleterre. À plusieurs reprises, les ducs ont essayé de se détacher de ces influences. Succédant au royaume de Bretagne, le duché naît en 936, en plein cœur de l’occupation de la Bretagne par les troupes viking du chef Incon. Alain Barbetorte, petit-fils du dernier roi de Bretagne Alain 1er Le Grand, libère le pays du joug normand et devint alors le premier duc de Bretagne. Pendant près de trois siècles, du 10ème siècle au 12ème siècle, les grandes maisons comtales bretonnes (Nantes, Rennes, Cornouaille) se disputent ardemment le pays breton et finissent par posséder le duché les unes après les autres.
[3] La vicomté de Léon, dans le nord-ouest de la Bretagne, a existé depuis au moins le milieu du 11ème siècle et a disparu à la fin du 13ème siècle. Son territoire correspondait peu ou prou avec celui de l’évêché de Léon et à la majeure partie de l’ancien pays de Léon, dénommé alors comté de Léon avant la partition de 1176 qui donne naissance à la vicomté de Léon et, au profit d’une branche cadette, à la seigneurie de Léon
[4] La cathédrale Notre-Dame de Paris, communément appelée Notre-Dame, est l’un des monuments les plus emblématiques de Paris et de la France. Elle est située sur l’île de la Cité et est un lieu de culte catholique, siège de l’archidiocèse de Paris, dédiée à la Vierge Marie. Commencée sous l’impulsion de l’évêque Maurice de Sully, sa construction s’étend sur plus de 2 siècles, de 1163 au milieu du 14ème siècle.
[5] Carhaix-Plouguer est une commune française du département du Finistère, en région Bretagne. C’est une ville bretonne du Poher. Dès l’époque romaine, Vorgium (Carhaix) a été un véritable carrefour, les Annales de Lausanne en 818 dénomment même Carhaix (où Louis Le Pieux et son ost (= armée) aurait séjourné à cette date) Corophesium (= carrefour) en raison de sa position centrale dans l’ouest de la péninsule armoricaine : huit voies romaines sortaient de Carhaix allant, en tenant compte des embranchements, dans 12 directions différentes.