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L’histoire pour le plaisir

Julia Drusi Caesaris Filia

samedi 18 février 2023, par ljallamion

Julia Drusi Caesaris Filia (5 ap. jc-43)

Fille de Julius Caesar Drusus et de Livilla et petite-fille de l’empereur Tibère.

À l’époque de la mort d’Auguste en 14, Julia était malade. Avant de mourir, Auguste demanda à sa femme Livie si elle était rétablie.

En 20, Julia épousa son cousin Nero Iulius Caesar, le fils de Germanicus et d’Agrippine l’Aînée. Le mariage semble avoir été malheureux et fut une victime des machinations de Séjan qui exploita son intimité avec Livilla pour manigancer contre la famille de Germanicus.

Plus tard, en 29, en raison des intrigues de Séjan et sur l’insistance de Tibère, Nero et Agrippine furent accusés de trahison. Nero fut déclaré ennemi public par le sénat et enchaîné dans une litière fermée. Il fut emprisonné sur l’île de Ponza [1]. L’année suivante il fut exécuté ou poussé au suicide.

Dion Cassius signale que Julia fut fiancée à Séjan, ce qui fut démenti par  [2] dont l’autorité doit être préférée. Séjan fut condamné et exécuté sur ordre de Tibère le 18 octobre 31.

En 33, Julia épousa Gaius Rubellius Blandus, un chevalier qui fut consul suffect [3] en 18 et plus tard proconsul [4] d’Afrique [5].

Autour de 43, un agent de la femme de l’empereur Claude, Messaline, l’accusa faussement d’inceste et d’immoralité.

L’empereur, son oncle Claude, sans lui laisser l’occasion de se défendre, la fit exécuter. Sa parente Pomponia Graecina porta le deuil pendant 40 ans en acte de résistance à l’empereur.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Christian Settipani, Continuité gentilice et Continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l’époque impériale, Linacre College, Oxford University, coll. « Prosopographica & Genealogica », 2000, 597 p. (ISBN 1-900934-02-7)

Notes

[1] L’île Ponza fait partie de l’archipel des îles Pontines dans la Mer Tyrrhénienne, à 33 km à l’ouest du Mont Circé. L’île de Ponza a servi depuis l’empire romain de prison dorée. Le pape Silvère y fut exilé au 6ème siècle. Il en est d’ailleurs le saint patron

[2] 526

[3] Parfois, un consul décède ou démissionne avant la fin de son mandat de douze mois. Le consul restant rétablit la collégialité par l’élection intermédiaire si le délai restant le permet ou par la désignation directe d’un consul suffectus (du participe passé du verbe sufficere, « remplacer »). Ce consul entre en fonction immédiatement, il a les mêmes privilèges et les mêmes pouvoirs que le consul remplacé mais il n’est en charge que pour la durée du mandat qui reste à couvrir. Enfin, le consul suffect ne donne pas son nom à l’année, à l’inverse du consul dit ordinaire.

[4] La fonction de proconsul dans la Rome antique correspond à la notion actuelle de gouverneur. Étymologiquement, ce terme vient du préfixe latin pro, à la place de, et consul. Le premier cas de proconsulat historiquement cité par Denys d’Halicarnasse date de 464 av. jc, lorsque Titus Quinctius Capitolinus Barbatus reçut le pouvoir de diriger une armée (imperium) pour aller au secours d’un consul assiégé. Il s’agit alors d’une solution improvisée sous la pression des événements. La fonction réapparaît avec l’agrandissement de la République romaine au 4ème siècle av. jc, lorsqu’un consul doit finir une campagne militaire ou doit gouverner un territoire au-delà de la durée normale de son mandat de consul (un an). Son pouvoir (imperium consulaire) est alors prolongé, en général pour une durée d’un an et toujours sur un territoire précis, le plus souvent une province. Le terme « proconsul » tient au fait que son titulaire exerçait un pouvoir consulaire ; cependant, tous les proconsuls n’étaient pas forcément d’anciens consuls.

[5] L’Afrique ou Afrique proconsulaire, est une ancienne province romaine qui correspond à l’actuelle Nord et sud Est Tunisien, plus une partie de l’Algérie et de la Libye actuelle. La province d’Afrique est créée en 146 av. jc, après la destruction de Carthage, au terme de la 3ème guerre punique ; ayant Utique pour capitale, elle est séparée du royaume de Numidie par une ligne de démarcation, la fossa regia. En 46 av. jc, Rome annexe la Numidie avec le nom de « nouvelle province d’Afrique » (Africa Nova) pour la distinguer de la première (Africa Vetus). Vers 40-39 av. jc, les deux provinces sont réunies dans la province dite d’Afrique proconsulaire ; ayant Carthage pour capitale, elle s’étend, d’ouest en est, de l’embouchure de l’Ampsaga (auj. l’Oued-el-Kebir, en Algérie) au promontoire de l’Autel des frères Philènes (auj. Ras el-Ali, en Libye). En 303, celle-ci est divisée par Dioclétien en trois provinces : la Tripolitaine, la Byzacène et l’Afrique proconsulaire résiduelle, aussi appelée Zeugitane.