Fils de l’historien Dinon de Colophon à qui l’on doit une Histoire de la Perse, il fut d’abord l’élève du philosophe Aristote de Cyrène qui enseignait peut-être à Athènes. Il devient par la suite l’élève du philosophe Stilpon à Mégare [1]. Il entama un long séjour en Grèce au temps de la conquête macédonienne et commença à recueillir le témoignage des soldats, officiers, ambassadeurs, techniciens, marchands et voyageurs qui avaient accompagné Alexandre ou avaient eu des rapports avec les Perses. Vers 320 il publia les premiers tomes de son Histoire d’Alexandre qui a notamment inspiré Diodore de Sicile, Quinte-Curce et Trogue Pompée, auteurs de la Vulgate d’Alexandre.
Il rejoint la cour de Ptolémée en 308, alors que celui-ci, de passage en Grèce, tente de reconstituer à son profit la ligue de Corinthe [2]. Le futur roi d’Égypte, qui se pose en héritier d’Alexandre, entend attirer à sa cour des artistes et des historiens prompts à magnifier le souvenir du Conquérant. Il devient dans la cité nouvellement bâtie le témoin de la vénération envers le héros fondateur et son favori Héphaistion. La propagande de Ptolémée glorifie un Alexandre divinisé, fils d’Ammon-Zeus, héritier d’Héraclès et conquérant de l’Inde. La 2ème partie de son œuvre témoigne donc davantage encore d’une exaltation du règne d’Alexandre et d’une partialité certaine envers le Lagide.
Réputé comme excellent rhéteur du temps de la République romaine, il fut étudié dans les écoles romaines au moins jusqu’au 1er siècle de notre ère. Son œuvre rhétorique est recommandée par Cicéron et Quintilien bien que l’objectivité historique de son récit soit déjà contestée. Il est considéré comme le premier en date des grands prosateurs alexandrins.