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Bénédicte Henriette de Wittelsbach dite Bénédicte Henriette du Palatinat

mardi 14 septembre 2021, par lucien jallamion

Bénédicte Henriette de Wittelsbach dite Bénédicte Henriette du Palatinat (1652-1730)

Princesse allemande

Élevée en France, elle fut la belle-mère de l’empereur Joseph 1er du Saint Empire et une correspondante de Leibniz .

Fille de la frondeuse, Anne de Gonzague de Clèves et d’ Édouard prince Palatin , petit-fils maternel de Jacques 1er d’Angleterre et fils de Frédéric V du Palatinat, le "roi d’un hiver" qui fut mis au ban de l’Empire en 1620, elle fut élevée à Paris au couvent de la Visitation, où s’était notamment retirée Louise de La Fayette. Elle est également la nièce maternelle de la reine de Pologne Louise-Marie de Gonzague qui n’ a pas d’enfant.

Son père Edouard meurt dès 1663 mais sa mère Anne, particulièrement active, marie la même année sa fille cadette Anne de Bavière à un prince du sang, Henri Jules de Bourbon Condé, à qui l’on a fait miroiter une possible succession au trône de Pologne. Le mariage est particulièrement brillant pour une princesse en exil mais humainement désastreux, le prince de Condé étant un mari et un père particulièrement violent.

La princesse Louise-Marie du Palatinat , aînée des 3 filles mais quelque peu contrefaite ne peut prétendre à une union aussi brillante. Elle épousera en 1671 Charles Théodore de Salm , souverain d’une minuscule principauté à cheval sur les Vosges aux confins du Duché de Lorraine [1] occupé par les troupes françaises et de l’Alsace, mais gouverneur du fils aîné de l’empereurLéopold 1er, l’archiduc Joseph, et bientôt premier ministre.

Quant à la princesse Bénédicte Henriette, elle fut mariée à l’âge de 16 ans le 30 novembre 1668 à Hanovre au duc Jean-Frédéric de Brunswick-Calenberg qui en avait 43 mais s’était converti au catholicisme en 1651. Ils eurent 4 filles

Elle fait souffler un esprit français à la Cour de Hanovre [2]. Des courtisans français sont accueillis, et en ville des artistes et artisans français. Bonne musicienne et mélomane, elle raffolait de l’opéra italien.

À la mort de son époux en 1679, âgée de 27 ans, elle retourna vivre à Paris près de sa sœur la princesse de Condé, et paraissait à la Cour, où vivait sa cousine germaine, la princesse Palatine, Madame, duchesse d’Orléans et belle-sœur du roi Louis XIV. Elle confia l’éducation de ses filles aux religieuses de l’Abbaye de Maubuisson [3] dont sa tante, Louise Hollandine du Palatinat, était abbesse. Elle fut en correspondance avec Leibniz, que son mari avait reçu à Hanovre. Elle se rendit aussi plus tard à Modène [4], où vivait sa fille Charlotte-Félicité de Brunswick-Calenberg , mais ne s’entendant pas avec son gendre, elle retourna vivre à Paris.

En 1701, la Guerre de succession d’Espagne [5] embrase l’Europe. La duchesse de Calenberg a de proches parents dans les deux camps. Sa fille, la duchesse de Modène fuit devant les troupes Françaises tandis que l’électeur de Brandebourg, cousin par alliance de la duchesse de Calenberg, profitant du chaos, se proclame roi de Prusse. La même année, le parlement anglais exclut de la succession au trône britannique les 57 princes et princesses catholiques qui pourraient y prétendre.

A 71 ans, l’électrice douairière de Hanovre née Sophie de Hanovre , tante paternelle et belle-sœur de la duchesse Bénédicte-Henriette, devient l’héritière de la couronne anglaise. Elle mourra en 1714 peu de temps avant la reine Anne de Grande-Bretagne et c’est son fils qui, devenant la roi Georges 1er de Grande-Bretagne, sera le premier souverain britannique issu de la Maison de Hanovre qui régnera sur la Grande-Bretagne et son empire jusqu’en 1901.

Le roi de France Louis XIV meurt en 1715. Son successeur est un enfant. Le duc d’Orléans, cousin de la duchesse de Calenberg, assume la régence. Sa fille, Charlotte-Aglaé d’Orléans , compromise par une vie frivole, épouse en 1720 le prince-héritier de Modène, petit-fils de la duchesse.

Le mariage ne sera guère harmonieux et "Madame de Modène", qui s’ennuie dans son petit duché, dédaignant la gentillesse de sa belle-famille, reviendra vivre en France.

La duchesse de Calenberg mourut à Asnières [6] où vivait sa sœur. Ses entrailles sont inhumées en l’église Sainte-Geneviève d’Asnières [7].

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Bénédicte-Henriette du Palatinat/ Portail du Saint Empire romain germanique/ Catégories : Maison de Wittelsbach

Notes

[1] Le duché de Lorraine est né du partage de la Lotharingie en 959 par le duc Brunon de Cologne, qui confia la Haute Lotharingie au vice duc Frédéric de Bar. Celui-ci prit le titre de duc de Haute Lotharingie en 977. Au fil du temps, le duché de Haute Lotharingie deviendra le duché de Lorraine, mentionné comme tel en 1067. Les ducs (pour les descendants de Gérard d’Alsace et ceux des Maisons de Vaudémont et d’Anjou jusqu’en 1737) se succédèrent jusqu’en 1766, date de l’annexion par la France où le trône ducal fut occupé par Stanislas Leszczynski, souverain polonais détrôné profitant de la vacance du trône lorrain à la suite du mariage du dernier duc de la maison de Lorraine, François III, avec l’archiduchesse régnante d’Autriche Marie-Thérèse. Ce François III a été élu par la suite roi des Romains et couronné comme Saint Empereur Romain sous le nom de François (premier de ce nom), de sorte qu’on parle de sa femme comme l’Impératrice Marie-Thérèse.

[2] Hanovre est une ville du Nord de l’Allemagne, capitale du Land de Basse-Saxe et située au bord de la rivière Leine. À partir du 17ème siècle, Hanovre joue un rôle politique international considérable : en 1714, le fils de Ernst-August de Hanovre monte sur le trône de Grande-Bretagne sous le nom de Georges 1er ; cette union personnelle entre la couronne britannique et la principauté de Hanovre procure à celle-ci un prestige considérable.

[3] L’abbaye de Maubuisson (anciennement appelée Notre-Dame-la-Royale) est une ancienne abbaye royale cistercienne fondée en 1241 par Blanche de Castille. Elle est située sur la commune de Saint-Ouen-l’Aumône, non loin du château de Pontoise, dans le Val-d’Oise.

[4] Modène est une ville italienne, chef-lieu de la province du même nom située en Emilie Romagne. La ville se situe sur la Via Emilia, route romaine qui relie Piacenza jusqu’à Rimini sur la côte Adriatique. Au cœur de la vallée du Pô, la ville est entourée de deux rivières, la Secchia et le Panaro qui sont deux affluents du Pô, le plus important fleuve du territoire italien. La ville s’élève à 34 mètres d’altitude au-dessus du niveau de la mer, dans une zone complètement plate. Au sud de la province de Modène se trouve le parc régional de l’Appennino modenese, au cœur de la chaîne de montagne des Appennini.

[5] La guerre de Succession d’Espagne est un conflit qui a opposé plusieurs puissances européennes de 1701 à 1714, dont l’enjeu était la succession au trône d’Espagne à la suite de la mort sans descendance du dernier Habsbourg espagnol Charles II et, à travers lui, la domination en Europe. Dernière grande guerre de Louis XIV, elle permit à la France d’installer un monarque français à Madrid : Philippe V, mais avec un pouvoir réduit, et le renoncement, pour lui et pour sa descendance, au trône de France, même dans le cas où les autres princes du sang français disparaîtraient. Ces conditions ne permettaient pas une union aussi étroite que celle qui était espérée par Louis XIV. La guerre de succession donna néanmoins naissance à la dynastie des Bourbons d’Espagne, qui règne toujours aujourd’hui.

[6] Asnières-sur-Seine, anciennement Asnières jusqu’au 15 février 1968, est une commune française du département des Hauts-de-Seine. Asnières a une histoire commune avec la commune de Gennevilliers.

[7] L’église Sainte-Geneviève est l’ancienne église paroissiale de la commune d’Asnières-sur-Seine.